Le groupe
Biographie :

Svartsot est un groupe de folk metal danois, fondé en 2005 (anciennement nommé Skoll) à Randers. Svartsot mélange le death et le black metal avec un apport de musique folk. Le 17 Décembre 2008, plusieurs membres quittent le groupe en raison d'opinions divergentes sur la tournure musicale du groupe. Le 22 Février 2009, Svartsot présente sa nouvelle formation. En 2010, le groupe sort un nouvel album, "Mulmets Viser", sous le label Napalm Records. Malgré le fait que Cristoffer J.S. Frederiksen soit le seul membre d'origine du groupe, son poste de guitariste, compositeur et parolier garantit au groupe son identité musicale d'origine. L'album "Maledictus Eris" sort en Juillet 2011 chez Napalm Records, suivi quatre ans plus tard de "Vældet" en Février 2015 chez Nail Records. Sept ans plus tard, "Kumbl" sort en Février 2022 chez Mighty Music.

Discographie :

2005 : "Svundne Tider" (Démo)
2006 : "Tvende Ravne" (Démo)
2007 : "Ravnenes Saga"
2010 : "Mulmets Viser"
2011 : "Maledictus Eris"
2015 : "Vældet"
2022 : "Kumbl"


Les chroniques


"Kumbl"
Note : 15/20

Le cinquième album de Svartsot est annoncé ! Depuis 2005 (ou 2004 sous le nom de Skoll), le groupe danois composé aujourd’hui de Cris Frederiksen (guitare / instruments folk / choeurs), Hans-Jørgen Martinus Hansen (flûte / instruments folk), Thor Bager (chant), Owl (batterie), Michael Alm (guitare / choeurs) et Simon Buje (basse) travaille d’arrache-pied pour créer un folk metal motivant. En 2022, ils sortent "Kumbl", aidés par Andrea Uglebjerg (chant, Situationsfornærmelse).

L’album démarre avec l’enjouée "Den Hoboeken Dans", une introduction qui nous place immédiatement dans cet univers festif et accrocheur grâce à des riffs efficaces avant que "Nu Stander Landen I Va°de" ne fasse intervenir le chant saturé. Bien que plus sombre, le morceau se montre tout aussi entraînant, proposant une rythmique assez constante par laquelle on se laisse facilement prendre. "Carmen Vernale" prend la suite avec des tonalités légèrement plus mélancoliques et lancinantes, qui laisse les influences black metal s’exprimer pendant que le chant devient pesant, créant un contraste intéressant avec les sonorités folk entêtantes, puis "Ebbe Skammelsøn" nous dévoile un groove plus lent et plus accessible. Le morceau reste solide, mais il pourra permettre à des néophytes de s’intéresser au style, tout comme "Kragevisen" qui développe une certaine mélancolie qui se joint aux sonorités festives. Quelques choeurs apparaissent également, se faisant de plus en plus présents, puis "Villemand" place des sonorités acoustiques apaisantes avant de renouer avec la saturation.

La rythmique reste assez régulière et accrocheuse, voire même motivante avant le solo, puis "Liden Kirsten" revient dans la rage avec notamment ces parties vocales viscérales. Côté riffs, le groupe reste dans une base assez régulière et lourde, tout comme sur "Rottefængeren" qui propose autant d’influences death metal que d’éléments enjoués, de choeurs ou de mosh parts efficaces agrémentées de sonorités folk. "Den Store Stygge Stimand" repart dans les sonorités sombres doublées de cette puissance brute et de ces riffs efficaces, dévoilant une part de sauvagerie communicative que le groupe nous expose, avant de revenir dans la quiétude sur "Drømte Mig En Drøm". Le groupe propose une douceur oppressante doublée de tonalités sombres, mais la saturation refait surface et se joint aux éléments entraînants, tout comme sur la mélancolique "Ramund". L’introduction en son clair sera écrasée par les riffs, qui deviennent de plus en plus énergiques, jusqu’à ce que "De To Ravne" ne vienne refermer l’album avec un mélange entre mélancolie, énergie et racines folk accrocheuses.

Svartsot connaît son univers sur le bout des doigts, et le groupe va nous le montrer. Avec "Kumbl", il nous propose un contraste entre folk accrocheur, tonalités mélancoliques et riffs efficaces, qui feront sans doute mouche en live.


