Le groupe
Biographie :

Tad Morose a été formé en 1991 en Suède par le guitariste Christer "Krunt" Andersson et compte neuf albums studio. Le groupe a beaucoup tourné et joué, dans de nombreux festivals, notamment au Wacken Open Air, au Sweden Rock Festival ou au Prog Power Festival pour n’en citer que quelques uns. Après des changements de line-up tout au long de sa carrière, notamment de plusieurs chanteurs et avec désormais trois nouveaux membres et une longue attente, la formation dévoile l’album  "Revenant" en 2013 chez Despotz Records. Deux ans plus tard, l'album "St. Demonius" sort en 2015. "Chapter X" sort en Juin 2018. "March Of The Obsequious" sort en Septembre 2022 chez GMR Music.

Discographie :

1993 : "Leaving The Past Behind"
1995 : "Sender Of Thoughts"
1996 : "Paradigma" (EP)
1997 : "A Mended Rhyme"
2000 : "Reflections" (Compilation)
2000 : "Undead"
2002 : "Matters Of The Dark"
2003 : "Modus Vivendi"
2013 : "Revenant"
2015 : "St. Demonius"
2018 : "Chapter X"
2022 : "March Of The Obsequious"


Les chroniques


"March Of The Obsequious"
Note : 15/20

Historiquement, les débuts de Tad Morose se sont faits au sein de la confrérie prog metal et au fil du temps, la musique du groupe a évolué vers un hybride metal mélodique / power metal, plutôt chargé et sombre, comme le fait Evergrey, Brainstorm ou bien Symphorce. Chapeauté tour à tour vocalement par Kristian Andrèn (ex-Wuthering Heights) initialement ainsi qu’Urban Breed (ex-Serious Black, ex-Pyramaze), il en revient aujourd’hui à Ronny Hemlin (ex-Steel Attack) de s'acquitter de cette tâche. Vous aurez compris que Tad Morose met de l’avant un chanteur à l’approche puissante, plutôt expressive, chargée d’émotion. Hemlin est également de l’école des Rob Halford et Tim Owen, en ce sens qu’il ne mise pas nécessairement toujours sur les mélodies complexes, mais plutôt sur la force pure de sa voix.

Mon problème avec ce nouvel album du groupe n’est pas tant qu’il est mauvais, mais plutôt qu’il fait partie de ceux qui passent sans trop laisser de trace dans nos esprits. Après de multiples écoutes en prévision de cette chronique, je ne peux malheureusement pas citer de morceaux qui sortent de l’ordinaire, tous s’emboîtant les uns dans les autres sans trop de surprises. Je salue par contre la tonalité des guitares, très agressive, rappelant la production de l’excellent "Afterlife" de Nocturnal Rites, une référence importante à mon avis et que j’aime beaucoup citer. Cependant, le bât blesse au même endroit puisque j’ai trouvé les riffs de guitare plutôt simples et répétitifs. Par chance, la production puissante donne un côté malin aux guitares justement et ajoute ainsi un certain plaisir à l’écoute.

C’est toujours dommage quand le seul véritable souci d’un nouvel album n’a rien à voir avec sa qualité, ni le talent de ses musiciens. Je sais combien il est difficile de composer de la musique et réussir dans ce monde, cependant, mon travail est de décrire et de mettre en mot les émotions que je ressens à l’écoute d’un album. Dans le cas de "March Of The Obsequious", à chacune des écoutes que j’ai entreprises, je souhaitais fortement que l’album me plaise, ou du moins me surprenne, mais chaque fois mon attention s’est rapidement perdue.

S’il existe encore des fans de Tad Morose qui s’ennuient de l’époque progressive du groupe, certainement qu’ils seront deçus. Cependant, ceux qui sont heureux de la tangente plus power metal du groupe seront ravis.


Mathieu
Septembre 2022




"Chapter X"
Note : 15/20

Voilà ces groupes dont l’histoire est en deux temps. Il y avait le Tad Morose de Kristian Andrén (ex-Wuthering Heights) et celui d’Urban Breed et de ses remplaçants subséquents. Le premier, résolument progressif, ayant atteint son apogée avec l’excellent "Sender Of Thoughts" et le deuxième, amorçant le virage power metal du groupe. Avec maintenant aux commandes un certain Ronny Hemlin depuis trois albums, le style du groupe demeure somme toute le même, soit un power metal puissant et survolté, aux saveurs thrash assumées.

La voix de Hemlin me rappelle celle de Jonny Lindqvist (Nocturnal Rites) de par son savant mélange entre mélodie et agressif, se combinant à merveille avec les robustes guitares de Christer "Krunt" Andersson et Kenneth Jonsson. Dès l’ouverture de l’album, "Apocalypse" nous trace un portrait d’ensemble de ce qui nous attend sur "Chapter X" : du metal de première qualité, aux teintes thrash, accompagné de claviers créant une atmosphère lugubre.

Pour brosser un portrait d’ensemble, une comparaison à Symphorce et Brainstorm, les deux formations d’Andy B. Frank s’impose d’elle-même, tant Tad Morose et celles-ci se suivent de près. Et parfois ces trois formations souffrent du même problème : proposer une musique solide et franchement bien produite, mais qui ne s’imprègne pas vraiment en mémoire. Les morceaux se suivent et se ressemblent, et laisse en bouche un goût plutôt fade. Doublement frustrant puisque la qualité est au rendez-vous et que les membres du groupe sont tous plus talentueux les uns des autres. Par contre, il ne faudrait pas croire que Tad Morose se complait à faire dans la facilité. Similarité ne rime pas avec médiocrité et clairement le groupe s’est appliqué à forger des chansons réfléchies et travaillées. Ne manque dans le fond que ces petites accroches qui nous font dire "Wow, je dois réécouter ce morceau immédiatement".

