Six ans après la sortie de leur premier album, les Norvégiens de Tantara nous présentent enfin leur second opus baptisé "Sum Of Forces". Le temps a passé mais les quatre scandinaves n'ont pas changé leur fusil d'épaule avec un thrash metal toujours aussi old school calqué sur les plus grands noms de la scène américaine mené par chant plutôt haut perché comme on en entend de moins en moins dans le style.

Le mix assez brut nous rappelle les bonnes vieilles productions des années 80-90. On relève tout de même un son de basse très particulier qui se détache pleinement des guitares. Cela permet certes de mettre en avant le jeu du bassiste, mais on y perd la côté rond et chaleureux qui fait, selon moi, le charme de l'instrument. Le résultat ne m'apparaît donc pas très convaincant.

Constitué de seulement six morceaux, "Sum Of Forces" ressemble plus à un EP qu'à un véritable album. On atteint tout de même une durée totale de 35 minutes grâce, notamment, à la longue instrumentale "White Noise" qui conclut cet opus avec brio. Il s'agit, en effet, d'une superbe œuvre de plus de dix minutes qui nous rappelle les mythiques "Call Of Chtulu", "To Live Is To Die" ou "Orion" de Metallica. On y relève notamment une superbe utilisation des guitares folk qui nous plongent dans un univers néo-classique légèrement hispanisant. Bref, il s'agit pour moi du gros point fort de cet album.

Pour ce qui est des cinq morceaux précédents, nous avons affaire à du bon thrash à l'américaine, sans grande surprise mais parfaitement bien ficelé. Les musiciens montrent un très bon niveau technique et maîtrise le style à la perfection. Tout comme son prédécesseur, "Sum Of Forces" fera le bonheur de tous les mordus de la Bay Area. Dommage qu'il soit si court.

Jeune groupe de thrash old school,  Tantara  a vu le jour en Norvège en 2009 et a enregistré son premier EP en Août 2010 qui sortira durant la même année. Mais c’est en 2012 que le groupe sort son premier album, "Based On Evil", qui va devenir un must pour les amateurs de thrash old school qui veulent se divertir un peu. On est quand même bien servi de nos jours, avec des jeunes qui veulent refaire le monde avec des vieilles choses. Certes, rien n’est réellement inventé, mais bordel qu’est-ce que ça poutre ! Le quatuor puise son inspiration dans les groupes du Big Four, ainsi que dans Vio-lence, Exodus, Heathen, Nuclear Assault. Mais qu’est ce que ça vaut réellement alors ? Est-ce aussi bon que sur le papier ?

Je dois avouer que j’ai été agréablement surpris, car on arrive toujours à avoir des compositions d’excellente facture. "Based On Evil", "Negligible Souls", "The Debate" m’ont carrément foutu sur le cul. Un mélange de riffs qui claquent dans la gueule sévèrement, puis des riffs plus ou moins mid tempo qui temporisent les compositions, les solos nous régaleront et garderont cette "naïveté" du thrash metal, sûrement ce qui donnera la connotation "old school". On fait un gros come back dans les années 80/85 mélangeant des rythmiques typiques que l’on peut retrouver chez Metallica, et des refrains incisifs plus de la marque d'Anthrax ou Slayer. Et ces 8 titres seront nécessaires pour me convaincre, car en effet, il est préférable, selon moi, d’avoir un premier album concis, qui montre réellement ce qu’on a dans le ventre, sans en faire trop non plus au risque épuiser l’auditeur, et surtout, pour éviter l’erreur de tourner en rond, et donc d'avoir des compositions qui se ressemblent. "Human Mutation" fera pâlir certains débutants à la guitare, voire même des plus confirmé,s avec des rythmiques assez folles à suivre, tout comme "Prejudice Of Violence" sur le même schéma, avec un côté un peu plus épique et un solo vers la fin qui sera très poignant. "The Killing Of Mother Earth" sera assez déroutante, mais finira cet album sur les chapeaux de roues, en effet, une intro qui semble annoncer la tempête, et elle viendra environ deux minutes plus tard… pour un riff très thrash qui, vers le refrain, aura des tendances plus black avec un tremolo assez dingue ! Bref un morceau de tueur !

Que dire de plus, cet album va en surprendre plus d’un, reprenant les connotations du thrash des années 80, 30 ans plus tard, et ça c’est appréciable !