Matthieu
Mars 2022




"Vældet"
Note : 14/20

Les Danois de Svartsot restent fidèles à leur origines et à leur essence musicale. On les retrouve donc logiquement avec leur langue natale pour un quatrième album sur le thème d’un rituel médiéval danois.

La musique reste du Svartsot d’album en album, il est vrai que l’on n'est pas vraiment surpris. L’évolution, sans parler de gros changements musicaux, ce n’est pas pour maintenant et tant pis. Les titres fonctionnent tout de même bien et s’écoulent rapidement. On a la légéreté du folk comme dans "Midsommer" qui fait que l’on écoute ce morceau sans trop se poser de questions. Et ça, c’est le bon côté de ce style de musique, il est plutôt aisé de passer un bon moment tant que les compositions sont assez diversifiées et tiennent un minimum la route. Dans "Vældet", c’est le cas. On a des titres entraînants comme l’excellent et bien couillu "Kilden - I Marker Og I Lunde" ou bien encore "Urtekonen". C’est dynamique, enjoué et parfois plus festif, comme dans "Markedstid".

Les guitares sont un poil plus en avant que dans le précédent album, là où les instruments folk prenaient une trop grande place et étouffaient un peu le reste. Dans ces huit morceaux, ils sont toujours très présents mais plus dilués et mieux amenés. Et puis il y a des titres plus posés sans être de réelles ballades comme "Ved Vaeldets Vande" avec la superbe voix féminine de Nanna Barslev. "Moder Hyld" est également plutôt calme avec un côté plus celtique avec la cornemuse mise bien en avant. C’est juste dommage que ces titres nous paraissent un peu longs. "Allerkaeresten Min" commence bien mais on se lasse assez vite, le peu de chant clair de Michael nous laisse sur notre faim, et c’est bien dommage.

En bref, c’est un album qui n’a rien à envier aux autres opus de groupes de folk mais qui ne tire pas assez son épingle du jeu… Il manque une certaine profondeur, une certaine implication peut-être, pour vraiment nous captiver et non pas juste nous faire passer un bon moment.


Nymphadora
Mars 2015




"Maledictus Eris"
Note : 15/20

Seulement un an après "Mulmets Viser", les Danois de Svartsot sont de retour avec "Maledictus Eris", un album concept qui raconte l'histoire de l'arrivée de l'épidémie de peste au Danemark au 14ème siècle, décrivant les ravages de la maladie, la souffrance des mourants, les angoisses des survivants et les réactions d'une société qui n'était pas préparée à ce fléau. La pochette, signée Gyula Havancsák (Týr, Stratovarius, Iron Maiden, Destruction...), reflète bien cette atmosphère sombre et malsaine.

L'intro "Staden..." plante le décor : on entend les bruits d'une maison, des bribes de conversations, un enfant qui pleure, avec en fond sonore une cornemuse pour le côté médiéval. "Gud Giv Det Varer Ved !" entre dans le vif du sujet : guitares et rythmiques accrocheuses, et des instruments traditionnels bien intégrés. "Ddedansen" est plus agressif, tout en gardant un son très folk, avec notamment des flûtes très présentes. "Farsoten Kom" est moins rapide, mais reste dans le même esprit folk, alternant chant guttural caverneux à la Amon Amarth et chœurs masculins pour le côté traditionnel. "Holdt Net Af En Tjørn" est plus varié au niveau du rythme, la batterie est très efficace, et la cornemuse prédomine. Sur le très bon "Den Forgængelige Tro", la guitare est particulièrement mise en avant, sur fond de mandoline et de flûte, et le rythme est plus lent, plus lourd. "Om Jeg Kever Kveg" est dans la même veine, en légèrement plus rapide. Après une intro à la mandoline, "Kunsten At Dø" adopte un son très folk, tout en variant rythmes et intensité. "Den Nidske Gud" suit à peu près le même modèle, avec encore une fois une fin un peu brutale. "Spigrene", lent et mélancolique, se démarque des titres précédents : les instruments metal sont absents, c'est une ballade folk. (A noter : la présence de Uffe Dons Petersen, au chant clair). C'est sur une note plus énergique que s'achève l'opus, avec le morceau "Og Landet Ligger Så Øde Hen", rythmé et toujours dominé par un son à connotation très médiévale, notamment grâce à la cornemuse.

