Sythera... Un des premiers groupes dont j'avais parlé sur ma petite page Facebook de chroniqueuse débutante, il y a deux ans. Et je suis très heureuse de voir l'évolution de ce groupe au projet ambitieux, mais qui au final s'est avéré viable et prometteur. Leur premier album "Beyond Infinity", sorti en Novembre 2014, est l'aboutissement d'années de travail acharné pour voir enfin le projet passer au niveau supérieur.

D'ailleurs, j'attaque de suite le décorticage de cet album. L'artwork, quoique que très "classique" pour le genre, est très bien travaillé, mettant en scène chaque membre du groupe dans son rôle pour l'aventure à laquelle on va assister sans plus attendre. Car en effet, ce genre d'album ne s'écoute pas dans le désordre, le but du concept-album est que chaque morceau raconte une partie de l'histoire, avec une évolution dans l'aventure de nos compagnons de route. Les morceaux s’enchaînent, tels les chapitres d'un livre, avec des textes racontant comment évoluent les protagonistes, leurs embûches, leurs victoires et leurs craintes... Et dans un univers musical où les groupes de sympho poussent comme des champignons – et où on trouve du très bon comme de l'horrible... - Sythera a su tirer son épingle du jeu, et avec brio. L'apothéose de cet album est son morceau final, "Valek's Last March", dont la durée est de 13 minutes. Morceau épique comme on les aime, avec violons, narration – présente régulièrement tout au long de l'histoire – dialogues entre les héros et l'ennemi... Un régal.

Assez parlé du concept, il est à faire découvrir à vos petites oreilles si vous êtes amateurs du genre. Passons désormais à la partie technique... Et là, y'a à dire. Car même si dans l'ensemble, la galette est très bien construite, il y a quelques bémols. Premièrement, au niveau du mixage. La voix de la chanteuse, Laetitia, est très souvent mise en arrière-plan, couverte par les guitares, et ce qui est fort dommage, car la demoiselle a une voix plus que charmante, qui sait passer du chant clair au lyrique, en passant par son growl puissant et étonnant. Accompagnée par Maxime, on l'entend très nettement, mais dès qu'elle est en solo, c’est fini. Même ses growls, très bien placés et maîtrisés, sont difficilement compréhensibles à cause de ce petit souci... Autre couac pour moi, les guitares, c'est bien, mais trop, c'est trop. Sur scène ça passe nickel, mais en écoute studio, je ne sais pas, je trouve que ça surcharge les compositions... Mais soit, malgré ces deux gros détails, l'ensemble de l'album est techniquement très bon, du moins pour un premier album de groupe. Il est normal que certaines erreurs de "débutant" apparaissent ici et là. On a vu bien pire.

Pour Sythera, il y a déjà pas mal de boulot abattu, mais il y en a encore à faire au niveau postprod'. Ça viendra en son temps, j'ai confiance ! Ce genre de groupe mérite de persévérer dans son projet, car des choses originales, ça manque ces derniers temps dans le monde du sympho-power !!