Le groupe
Biographie :

Stryper n’est autre que le groupe leader du heavy metal chrétien depuis le milieu des années 80 avec à son actif plus de dix millions d’albums vendus, de nombreux tubes et un look incomparable avec ces musiciens tout de jaune et noir vêtus. Le groupe californien est actuellement composé de : Robert Sweet (batterie / Dbeality, Menchen, Subdux, The Seventh Power, ex-Roxx Regime, ex-Titanic, ex-Final Axe, ex-Blank, ex-blissed, ex-King James, ex-Lithium X, ex-Robert Sweet), Oz Fox (guitare, chant / Bloodgood, ex-Roxx Regime, Let It Rawk, ex-Sin Dizzy), Michael Sweet (chant, guitare / ex-Roxx Regime, Michael Sweet, Sweet & Lynch, ex-Boston) et Perry Richardson (basse / ex-Maxx Warrior, ex-Firehouse, ex-Nantucket). Stryper s'est séparé en 1992 avant de se reformer en 2003.

Discographie :

1984 : "The Yellow And Black Attack"
1985 : "Soldiers Under Command"
1986 : "To Hell With The Devil"
1988 : "In God We Trust"
1990 : "Against The Law"
2005 : "Reborn"
2009 : "Murder By Pride"
2011 : "The Covering"
2013 : "Second Coming"
2013 : "No More Hell To Pay"
2015 : "Fallen"
2018 : "God Damn Evil"
2020 : "Even The Devil Believes"
2022 : "The Final Battle"


Les chroniques


"The Final Battle"
Note : 16/20

Il y a toujours un risque à découvrir un groupe de longue date pour la première fois à l’aide de son tout dernier album. Prenons exemple avecMetallica. Existe-t-il un groupe qui génère le plus de divergences entre son présent et son passé ? Les puristes diront que le meilleur est en arrière, et les plus jeunes qui découvrent le groupe aujourd’hui préféreront le "Metallica Nouveau". Tout cela pour dire que je découvre Stryper avec ce dernier album, "The Final Battle", malgré que je les connais seulement de nom, après tout de même une carrière de plus de 40 ans !

Je m’attendais donc à un album à l’esprit nostalgique et au son plus traditionnel. Je ne pouvais être plus dans l’erreur. Certes, le groupe conserve ses couleurs et ses influences de metal traditionnel à haute teneur power metal, mais celui-ci enrobe le tout dans une production moderne, certains des arrangements de "Heart & Soul" et "Near" me rappelant même au passage de le travail de Sixx:A.M.. Stryper parvient à respecter ses racines du metal des années 80 tout en les transportant à notre époque. L’on a donc droit à un mur de guitare, souvent plus mid-tempo que rapide, appuyé par la sensationnelle et puissante voix de Michael Sweet qui, sans faire dans les refrains trop complexes, parvient tout de même à livrer de solides mélodies.

Stryper est un groupe de metal chrétien, et honnêtement, sans faire dans l’éditorial religieux, malgré que je sois athée, il existe bon nombre de groupes chrétiens que j’adore et en tant que la musique est bonne, que le message n’est pas de propagande ou haineux, cela m’importe peu.

Sans faire dans le renouvellement, c’est dans la durée que le groupe impressionne. De poursuivre sa carrière de la sorte, avec passion, et malgré les embûches (Oz Fox, guitariste, combat une tumeur au cerveau et Michael Sweet a subi de multiples interventions chirurgicales suite à un décollement de la rétine) témoigne de la résilience et du professionalisme de Stryper. Respect !


Mathieu
Novembre 2022




"Even The Devil Believes"
Note : 17/20

Stryper, c’est un peu le guilty pleasure de la scène metal, et particulièrement la scène heavy. Ce groupe américain des années 80 est reconnaissable à son logo et l’apparence scénique de ses membres tout de rayures jaunes et noires, mais surtout pour leur croyance fondamentalement chrétienne, qui transparait dans leurs compositions et leurs discours de manière totalement assumée. A tel point que certains qualifient Stryper de christian heavy metal band. Paradoxal, certes, mais suffisamment bien fait pour que le groupe, quarante ans après, continue de sortir des albums régulièrement et reste très actif dans la sphère. Ainsi, dans une industrie en pleine crise – nous ne nous étendrons pas sur ce sujet plus qu’épineux… ! –, "Even The Devil Believes" fait son entrée.

Et quelle entrée ! On aurait difficilement pu faire mieux que "Blood From Above" qui, dès le premier riff et le cri suraigu de Michael Sweet, pose ses attributs sur la table. Tout y est : la mélodie, la dynamique, le refrain accrocheur appuyé par des chœurs typiques de Stryper. Bref, une tuerie qui promet le meilleur. Nous poursuivons avec "Make Love Great Again", composition qui fait dans le heavy plus traditionnel et donc doit tout à son refrain un poil kitschoune, mais c’est ce qu’on aime ! "Let Him In" prend la suite avec splendeur en poussant le vice encore plus loin. Entre le jeu de guitares entraînant, mi-hard mi-heavy et un point culminant démodé au possible, nous tenons là une perle du heavy metal revival. On ne remerciera jamais assez le groupe d’assumer ses choix ! J’ai beaucoup insisté sur l’aspect kitsch et adorablement dépassé de l’album, mais celui-ci nous offre bien plus de diversité que ce que l’on pourrait penser au premier abord.

