Le groupe
Biographie :

Symphony X est un groupe de power metal progressif / néoclassique originaire du New Jersey, États-Unis. Le groupe mêle des influences diverses ce qui est typique des groupes de ce genre, les deux principales étant Dream Theater pour la démarche progressive et Yngwie Malmsteen pour le style néoclassique. Mais certaines harmonies peuvent rappeler le jazz, le thrash metal, la musique dodécaphonique ou symphonique et le rock progressif des années 70. Michael Romeo fondateur du groupe et guitariste virtuose issu de "l'école Malmsteen" est le fer de lance de cette formation, tant par son travail de soliste, de compositeur et d'arrangeur.

Discographie :

1994 : "Symphony X"
1995 : "The Damnation Game"
1997 : "The Divine Wings Of Tragedy"
1999 : "Twilight In Olympus"
1998 : "Prelude To The Millenium"
2000 : "V"
2001 : "Live On The Edge Of Forever"
2002 : "The Odyssey"
2007 : "Paradise Lost"
2011 : "Iconoclast"
2015 : "Underworld"


Les chroniques


"Underworld"
Note : 15/20

Symphony X est de retour 4 ans après "Iconoclast" qui continuait sur le chemin lancé par "Paradise Lost" et qui abandonnait donc de plus en plus les influences néoclassiques. Disons le tout de suite, "Underworld" ne marque pas leur retour et ceux qui ont lâché le groupe depuis "Paradise Lost" peuvent continuer à l'ignorer.

Bien entendu, l'intro de l'album se fait toujours à grand renfort de chœurs façon B.O. de film, on a l'habitude avec Symphony X et il faut avouer que ça met dans le bain tout de suite. Ces intros sont d'ailleurs quasiment le seul vestige des anciennes influences néoclassiques dont je parlais tout à l'heure, le reste maintenant est devenu plus metal et plus direct. "Nevermore" débarque sans prévenir avec des riffs toujours aussi techniques et cauchemardesques pour les apprentis guitaristes mais surtout un Russel Allen qui surprend par une voix très grave sur le couplet et une voix difficile à reconnaître malgré les montées dans les aigus qui suivent. Une fois de plus ce chanteur d'exception nous prouve qu'il peut faire ce qu'il veut de sa voix, et ce qui surprend sur ce morceau c'est qu'elle est plus rauque que d'habitude sur les couplets et plus claire que d'habitude sur les refrains. En dehors de ces quelques particularités, ce premier véritable morceau est dans la lignée de ce que le groupe propose depuis deux ou trois albums mais un poil en dessous tout de même. Sans être mauvais, on ne sent pas sur ce titre la patte mélodique caractéristique du groupe ni ses riffs de tueur (les soli de tueur sont toujours là par contre), on entend un bon morceau et de la part d'un groupe qui nous a habitués jusqu'à maintenant à bien mieux que ça, c'est un peu dommage. Le groupe enchaîne avec le morceau titre sur lequel Russel Allen surprend encore en plaçant carrément quelques gueulantes de temps en temps ! Globalement un morceau plus couillu, plus proche de ce qu'on connaît du groupe et un peu plus inspiré que le précédent même si ce n'est pas encore ça en dehors du refrain vraiment joli qui présente des lignes de chant qui restent dans le crâne. Par contre, ce n'est pas "Without You" non plus qui va relever le niveau aux anciens standards, et même si je n'ai rien contre les ballades celle-ci est loin de tenir la comparaison avec "Paradise Lost" ou "Lady Of The Snow" par exemple ("Swansong" placé en fin d'album passe bien mieux pour le coup). Je trouve d'ailleurs peu judicieux de placer la traditionnelle ballade de l'album si tôt dans le tracklisting. Déjà que la dynamique n'a pas le temps de s'installer à cause de la relative faiblesse du premier morceau, le fait de quasiment l'enchaîner avec une ballade casse encore plus un rythme qui a déjà eu du mal à s'installer.

