Le groupe
Biographie :

C'est en Janvier 2009 que Putréfact° (chant), Panzer (batterie), Ely (basse), Med et Boul (guitares) décident de se lancer dans un projet de groupe avec un seul but : faire du death. Dès les premières répèt' un style se définit et les morceaux sont orientés vers un death technique et gore aux accents volontairement provocateurs, Syphilis est né. Panzer, qui ne se reconnaît plus dans ce genre et doit se consacrer à ses autres projets, décide de quitter le groupe en mars et laisse sa place à P.E. Les premières dates s'enchaînent alors et le groupe sort le 11 Septembre 2009 sa première démo 6 titres intitulée "Gang Bang". Aujourd'hui les premiers morceaux de l'album qui sortira fin 2010 sont déjà prêts et s'inspirent autant du black que du metalcore, tout en gardant toujours leur marque initiale, celle du death à la Syphilis.

Discographie :

2009 : "Gang Bang"
2010 : "Ride The Sickness"


Les chroniques


"Ride The Sickness"
Note : 16/20

C'est avec joie et respect que l'accueil de ce "Ride The Sickness" s'est fait dans ma platine, pour la bonne et simple raison que Syphilis est un groupe qui m'a pas mal marqué brutalistiquement avec leur démo "Gang Bang" sortie en 2009. Depuis de l'eau a coulé sous les ponts, le line-up a changé et le style s'est un peu transformé. La seule chose qui est restée vraisemblablement, c'est cet excellent goût auquel j'adhère, pour une pochette classe, distinguée mais surtout originale. On sent que Syphilis est plus sérieux que par le passé. Je ne parle pas de sérieux dans la musique, parce que leur style était déjà technique et bien intéressant, mais il n'y a plus ce côté porno humoristique que j'avais découvert sur "Gang Bang". Pour en être certain, je me suis replongé dans les 6 titres de cette démo, afin que mon impression soit totalement objective.

Et en effet si nous avions des morceaux hautement inspirés ayant pour intitulé « "Cut Your Shit", « "Pedofix" et autres réjouissances telles que "Two Heads One Ass", on sent que Syphilis s'est un peu assagi de ce côté là. On mûrit toujours en prenant de l'âge... En revanche lorsqu'on regarde de plus près ces 10 nouveaux titres, le groupe n'a pas fait sa feignasse et certainement pour peut-être tirer un trait sur le passé, mais ce sont bel et bien 10 nouvelles chansons qui occupent la place de choix, c'est à dire celles qui ont passé le cap de sélection pour figurer sur la galette. Et avant de parler des morceaux eux-mêmes, on revient une dernière fois sur l'artwork . C'est déjà ce qui fait de ce groupe quelque chose d'unique. Ce logo est attachant de sincérité old school, leur dessin est à des milliers d'années-lumière de ce qui se fait maintenant et c'est avec un grand plaisir qu'on observe le décalage "enfantin / morbide" de cette pochette. Ça me rappelle les trips dans le genre de Crotchduster, les vieux Cerebral Fix ou même le premier Gronibard. Quelque chose de marrant, pas prise de tête, mais qui change, c'est ça le plus important... qui change. Par contre, le grand reproche que l'on puisse en faire, c'est que bien que n'étant pas un érudit, j'aime malgré tout avoir les yeux qui se baladent un peu partout dans un booklet, avec des photos, des trucs à lire, ne serait-ce qu'un millier de remerciements, voir qui ils connaissent, où et quand ils ont enregistré, qui a masterisé, comment s'est fait le truc... Il y a plein de choses à mettre dans un booklet, mais ici je suppose que c'est aussi par un souci d'économie que nous n'aurons que la photo du groupe à l'intérieur. En même temps vu le prix que vous allez mettre pour l'acheter, je pense qu'il ne vaut mieux pas se plaindre.

Alors voilà, le décor est posé Syphilis sort son premier album. Un album autoproduit, parce que de toutes les façons, ça ne vaut pas vraiment le coup de chercher un label qui coule ou qui distribue trois CDs et que de toutes les façons, ils s'en sortiront tout aussi bien à leur niveau underground. Nous voici donc à devoir parler de ce que contient ce "Ride The Sickness"... En terme de brutalité, cela n'a pas changé pour Syphilis, parce que leur style est constant dans cette agressivité, mais là où les incursions très intenses et stigmatisées parfois porcines dans le sens actuel du terme étaient plus nombreuses, elles se font inexistantes ici. Marque d'évolution, et Syphilis s'en porte encore mieux. Leur musique a pris en maturité dans le sens où leur death brutal s'est affranchi de tournures trop clichesques pour nous donner exactement ce dont nous avions besoin. Des rythmiques violentes, mais techniques avec de long passages presque mélodiques par leur légèreté, qui donnent aux chansons un petit côté entrainant, voilà ce qu'il en ressort. C'est assez difficile à expliquer, mais cette facette mélodique qui réside dans des groupes tels que Hysteria ou dans le prolongement ; Diluvian, arrive à se retrouver chez Syphilis. Sur "Human Corpse In A Black Hole", on retrouve ce genre de riff ultra efficace un peu comme Hysteria, qui passe derrière les lignes ennemies comme une balle de 7,5 mm. Malgré tout on en prend plein la face, avec du tapage condensé old school, c'est très appréciable.