Il est admis que le groupe a un talent pour les belles balades, parfois mièvres – nous pensons tous aux légendaires "Honestly" ou encore "Calling On You" -, et il a récidivé pour cet opus avec en première position "This I Pray" dont le thème se devine aisément, alliant un fort duo guitare / chant, certains passages aux vagues influences gospel et des solos toujours aussi bien construits et plein de feeling. Entre prière et nostalgie, "This I Pray" dégage une aura très particulière. En moins nostalgique mais tout autant poignante, je citerai "Do Unto Others", aussi brillante dans son instrumentale que dans ses paroles qui prônent le bien et l’harmonie entre chacun d’entre nous. Encourageant, naïf, revigorant… l’interprétation est libre ! On le conviendra, tout cela a de quoi charmer la plupart d’entre nous. Et pourtant Stryper ne s’arrête pas là et sort sa carte ultime, celle du old school, incontournable et invincible. Nous trouverons toute cette puissance dans "Even The Devil Believes" qui réunit tout le meilleur de notre christian metal band adoré. Un morceau qui aurait eu tout à fait sa place il y a trente ans, et qui, aujourd’hui, ravive sans aucun doute des émotions toutes particulières chez les fans de la première heure. Mais n’oublions pas "Invitation Only" qui sort quant à elle l’artillerie lourde, qui n’est autre que le synthé ultra eighties, si détesté et chéri à la fois. Du grand Stryper, comme nous n’en avions plus entendu depuis des années !

En ces temps compliqués et moroses, ne cherchez pas plus loin, "Even The Devil Believes" mettra un peu de baume au cœur aux mordus de heavy metal traditionnel. Le groupe est artistiquement plus en forme que jamais, chaque composition a son individualité tout en formant un album harmonieux, fluide et remarquablement bien travaillé. Une pépite à écouter sans hésiter.


Candice
Novembre 2020




"God Damn Evil"
Note : 15/20

Stryper est un groupe de hard rock / heavy metal formé en 1983 aux Etats-Unis. Il est composé de Robert Sweet (batterie), Michael Sweet (chant, guitare), Oz Fox (guitare, chœurs) et Perry Richardson (basse). Leur dixième album "God Damn Evil" est sorti le 20 avril 2018 chez Music. Rares sont les groupes faisant l’apologie de Dieu. Et pourtant il y en a, preuve en est avec Stryper ! Plus de trente ans de carrière, et les Américains n’ont (quasiment) jamais perdu la foi, même si les temps ont souvent été durs pour eux, leur imagerie ayant été traînée dans la boue plus d’une fois. Mais les frères Sweet et leurs acolytes ont tenu le coup, et c’est avec une impatience grandissante que je m’en vais découvrir leur dixième et dernier album "God Damn Evil".

Et quelle ne fut pas ma surprise à l’écoute de "Take It To The Cross", premier morceau de l’album et certainement le plus violent que Stryper ait pu composer depuis belle lurette ! Le heavy traditionnel porté par des chœurs profonds et la voix majestueuse de Michael Sweet est mis à mal par le refrain à la consonance thrash entièrement assumée. Ces forts contrastes font de ce morceau une très sympathique entrée en matière, même si l’opus ne poursuivra pas dans cette lignée très rentre-dedans. S’ensuivront des titres plus classiques mais non moins efficaces, tels que "Lost" qui lui aussi met en exergue le timbre exceptionnel de Sweet, "God Damn Evil" qui flirte avec le hard rock old school et groovy où le solo mélodique de guitare est une petite pépite. Pour être parfaitement honnête, il m’a fallu plusieurs écoutes approfondies pour apprécier pleinement cet album. La production de prime abord très impersonnelle et dénuée de profondeur (caractéristique que l’on retrouve sur beaucoup d’albums sortis chez Frontiers Music) sait se faire oublier pour laisser place à la vraie âme du groupe, qu’il faut savoir percevoir par-delà la première impression. Ainsi, "You Don’t Even Know Me" dévoile ses charmes à coup de guitares pesantes et rampantes telles des serpents prêts à frapper. Finalement la tension redescend lors du refrain aux envolées un peu bateau, mais qui est suffisant pour retenir notre attention. "The Valley" qui le suit pousse le bouchon encore plus loin en nous envoyant un riff lourd comme un trente-six tonnes où la batterie sourde appuie l’atmosphère suffocante qui règne.

Inutile de s’attarder davantage sur le talent de chacun des membres, qui se conforte toujours un peu plus, et prouve que Stryper n’est pas prêt de se rendre ! En bon groupe de hard / heavy des 80’s, celui-ci ne saurait passer à côté des immanquables chansons d’amour qui font chavirer notre cœur. Hélas les représentantes de la catégorie ne sont pas de grandes réussites, "Beautiful" et "Can’t Live Without You" ne dégagent pas grand-chose d’autre qu’un sentiment de déjà-vu, et de lassitude face à la redondance de ces deux titres platoniques. Des petites bévues donc, qui nous amènent au terme de cet album avec "The Devil Doesn’t Live Here" qui lui aussi nous fait faire un virage à centre quatre-vingt degrés ! Son riff d’intro grandement inspiré par Motörhead nous entraîne vers un refrain ultra brutal et catchy qui décape, et termine l’opus de la même manière qu’il avait commencé, dans la puissance et la beauté Stryperienne.