Ce nouvel album confirme en tout cas la nouvelle tendance du groupe à rendre sa musique plus agressive, et "Kiss Of Fire" le prouve une fois de plus. Voilà un morceau qui démarre en trombe avec des riffs plus froids que d'habitude, des claviers presque Dimmu Borgiens et un quasi-blast juste derrière ! Russel Allen durcit le ton, Michael Romeo prouve qu'il est aussi à l'aise dans des soli purement metal que néoclassiques et Michael Pinella nous montre une fois de plus sa capacité à créer des ambiances variées avec ses claviers. On retrouve aussi le traditionnel pavé de près de 10 minutes en milieu d'album avec "To Hell And Back" qui, pour le coup, se trouve bel et bien dans les standards du groupe, un long morceau mélodique, puissant et épique comme on les aime chez Symphony X avec un Michael Romeo qui se fait plaisir sur les soli. Niveau prod', ce n'est pas compliqué c'est quasiment la même que sur "Iconoclast", donc pas de problème à ce niveau ça sonne bien. Et finalement même si j'ai été déçu à la première écoute, l'album est loin d'être mauvais, il faut juste prendre le temps de se faire à l'orientation de plus en plus agressive du groupe et surtout réussir à passer au-dessus d'un début d'album qui rame un peu. Au-delà de cette difficulté à démarrer, on retrouve un album avec tout de même pas mal de qualités si on fait abstraction de son tracklisting parfois peu judicieux. Comparé à la concurrence, cet "Underworld" est clairement un bon album, mais quand on sait de quoi le groupe est capable, il représente une certaine déception. Pour ma part j'avais trouvé son prédécesseur vraiment sympa même si je sais que beaucoup ne l'ont pas aimé, et avec ce nouvel album on est encore un cran en dessous.

Vu la carrière de Symphony X, je me doute que le groupe entre dans la catégorie des groupes qui ne sortiront plus d'albums de la hauteur de leurs anciens chefs d'œuvre, et même si ce petit dernier est en dessous, il reste quand même un bon album dans le genre. Une fois de plus c'est le problème des groupes qui nous sortent plusieurs chefs d'œuvre, on est déçus dès que ça se contente d'être bon. En tout cas, on sent un groupe qui se fait plaisir au lieu de répéter une formule qui lui assurerait un succès facile.


Murderworks
Septembre 2015




"Iconoclast"
Note : 12/20

Depuis 1993, Symphony X évolue dans un style de metal progressif mélangeant des influences provenant du power metal ou encore du néoclassique. Personnellement, je n’ai jamais accroché à leur musique, déjà que j’ai du mal avec le progressif mais là c’est comme si vous me serviez de la soupe. Quoi qu’il en soit, les premières minutes commencent bien, même les premières musiques "Iconoclast", "The End Of Innocence""Dehumanized", mais voilà, cela représente déjà 21 minutes de l’album… et bien que les riffs soient bien trouvés et exécutés à la perfection, il manque ce quelque chose, cette étincelle.

La voix de Russel est foutrement bien menée, limite théâtrale, nous faisant rêver aussi avec des envolées lyriques. A peine arrivé à la quatrième musique je m’ennuie déjà, pourquoi ? Car tout a déjà été démontré… Bon, les gars sont très fort musicalement parlant, mais je n’ai pas l’impression d’avoir quelque chose qui prend aux tripes. Par ailleurs, la voix de Russel est la seule chose qui arrive à me garder en haleine. Mais bon dieu, pourquoi un mec avec cette capacité reste dans un groupe comme ça… autant qu’il aille dans un groupe de heavy ou de power traditionnel où il aurait bien plus sa place. L’enchaînement de "Bastards Of The Machine""Heretic", "Children Of A Faceless God" sera passé au peigne fin pour trouver la moindre subtilité et éviter un carton lors du passage de la note. J’avoue que les riffs de guitares sont assez énergiques et agressifs, mais ces changements de tempo intempestifs ne nous permettent pas d’apprécier au maximum ces moments (bien peu présents) que j’apprécie. Au niveau du mixage, bien entendu on ne pouvait pas en attendre mieux, tout est clair et propre, et tout se distingue parfaitement. Dans l’ensemble le son est très bien restitué, ce qui sera très positif. Ce qui n’est pas le cas de cette pochette hideuse que le groupe a pondue.

On finira avec "Electric Messiah""Prometheus (I’m Alive)" et "When All Is Lost" qui ne nous surprendront pas plus que les précédentes, bien que j’ai tout de même apprécié "When All Is Lost" dernier titre de l’album, qui me permettra d’être plus indulgent car retenez bien ce que je marque : le groupe a pondu une… masterpiece ! Le texte est d’une sincérité non démesurée, et le son en général est ce que j’attends du progressif, c'est-à-dire une montée en puissance, pas des changements toutes les 30 secondes pour montrer qui est le roi du monde dans son domaine. Vous l’aurez compris, c’est un album "décevant" pour ma part car je ne suis pas fan de ce style, mais j’aurai retenu quelques bonnes choses, dont certaines musiques excellentes… tout n’est pas perdu !


Motörbunny
Mai 2011


Conclusion
Le site officiel : www.symphonyx.com