Syphilis a lâché le jocker un peu core pour opter vers un environnement brutal death mélodique. De la mélodie il y en a, sur tous les morceaux, on assiste à des titres un peu virtuoses, à la manière d'une musique classique au clavecin qui viendrait se placer intelligemment sur notre bon vieux death metal. On oscille entre des influences relativement Dying Fetus sur la technique brutale et mélodique, et ça je peux vous garantir que c'est de l'art, et des passages plus posés voire quasiment mid-tempos pour certains. On n'est pas chez Gorod, mais chez Syphilis je peux vous certifier qu'il y a de la qualité technique et musicale, je serai enchanté de voir le groupe sur scène pour me rendre compte de la manière dont ils évoluent... C'est cette notion de broderie qui est impressionnante, les notes sont comme de la dentelle, pleines de détails, pleines de vie. C'est bigrement bien écrit, même lorsqu'on se fait à une grosse rafale de riffs, vient le nouveau thème, celui qui nous rappelle le clavecin virtuose, pour couper le morceau et lui donner encore plus de pixellisation, c'est le cas pour "Fatal Social Issue". Plus on écoute les titres, plus on s'aperçoit de la qualité d'écriture de Syphilis et que finalement la pochette est totalement paradoxale avec le contenu de cet album.

Aucun temps mort, mais l'aération est plus que bien montée, ce n'est même plus de l'aération à ce niveau là, mais plutôt de la climatisation. Si c'est du froid ou du chaud dont vous avez besoin, il suffit de régler le thermostat et choisir entre le morceau 1 et 10. "Ride The Sickness" est une véritable source thermale, on se laisse transporter littéralement entre les envolées complexes et violentes, appuyées par une batterie toujours constante et intense, notamment sur "I Am Death", un titre qui dépasse l'entendement. Vocalement aussi c'est pas mal du tout, parce que Fuch a respecté les codes du death brutal, sans trop en faire, avec une régularité certaine, mais aussi avec des variations intéressantes permettant ainsi d'occulter toute linéarité éventuelle. Il y a bien un titre qui met en avant cette envie de moduler son timbre, c'est "Ride The Sickness", qui démarre d'abord très humoristiquement à la manière d'un Dani Filth, pour tout de même nous offrir un panel de grunts gutturaux, graves, plus aigus et surtout parfaits.

A l'arrivée, on a un album qui ne sort qu'en fin d'année, et quelque part même s'il est underground, c'est plutôt un plus parce que cela remet en cause pas mal d'albums qui ont déjà été annoncés comme les meilleures sorties de 2010, et ce n'est que jusqu'au 31 Décembre que l'on peut se prononcer. Pour ma part, "Ride The Sickness" est un putain d'album qui ne vient pas se rajouter aux milliers de sorties inutiles. Alors avis aux amateurs de death metal, de brutalité et de technique. Syphilis entre sur place avec roulements de tambour pour ma part, et je compte bien suivre le groupe, et leur donner tout mon support...


Arch Gros Barbare
Décembre 2010




"Gang Bang"
Note : 13/20

Ouais vas-y graaaaaaaaaatte !!! Pour avoir proposé une démo qui explose la machine à colombins (Je suis vulgaire ? Tant mieux), je dis quoi ?... Hein ?... Je dis Merci... Phylis... !!! M'en fous, fallait la faire je l'ai faite. C'est clair, que ce groupe s'est monté en Janvier 2009, et en moins d'un an, ils n'ont pas laissé la moisissure se répandre sur les instruments, La Putrefaction s'est occupée du chant, le Panzer de taper sur les peaux de léopard, Ely ne fait pas la Cakou mais plutôt la basse, Med et Boul ont pris les guitares et vent du cul dans la plaine, l'histoire de Syphilis a commencé. Alors ce groupe là, il est franchement énorme, c'est du death mais alors attention ça pète vraiment et ça rabote tous les tuyaux de ceux du haut jusqu'à ceux du bas !!! La Syphilis est une maladie vénérienne, et ici c'est vrai que ça rend vénère, un brutal death ultra bien foutu avec des blasts nucléaires et des gruiks porcins on ne peut plus sauvages, j'irai même jusqu'à dire que Putrefact rend honneur à tous les sangliers de nos forêts tellement j'ai adoré son chant. C'est dans la veine vocale de groupes tels que Benighted, imitation parfaite de Laurent Verrat... Tout le monde sait que la Syphilis est une maladie infectieuse et contagieuse due à la bactérie le tréponème pâle. Alors je ne sais pas si ce groupe Picard est infectieux, mais en tous les cas il est contagieux parce que même si leur death metal n'est pas des plus sérieux dans l'attitude et l'image qu'ils donnent d'eux, musicalement c'est tout autre chose et honnêtement, vraiment éclatant à écouter.