Stryper signe un album plus qu’honorable au regard de carrière et de sa longévité. "God Damn Evil" présente certes quelques longueurs ou encore des redondances sur certaines compositions, mais elles sont contrebalancées par plusieurs morceaux réellement efficaces qui constituent ses fers de lance. Sans être un chef d’œuvre, les fans du groupe se doivent de l’écouter !


Candice
Juin 2018




"Fallen"
Note : 18/20

Comme je dis très souvent dans mes chroniques, ce n’est pas tous les jours que l’on a à présenter du classique, du "culte". Eh bien aujourd’hui, je suis bien content de me tromper ! Les amis, j’ai le plaisir de vous présenter le nouvel album d’un des groupes les plus respectés de la planète metal, le onzième de sa carrière, le bien nommé "Fallen". Eh oui, vous l’avez très certainement deviné si vous suivez un tant soit peu l’actualité metal, il s’agit des Américains de Stryper, véritables chefs de file du "christian metal". Un nouvel album de Stryper, pour tout amateur de metal, c’est une réjouissance : plus de trente ans de carrière cette année, des albums et des titres devenus cultes aujourd’hui (que l’on ne va pas nommer tellement ils sont entrés au Panthéon de la musique).

Pour ce nouvel album, on retrouve l’indéboulonnable et charismatique Michael Sweet au chant et à la guitare, Robert Sweet à la batterie, Tim Gaines à la basse et enfin Oz Fox à la guitare. Le précédent album, "No More Hell To Pay", a rencontré un très grand succès (#6 au sein du fameux top Billboard, rien que ça), et comment dire ? Pour ce nouvel album, la barre était très haute, mais Stryper a de la ressource, de l’envie mais surtout le feu sacré, ce qui donne au final 12 nouveaux titres pour 52 minutes de ce qui est peut-être l’album le plus "heavy", le plus dur de la carrière du groupe.

Pour ma part, vous parler de la nouvelle offrande de Stryper est un plaisir ("To Hell With The Devil" est le premier titre metal que j’ai entendu de ma vie à la fin des années 80) et la formation américaine a littéralement trouvé une nouvelle jeunesse depuis sa reformation avec l’album studio "Reborn". Je dirais que "Fallen" est un petit condensé de ce que Stryper sait faire de mieux, c’est-à-dire du metal mélodique à souhait, porté à merveille par la voix si reconnaissable parmi 1000 de Michael Sweet.

Côté technique, "Fallen" a été enregistré en totale immersion au Spirithouse Recording Studio à Northampton (pas la ville anglaise mais américaine) et ça s’entend. Le groupe s’est retrouvé, a couché sur papier ses idées et les a mises en musique. Au final, Stryper nous offre des titres de très bonne tenue tels que le très énergique (au riff très thrash) "Yahweh", "Let There Be Light" ou encore bien entendu la ballade à la Stryper avec le titre "All Over Again". Il semblerait aussi que l’équilibre trouvé auprès du label italien Frontiers Music soit bénéfique au groupe, et pour être honnête on ne va pas s’en plaindre.

Stryper arrive tout doucement aux trente ans de carrière, et sans faire de mauvais jeu de mots, c’est une bénédiction de voir des "anciens" donner une leçon aux jeunes, gageons toutefois que la jeune génération s’intéresse à ce groupe qui est un véritable monument du rock. A ce sujet, Stryper rend hommage à une de ses plus grosses influences, un autre monstre sacré du rock : Black Sabbath, dont les américains reprennent le classique "After Forever", la bande à Michael Sweet sait d’où elle vient et elle le fait savoir, et là encore on ne va pas s’en plaindre !

Si vous ne connaissez pas encore Stryper, je ne peux que vous inviter à vous rendre sur le site officiel où vous trouverez de nombreuses infos concernant le groupe et / ou si vous avez envie d’accroître votre collection de Stryper, un geste simple par ici (pour les amateurs de supports physiques) ou ici ici pour les amateurs de supports numériques.Comme je dis souvent : "J’aime la musique je la soutiens d’une façon ou d’une autre". Un petit mot concernant le visuel de "Fallen" : dans la droite lignée de ce à quoi le groupe nous a habitué, magnifique et bien entendu tout en symbolique et dans la continuité de la foi du groupe.

En résumé, je dirais que "Fallen" a tous les paramètres au vert afin de mettre encore une fois le groupe américain sur le devant de la scène. Stryper n’a plus grand-chose à prouver mais ils ont le grand mérite d’être encore là, parmi nous, avec leur heavy metal mélodique, et ça c’est grand.


Vince
Décembre 2015


Conclusion
Le site officiel : www.stryper.com