Sunnya, un nom qui ne vous dira sûrement pas grand chose à première vue, sauf si bien sûr si vous êtes un bon petit soldat et que vous vous procurez chaque semestre notre indispensable compilation French Metal. Suunya apparaît en effet, et ça ne vous aura pas échappé, sur "Songes et Cauchemars". Quoi d'autre ? Pas grand chose à vrai dire, le groupe est assez mystérieux, tant sur son historique, sa formation, que son concept "circulaire". On est juste à peu près sûr d'une chose : Suunya semble né dans l'imagination de son concepteur et de son chef d'orchestre, Julien Jorda. Celui-ci s'est en effet occupé de la composition, de l'enregistrement, de certains arrangements et de l'artwork, rien que ça !
Passons donc directement à ce qui nous intéresse le plus ici : le contenu de ce premier album des Montpellierains intitulé "The Edge Of Nowhere". Composé de dix pistes d'une durée totale inférieure à quarante minutes, ce premier opus est compact, agréable à écouter, et très bien aéré. Quasiment entièrement enregistré et mixé par le groupe lui-même, ce "The Edge Of Nowhere" bénéfice d'une production d'excellente facture et c'est à souligner ! Pas besoin d'aller chez Tue Madsen ou Mika Jussila pour avoir un très bon rendu. A noter la touche finale (plus précisément le mastering) signée Dave Chang. Ce nom ne vous est pas inconnu ? Logique, le monsieur a travaillé sur le premier et le dernier Dagoba. Reste à savoir maintenant si les compos sont à la hauteur et la réponse est tout de suite un gros "oui" ! Une fois les premières pistes ("Soiled" et "Five"... "Prajna" étant une intro) passées, on se rend compte que Sunnya est un condensé de metal typé fin des années 90 / début des années 2000. On y retrouve pêle-mêle des rythmiques Meshuggesques, des atmosphères, des machines et une batterie dignes de Fear Factory époque "Demanufacture", ou encore une alternance de chant growlé / dégueulé / clair qui n'est pas sans rappeller des influences plus modernes tel Scar Symmetry. Le titre "Suunya" résume parfaitement tout cela et j'ajouterais même qu'un featuring de Burton C. Bell sur la fin aurait été du plus bel effet... on peut rêver, non ?
Mais heureusement, "The Edge Of Nowhere" ne se résume pas à un catalogue d'influences, il suffit pour cela d'écouter par exemple "Nil" pour s'en convaincre. Lorsque vous ne vous y attendez pas, le titre est "interrompu" en plein milieu par une ligne de mélodie qui va vous emmener doucement mais sûrement vers une fin assez magnifique. Un titre supplémentaire n'aurait peut-être pas été de trop, on reste un peu sur sa faim une fois le CD entièrement écouté. Allez, je ne vous en dis pas plus ! Suunya passe brillamment l'étape du premier effort et peut désormais s'atteler à développer davantage sa personnnalité pour une suite que j'attends déjà avec impatience !
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