Le groupe
Biographie :

Talanas est un groupe de death metal progressif Anglais formé en 2008 et actuellement composé de : Mark Duffy (basse), Joe Butterworth (batterie / ex-Interlock, ex-Hexagram, ex-Nephwrack), Ewan Perry (guitare), Hal Sinden (chant, guitare / Worms Of Sabnock, ex-Frustrum, ex-Interlock, ex-Corpsing, ex-Solace Denied). Après un premier EP en 2010, le groupe sort son premier album l'année suivante chez le label Eulogy Media Ltd.

Discographie :

2010 : "Reason & Abstract" (EP)
2011 : "The Waspkeeper"


La chronique


Voilà un groupe que je ne connaissais pas encore et que je croyais sorti de nulle part, après un EP sorti en 2010 à côté duquel je suis passé les voilà qu’ils sortent leur premier album "The Waspkeeper". Le truc c’est qu’en me penchant sur le line-up je me suis rendu compte que certains de ses membres m’étaient connus, on retrouve en effet Joe Butterworth et Hal Sinden, respectivement anciens batteurs et chanteurs des très bons Interlock (malheureusement splittés). Sachant qu’Interlock officiait dans un genre pas franchement définissable, sorte de mélange d’à peu près tout ce que le metal a à offrir plus une forte touche electro, je me demandais si Talanas allait poursuivre dans la même voie.

Eh bien pas du tout en fait, le seul point commun entre les deux formations est à la noirceur bien présente sur "The Waspkeeper" et qui se faisait déjà remarquer sur le "Crisis/Reinvention" de Interlock (que je vous conseille chaudement). Talanas a souvent été rapproché des autres Anglais d’Akercocke et on sent effectivement une filiation entre les deux, confirmée par le look semblable et l’apparition en guest du chanteur d’Akercocke Jason Mendonça. Mais bon les membres de Talanas ne sont pas tombés dans le piège de la copie carbone et ont su digérer leurs influences, même si on retrouve le même genre d’alternance voix extrêmes/voix claires sur les mêmeS schémas.

Mais Talanas brasse pas mal d’influences différentes, dont une qu’on sent clairement venir du prog que ce soit au niveau de la technique ou de la construction tarabiscotée des morceaux (plusieurs d’entre eux tapent d’ailleurs dans les 6 – 8 minutes). A la limite pour en revenir aux fameux Akercocke on pourrait dire que Talanas est un poil plus accessible et moins fou, tout en étant sans problème aussi sombre. On retrouve une ambiance bien inquiétante sur toute la longueur de l’album, avec des riffs qui parfois donnent l’impression d’écouter un groupe de black orthodoxe avec toutes ces dissonances. En gros on ne peut même pas vrai les étiqueter une fois de plus, on ne peut que les classer dans le "metal extrême" en général avec une touche prog.

Les passages plus soft en voix claires sont un peu plus accrocheurs, ils peuvent presque être chantés sous la douche c’est dire le contraste ! Mais ne vous attendez pas à des refrains guillerets non plus, ça reste constamment plomb et au minimum mélancolique. C’est pas demain la veille qu’on retrouvera Talanas au top 50 (Quoi ça n’existe plus vieux con ? Qui a dit ça ?), ça montre juste que le groupe a eu l’intelligence de ne pas plonger l’auditeur dans un truc technico hermétique en le laissant souffler de temps en temps. La fameuse technique du contraste une fois de plus, on calme le jeu deux secondes avec une petite accalmie mélodique pour mieux t’asséner le coup de massue fatal derrière la nuque.

Je parle de coup de massue mais je tiens à préciser que la violence passe par les ambiances et non par un pilonnage intensif, pas d’avalanches de blast ici. Ces mecs veulent vous plonger dans la crasse en vous agressant un peu pour le fun, ça ne les intéresse pas de vous lâcher une division de blindés sur le coin de la gueule. Et je serais presque tenté de dire "tant mieux", pas que je n’aime pas ça, mais il y a déjà tant de groupes qui font ce genre de trucs que ça fait du bien d’en entendre faire ça de façon plus subtile de temps en temps.

En tout cas même si certaines influences (pas si nombreuses que ça, et loin d’être envahissantes) se ressentent à l’écoute la qualité est au rendez vous, et mine de rien c’est bien ça le principale. Donc Talanas ne révolutionne rien mais offre déjà un bon aperçu de la personnalité qu’il devrait pouvoir affirmer si sa vie est plus longue que celle d’Interlock., le tout sur un très bon album dans le genre.


Murderworks
Juillet 2011


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.talanas.org