Six ans après leur premier album, les Français de Superscream sont enfin de retour avec "The Engine Cries" ! Pas de souci, la musique du groupe est toujours orientée vers le progressif et ce nouvel album devrait rassasier ceux qui n'en pouvaient plus d'attendre depuis "Some Strange Heavy Sound".

"Evil Cream" ouvre l'album avec du bon metal progressif accrocheur et mélodique, gros riffs pour la puissance et claviers discrets pour appuyer la mélodie, une entrée en matière qui groove et qui donne la patate. Superscream trouve le bon équilibre entre la puissance du metal, la technique et la mélodie du prog et le côté groovy et accrocheur du rock. Quelques sonorités ethniques ou world music viennent aussi se greffer de temps en temps pour donner une mixture difficile à rapprocher de qui que ce soit même si on peut évidemment sentir quelques influences Dream Theater de temps en temps (ce qui est assez fréquent chez les groupes de prog). Pendant plus de cinquante minutes, "The Engine Cries" va vous balader dans tous les sens en venant systématiquement de là où vous ne l'attendiez pas. Les sonorités et influences sont nombreuses et se mélangent joyeusement en explosant au passage pas mal de barrières et en donnant un côté assez fun à la musique de Superscream. On se retrouve quasiment avec un nouvel univers à chaque morceau et le contraste est parfois saisissant, je pense par exemple à "Pandora" qui est assez sombre voire même glauque et qui est enchaîné avec "Velvet Cigarette" au ton très rock et totalement déjanté avec de belles parties de chant haut perché ! Sachant que pas mal de morceaux sur ce nouvel album sont assez longs, vous n'êtes pas à l'abri d'avoir des surprises au milieu d'un d'entre eux, soyez prévenus.

Il est donc évident qu'il vaut mieux avoir l'esprit ouvert quand on écoute Superscream, le groupe ne s'impose aucune limite et s'il ne verse pas dans l'expérimental, il n'empêche que certaines oreilles frileuses risquent d'être malmenées à l'écoute de certains passages. Malgré le fun présent sur la majorité de l'album, le groupe sait se faire poignant, en particulier sur "Ways Out" qui prend aux tripes que ce soit par ses mélodies ou ses lignes de chant. Je tiens d'ailleurs à signaler que si tous les musiciens sont très bons et qu'ils font tous de l'excellent boulot sur "The Engine Cries", Eric Pariche est vraiment impressionnant au chant. Il passe d'un registre à l'autre avec une facilité déconcertante, du chant presque growlé à des parties très aiguës, son chant se faisant aussi chaleureux que déjanté ! À côté de ça, les soli de guitares sont excellents et techniques sans jamais être démonstratifs, les claviers apportent un plus non négligeable sans jamais bouffer l'espace sonore comme chez certains autres groupes de prog et les plans de batterie envoient du bois, bref ça ne fait pas semblant de jouer. Niveau production, pas de problème, ça sonne plutôt bien, la puissance nécessaire est bien là, c'est assez clair pour que l'on puisse entendre tout le monde et même la basse est parfaitement audible.

Au final, un album varié, fun, aussi poignant et mélodique que groovy et énergique. Un bon équilibre entre metal, rock et prog avec d'autres sonorités qui viennent se greffer et un chant maîtrisé et parfois totalement fou. Bref,, si vous n'avez pas froid aux oreilles, allez les poser sur "The Engine Cries" ces grands malades ont plein de choses très intéressantes à vous dire.

Superscream est un groupe de metal progressif formé en 2010, et il n’a pas perdu son temps car les musiciens nous lancent un album de 8 titres sorti chez Brennus Music. Mais voilà, je ne suis pas fan de metal progressif, ça va donc être très difficile de vous faire part de mes impressions, mais je vais rester pro et ne pas dénigrer le groupe comme je pourrais très bien le faire.

On commence avec "Combattant" qui est un titre très accrocheur pour faire découvrir le groupe. Dès le début, on aura droit à un lick très oriental pour se tourner vers des rythmes plus samba je dirais vers le milieu du morceau pour tout regrouper à la fin. C’est du progressif, c’est assez conceptuel, mais j’avoue qu’il n’y a pas eu de changements de tempo qui choquent. La suite est tout aussi plaisante avec des titres comme "Metal Sickness" laissant paraître des influences thrash metal voire même death (ou encore des screams assez heavy), un titre assez couillu dans l’ensemble. "A Flaw In The Plan" est une musique type "lounge" dans l’intro pour partir sur quelque chose de plus électrique, une musique pas si progressive mais plutôt alternative je dirais, les contres-temps de la batterie sont majestueux, la fluidité du jeu de guitare ainsi que de la basse sont tout aussi déconcertants. Le groupe nous démontre par la suite avec "Past The Shore", "Blind Justice" et "Star Venus" son talentueux jeu d'instrument. J’avoue même que je me suis presque attaché à ce groupe qui propose des choses totalement différentes selon les morceaux et qui est capable de passer dans un autre univers sans nous décevoir. Le mixage est très bon, malgré une batterie quelque fois creuse ou trop lourde qui coupera des fois la chique des morceaux, car avant tout dans le progressif on attend un son de batterie irréprochable pour pouvoir mieux discerner certains breaks ou autres… On finira avec "Fool Souls" qui laissera une image assez malsaine et justement une progression qui me plaira moins vers la quatrième minute et qui me refroidira, mais ça c’est juste une question de goût.

Pour un album de prog, j’ai tout de même apprécié des passages et ce n’est pas faute de le souligner quand même ! On pourra noter une maturité et une maîtrise exceptionnelle des instruments pour un premier album. Superscream est donc un groupe à surveiller de très près !