Je ne vois pas comment les amateurs du groupe, surtout ceux de la période power metal puissent être déçus par cet album, tous les ingrédients de leur succès sont présents sur "Chapter X". Pour les autres, il faut voir combien d’albums de ce type de metal ils sont prêts à se mettre sous la dent avant de trouver leur appétit comblé.


Mathieu
Novembre 2018




"St. Demonius"
Note : 17/20

Tad Morose est un autre de ces multiples groupes que l’on peut classer dans la catégorie "histoire en deux temps". En effet, ayant débuté dans le giron du metal progressif, c’est avec l’arrivée d’Urban Breed au chant, que le groupe a doucement redirigé son style vers un power metal fort intelligent, mais laissant moins d’espace à l’expérimentation et aux envolées plus complexes habituelles du prog.

Dès la première écoute, une comparaison immédiate m’est venue en tête, tant les similarités sont frappantes, surtout au niveau du son. En effet, il serait facile de s'y méprendre et de croire que ce nouvel opus du groupe est en fait "Afterlife II" de Nocturnal Rites. Guitares puissantes et incisives, approche similaire au niveau des refrains, robustes et sans compromis. Même le nouveau chanteur, Ronny Hemlin, émule avec brio Jonny Lindqvist dudit groupe mentionné préalablement.

Je reste perplexe en écoutant ce "St. Demonius". Non pas de la similarité notée précédemment, mais plutôt du fait que certains refrains me donnent l’impression de tomber à plat. La prémice y est, les  riffs  sont prometteurs, mais certaines pièces tendent à me laisser sur ma faim. Par contre, lorsque toutes les planètes sont alignées, comme sur "The Shadows Play", ce morceau phare de l’album démontre toutes les qualités d’une pièce bien fignolée. N’allez en rien penser que cet album ne saura satisfaire les amateurs de power metal plus viril, tendant vers le thrash.

Tad Morose nous sert ici un huitième album d’une indéniable qualité. Sertie d’une production impeccable, la distorsion des guitares ne vous laissera aucune chance, cependant, ce joyaux brut aurait mérité un polissage plus soutenu au niveau des arrangements, question d’apporter un peu plus de variété. Difficile en effet de choisir une chanson plus qu’une autre, cependant "Where Ignorance Reigns" avec son refrain épique ainsi que dans un tout autre spectre, la "slow tempo" "Days Of Reckoning" sortent du lot et méritent toute votre attention, pour saisir rapidement le topo concernant Tad Morose version 2015.

Dans la même lignée que Brainstorm, Symphorce et autres groupes de power-thrash, Tad Morose s’affirme parmi les grands de ce genre et ne décevra pas ses fans avec "St. Demonius".


Mathieu
Novembre 2015




"Revenant"
Note : 14/20

Du heavy metal "à l’ancienne", aux sonorités profondément ancrées dans le folklore nordique et l’influence du heavy 80’s : voilà la principale identité sonore de Tad Morose, qui se dévoile à nous dès les premiers morceaux de leur dernier opus "Revenant". Guitares à la tierce, voix puissante et mélodies épiques, nous pourrions même ressentir quelques réminiscences de Maiden à l’écoute de cet album. L’énergie est indéniablement présente, et le son travaillé. On sent bien que le groupe n’en est pas à son premier essai et que les musiciens sont rodés, tout aussi bien dans l’enregistrement que dans la qualité musicale. Les sons sont recherchés et particulièrement bien adaptés à l’ambiance musicale générale.

"Babylon" nous plonge au sein de 3 minutes 50 de metal héroïque agrémenté de chœurs puissants favorisant une ambiance qui ne détonne pas avec les origines suédoises des membres du groupes. Le titre "Ares" propose un aspect plus sombre mélodiquement ainsi que dans l’ambiance globale : riffs de guitare à la Sabbath, chant gravement intriguant et envoûtant, ce morceau est une vraie réussite au sein de l’album. Petite mention particulière également aux riffs de guitares de "Dance Of The Damned" et à la sonorité orientale que revêt le morceau, qui pour moi, se marie toujours très bien avec le metal. "Gypsy" est un bon choix pour clôturer l’album puisqu’il présente plus d’originalité dans la structure globale et le chant, avec l’ajout parcimonieux d’un petit growl fort agréable que nous pouvions déjà légèrement entrevoir dans le premier titre "Beneath A Veil Of Crying Souls". Le choix de la ligne vocale s’inscrit pleinement dans l’identité musicale d’un pur heavy metal classique, efficace et puissant, mais cette linéarité vocale risque également par la même occasion de lasser les auditeurs qui ne seraient pas des adeptes absolus du genre.

L’ensemble reste cependant très propre et professionnel, avec le mérite d’avoir une identité bien marquée. Il est certain que si vous êtes à la recherche d’un renouveau musical et que vous vous sentez lassés de ces valeurs toujours sûres mais déjà bien connues, vous ne serez pas surpris outre mesure à l’écoute de "Revenant". Je pense toutefois qu’avec la qualité musicale certaine que nous révèle cet opus, les musiciens pourront nous surprendre en cherchant plus de complexité dans la composition de leur prochain album – non sans parler ici de technique, nous ne sommes pas dans du Dream Theater, mais bien dans la recherche de mélodies plus variées et profondes -, pour nous livrer quelques "perles musicales" que nous frôlons et touchons du doigt tout au long de cette écoute.


Radien
Mai 2014


Conclusion
L'interview : Christer "Krunt" Andersson & Ronny Hemlin

Le site officiel : www.tadmorose.se