En bref, c'est un nouvel album plaisant à écouter, qui reste fidèle au son de Svartsot. Certes, certains titres sont assez ressemblants, mais on ne peut pas parler vraiment de monotonie car l'ensemble est accrocheur. Ce qui est dommage par contre, c'est qu'il n'y ait pas plus de solos de guitare... Quoiqu'il en soit, "Maledictus Eris" est un album tout à fait valable, qui a de quoi séduire les amateurs de metal folk Scandinave.


Brünhild La Viking
Août 2011




"Mulmets Viser"
Note : 12/20

Après un premier album assez remarquable de folk-metal à la frontière entre Amon Amarth et Ensiferum, les Danois remettent le couvert après de gros problèmes de line-up en nous proposant ce "Mulmets Viser" fraîchement sorti !!! Beaucoup de questions trottent bien sûr dans ma tête au moment d’écouter cet album, et elles concernent bien sûr cet important changement de line-up, ne restant de la formation originelle qu’un seul membre, guitariste et, heureusement pour les fans de "Ravnenes Saga", tête pensante du groupe.

Et bien chose est de constater qu’on retrouve Svartsot exactement là où avait laissé le groupe en 2007. Musique, chant, ambiance générale, tout colle parfaitement au concept, peut-être même un peu trop, mais nous y reviendrons !!! En tout cas, ça joue, c’est carré, le son est puissant, et de ce côté-là, le groupe peut vraiment tenir la dragée haute face aux ténors du genre. Il y a toujours chez les Danois cet aspect très mélodique bien agréable qui rappelle toujours les scènes Suédoises et Finlandaises, ce qui est plutôt bon signe et qui apparait ici comme une marque de fabrique symbole de qualité.

On ajoute à cela des éléments folk, principalement à l’aide de flûtes qui s’intègrent parfaitement à l’ensemble, apportant une dimension mélodieuse lancinante et mélancolique vraiment appréciable. Des instruments folk, de belles mélodies de guitare, de grosses rythmiques puissantes, ne manquait plus qu’un chant death-metal bien gras pour lier le tout !!! Etrangement, même si le produit final est de qualité, il me semble qu’on se trouve ici face à une recette connue et reconnue qui manque non pas de savoir-faire mais d’originalité, et voilà bien le problème de cet album…

En 2007, pour "Ravnenes Saga", le metal folk n’était pas aussi répandu et populaire qu’aujourd’hui, et le groupe avait ainsi réussi à tirer son épingle du jeu, mais avec les Korpiklaani, Finntroll, Eluveitie, Ensiferum, Equilibium, Menhir, Arkona…, les Danois se retrouvent complètement asphyxiés et noyés dans ce tourbillon impitoyable de groupes. Malgré de beaux moments de bravoure, Svartsot tourne un peu en rond et fait montre d’un manque d’inspiration et d’énergie qui rend ce nouvel album très fade, à l’image du chant incroyablement monotone, sans rage ni relief.

L’impact aurait sûrement été autre si cet album était sorti quelques années plus tôt. Tout compte fait, on pourrait croire que ces 14 nouveaux morceaux ont été composés et enregistrés en même temps que "Ravnenes Saga". Le talent musical est bien là, je ne le nie pas, mais l’originalité n’est malheureusement pas au rendez-vous et cet album manque cruellement de personnalité. Il atteint bien trop vite sa vitesse de croisière et le sentiment d’ennui et de lassitude s’installe peu à peu chez l’auditeur pour ne plus le lâcher. Il va falloir s’accrocher pour arriver au bout de ces 14 morceaux car tous sont de la même trampe !!! Bref, cet album n’est pas mauvais loin s’en faut, mais il n’apporte absolument rien au style. Il se contente de réciter des leçons apprises par cœur, mais finalement arrive à faire vibrer mes oreilles avec plus de facilité que les derniers Korpiklaani, Eluveitie ou Finntroll, ce qui n’est pas mauvaise signe en soit. Malgré tout, dans un registre similaire, préférez l’énergie et la fougue des derniers Månegarm ou Arkona !!!


Carcharoth
Avril 2010


Conclusion
Le site officiel : www.svartsot.dk