On va parler d'abord de cette pochette... c'est ce qui m'a tapé dans l'oeil à la vue de cette démo. Un mammouth qui se fait tailler une bouffarde (et vous aurez remarqué que depuis le début de cette chronique je suis volontairement grossier) par une jeune femme de bonne vertu, alors que celui-ci est dans son joli canapé, avec ses petites charentaises. La grande classe, le pire c'est que j'aime sincèrement cette pochette, c'est surtout les couleurs et notamment celle du logo que j'apprécie. Un bon vieux logo old school, comme on trouvait chez Impetigo ou encore comme on trouve maintenant chez Revolting. Ça va totalement avec l'esprit de Syphilis, un death brutal assez old school et un peu gore sur les bords (et là je fais des vers sans en avoir l'air). Et ce titre "Gang Bang" alors tout le monde pourrait dire que c'est débile, et que ça ne pense qu'au "cul", mais non pas du tout, dans un gang bang , il y a de la poésie, de l'amour et de bonnes intentions... Et de la poésie Syphilis en a à revendre, cette démo contient six chansons, et les titres des morceaux sont tout simplement divins. Ça me fait un peu penser à ceux de Necropsy sur l'album "Bestial Anatomy". Ici Syphilis va chercher l'inspiration du côté de "Cut Your Shit", eh oui ce n'est pas chose aisée que de couper ses excréments, qui l'a déjà fait ? Mais il y a aussi parmi les 6 titres, "2 Heads 1 Ass" qui me rappelle la fameuse devinette : "Comment boucher un trou avec deux trous ?... Tu mets ton nez dans mon cul !". Je citerai encore le titre "Pedofix", et je vous laisse imaginer la scène... ignoble... je poursuis avec "Un True", pour enfin terminer sur "Cook Your Children", si avec ça on n'est pas dans le raffiné, je ne m'y connais plus. Sérieusement l'humour noir de cette front cover agrémenté de titres cocasses a encore plus agrandit mon intérêt pour ce groupe, qui soit dit en passant ne s'est formé que cette année. Et franchement, les membres du groupe savent très très très bien jouer. Actuellement dans un style death brutal avec gruiks et blasts, permettant d'avoir une musique hyper intéressante en même temps que violente, en France, il n'y avait dans des styles un peu différents mais qui se rapprochent par leur talent musical que : Benighted, Sedative, Necropsy et Obnoxious. Et bien malgré le jeune âge, malgré ce côté peut-être humoristique, Syphilis devrait se trouver quelques fans et je les compte dans le quatuor de tête désormais...

Le CD débute par "Cut Your Shit" un titre death brutal tout ce qu'il y a de plus sérieux, avec une intensité et d'excellentes rythmiques de caterpillar, qui ne lassent pas parce qu'elles sont aérées intelligemment par des passages un peu plus thrash, toujours sur une batterie qui blaste à fond et ce chant si particulier de Putrefact. C'est vrai que j'ai dit qu'il "gruikait" pas mal, mais il ne reste pas linéaire, il oriente son chant dans tous les espaces vides, et ne reste pas seulement en mode goret, non, il sait aussi se faire plus grave et death. C'est impressionnant. On pourrait penser que Syphilis n'est que brutal et intelligent musicalement, mais non, il n'y a pas que ça "Mac Dolphin", présente également un aspect technique, parce que sur ce morceau vous pourrez, en plus de marteau piqueur profiter d'un death technique avec des cordes de guitares qui se baladent où elles veulent, et les doigts glissent le long du manche avec une dextérité de chirurgien. On a l'impression d'avoir une sténo dactylo devant sa machine à écrire qui s'est pris deux ou trois cachets pas bons pour la santé et qui fait chauffer la bécane jusqu'à épuisement. Un truc de malade je vous dis !!! Les morceaux sont tous dans cette veine là, plein de brutalité, mais c'est présenté de manière à toujours titiller l'oreille, toujours être varié pour qu'on reste concentré jusqu'à la fin en prenant un plaisir vraiment intense. Les soli, sont superbes, macabres, assez Floridiens parfois, surtout sur "Pedofix" qui se prend un peu pour le morceau le plus mélodique dans son solo.

Et alors qu'on croyait avoir fait le tour de Syphilis, voilà qu'ils viennent nous asséner un coup de traitre en ne nous épargnant d'aucune façon avec "Un true". Une chanson brutale, c'est peu de le dire, du vrai death brutal avec un énorme passage mid-tempo, plus thrash avec peut-être même des idées heavy / death, relativement mélodiques. Un passage qui vient nous laisser nous reposer sur un thème mélancolique et lent, avec la voix de Putrefact c'est du nectar. Voilà, la démo se termine avec "Cook Your Children", on se dit qu'elle est vachement longue par rapport aux autres parce que celle-ci fait un peu plus de huit minutes, mais non en fait c'est une blaaaaaaaaague !!! Eh oui, après 3mn30, vous allez attendre environ une minute trente pour écouter un petit délire Picard qui finit sur un trip très hard FM, mélodie tirée d'une chanson de Bon Jovi (Oh on ne touche pas à Bon Jovi, j'aime bien !!!). Bon ces deux ou trois lignes en fait pour dire que Syphilis j'ai bien aimé et il me tarde la suite...


Arch Gros Barbare
Octobre 2009


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.myspace.com/syphilismetal