Le groupe
Biographie :

Tout commence en Avril 2007 lorsque Maxime Coucaud (batterie) rencontre Michel Canavaggia, cherchant des musiciens afin de créer un projet avec Jean-Marc Abate (tous deux guitaristes de Your Shapeless Beauty). Le trio commence à répéter à Arles (13) et recrute Thierry Maranaho en tant que bassiste (alors guitariste de Tsunami, répétant dans le même local). Les premiers morceaux viennent au jour et Maxime fait appel à Mathias bérard (tous deux opérant dans Big Answer par le passé). Swodd enchaîne les concerts dans le quart sud-est durant deux années, lorsque la formation se sépare de Thierry, pour accueillir Nicolas Martin-Rosset (ex-I Am Burying You) dans ses rangs.

Discographie :

2010 : "Live Promo" (Live)
2011 : "Where The Skies Become Red" (Démo)
2013 : "Silent War Ordering Disasters Dynamics"
2013 : "Live At War" (Live)


La chronique


J'ai adoré Your Shapeless beauty par son côté décalé, à part, bizarre... Swodd l'est tout autant mais la musique est vraiment différente, et il faut un sacré moment pour arriver à apprécier quelque peu l'album. Oui, il faut longtemps, au tout début j'ai écouté une fois, puis deux fois, puis trois fois et j'en arrivais toujours au même résultat que cet album était un étron gigantesque, quelque chose de flasque sorti tout droit de l'intestin du vache de Normandie, une véritable bouse infâme malodorante qui m'ennuyait au plus haut point... Et à un moment donné, à la dixième écoute (il ne sera pas dit que je n'ai pas persévéré pour découvrir l'essence de la musique de Swodd, avec ma propre interprétation plus travaillée et subjective), je me suis rendu compte de la technique et de la profondeur de cette musique aussi moderne que peut l'être leur steamcore (nouvel étiquetage gratuit pour celui qui n'aurait pas encore rallié une cause, ou qui n'aurait pas encore réussi à placer un mot inconnu dans les soirées mondaines à caractère chevelu, ou rasé mais piercé, bien que tatoué aussi...). Bref, si l'on parle de Your Shapeless beauty, un des groupes français phares des années 90 qui a brillamment sorti des albums de référence chez Adipocere, ce n'est pas innocent puisque Swodd est formé à la base par Michel Canavaggia et Jean-Marc Abate dudit groupe...

Et donc après moult péripéties inhérentes aux groupes de musique, voilà ce premier album, qui non content d'être sorti en retard, aura une une chronique aussi en retard de ma part... Mea culpa mais es la vida. "Silent War..." est un album curieux, une véritable bête de foire musicale très difficile d'accès qui demande de la concentration pour réellement découvrir son contenu. On oscille entre des choses metal sans étiquette en fait, d'autres choses beaucoup plus core moderne, mais toujours en gardant une constante : une technique intrigante où il y a beaucoup de changements de pieds, de tempo, et c'est d'abord ça qui fait tourner la tête de l'auditeur, mais au final c'est aussi ça qui fait apprécier les morceaux. Avec un enregistrement maison, je ne m'attarderai pas vraiment dessus c'est propre et ça n'a pas à rougir de quoi que ce soit... en tous les cas pour l'auditeur moyen ; l'ingé son y trouvera toujours quelque chose à redire pour montrer qu'il s'y connaît mieux que l'auditeur... (ce qui est vrai, mais on l'emmerde). Swodd n'est pas classable, c'est juste 37 minutes sur dix titres (et aussi un petit bonus vidéo) de rythmiques metal, un peu core, avec une grosse touche relativement indus finalement sur certains moments. L'introduction plutôt glauque mais mettant en avant les engrenages de cette folie paranoïaque et névrosée que semble vouloir donner la musique de Swodd, est de courte durée... C'est en fait "Severed" qui ouvre le bal des zombies, avec un titre très sophistiqué en fait, dont la voix de Mr Matt, lorsqu'elle est trafiquée, rappelle fortement celle de Satyr (Satyricon, évidemment) avec justement ce côté indus qu'on les derniers Satyricon. Mais ce morceau bien que troublant n'est pas celui qui donnera le déclic à l'auditeur en fait.

Chez Swodd, c'est ce côté contemporain et core qui m'a fait lourdement déféquer, mais ce jeu de voix claires, chuchotées, criardes, death aussi donne au style une accroche particulière. On sent que c'est travaillé à mort pour justement arriver à se placer dans tous les interstices que laissent les guitares syncopées et vagabondes, avec ses segments presque jazzy expérimental comme on aurait la sensation de percevoir sur "Loath". Et ça c'est vraiment intéressant. C'est cette facette "avangardiste" (terme fourre-tout qui permet de mettre tout ce qu'on ne comprend pas ou peu) qui agrippe l'oreille à l'arrivée. Swodd a cette particularité de déranger musicalement, mais en même temps d'attirer notre curiosité. C'est complexe, avec des ambiances, atmosphériques où samples de cloches comme sur "War Machine" et bruits de machines sur "Dicey" sont autant de petits passages, de minuscules anecdotes qui ont été placées pour faire croustiller la musique de Swodd. On se retrouve avec un album qui propose du metal dans tout son panel d'origine extrême, à savoir des passages tantôt un peu thrash, tantôt un peu death, mais gardant à l'esprit ce mouvement indus / core qui reste le gérant de l'entreprise. Celui qui dirige, celui qui donne les ordres. On sent que le groupe a tout de même envie de partir dans des mélodies plus prononcées avec "Dicey", un instrumental (on en revient encore là, tout les groupes font ça aujourd'hui, je le dis, et je le redis... après la passion , vient la fashion...) monté comme un morceau normal mais sans chant. Mais le morceau phare de "Silent War Ordering...", c'est définitivement "Not A Gift", car c'est un titre qui tient en haleine, qui part dans tous les sens pour donner à la chanson des ambiances effrénées, mais surtout qui crée un suspense, autant sur le chant que sur les diverses accélérations et sur la superbe ambiance cadencée de batterie sur son milieu. Peut-être une réminiscence de YSB... En revanche sur ce titre on s'apercevra justement que cette batterie n'a pas bénéficié au final d'une super production, parce que justement la grosse caisse, ses impacts graves et sourds auraient mérité plus de puissance, plus de champ pour donner la claque que ce titre mérite, et c'est la même chose pour la basse sur ce morceau (même si le gratté par trois des guitares, [oui, je n'ai pas de terme technique, mais je pisse sur les pieds de ceux que ça gêne], de racine core, est un peu lourdingue à un moment).

Sur la fin de l'album c'est plus "Their Laws" qui se fera remarquer, avec cette tonalité southern, un peu stoner, et ce solo heavy de clôture, même si pourtant le côté presque black mélodique de la fin de "The Revenge" a un goût intéressant. Cet album de SwoddD est vraiment disparate, avec des titres qui ont pas mal de transparence et pas assez d'épices pour vraiment déchaîner les foules... Il se peut même que ce soit plus énergique en live, comme semble le montrer ce "Live At War " (enregistrement live en CD qui est sorti plus ou moins avec), mais il faudrait y goûter réellement pour le savoir. Pour l'instant "Silent War Ordering Disasters Dynamics" est là, il attend les curieux et amateurs de musique à part, celle qui sort des sentiers battus... mais certains sont comme le petit poucet et la tâche risque d'être diffcile...


Arch Gros Barbare
Décembre 2013


Conclusion
Note : 12/20

Le site officiel : www.swodd.yourshapelessbeauty.net