Le groupe
Biographie :

Stratovarius est un groupe finlandais de power metal fondé en 1984 à Helsinki par le bassiste John Vihervä, le batteur et chanteur Tuomo Lassila, et le guitariste Staffan Stråhlman. Sa musique se caractérise par un croisement entre le speed mélodique d'Helloween et le hard néoclassique d'Yngwie Malmsteen, avec une touche hard FM dans une moindre mesure. Le nom est une contraction entre Stratocaster et Stradivarius.

Discographie :

1989 : "Fright Night"
1992 : "Twilight Time"
1994 : "Dreamspace"
1995 : "Fourth Dimension"
1996 : "Episode"
1997 : "Visions"
1998 : "Destiny"
2000 : "Infinite"
2003 : "Elements Part 1"
2003 : "Elements Part 2"
2005 : "Stratovarius"
2009 : "Polaris"
2011 : "Elysium"
2013 : "Nemesis"
2015 : "Eternal"
2022 : "Survive"


Les chroniques


"Eternal"
Note : 14/20

Lorsque je suis revenu au heavy metal dans les années 90, c’était suite à la découverte d’un album qui allait, du même coup, me faire connaître le power metal pour la première fois, et me faire réaliser que le metal était en grande forme en Europe. Le groupe : Stratovariyus. L’album : "Episode". Les premières secondes de "Father Time" m’auront marqué à jamais. C’était entièrement nouveau pour moi et ça allait paver une voie que je n’ai jamais quittée depuis.

J’ai revisité bien souvent cet album mythique pour réaliser qu’au final, je n’étais pas si friand des morceaux plus lents, qu’au fond, le Stratovarius que j’aimais était représenté par "Father Time", et subséquemment, de "Black Diamond", "Legions", "Millenium" et autres "Forever Free". Au final, c’est donc la version "rapide" de Stratovarius qui me plaît, et non pas sa contrepartie mid-tempo, qui m’ennuie plus qu’autre chose. C’est principalement ce dernier fait que l’on retrouve sur "Survive", à ma grande personnelle déception. Certes, des morceaux comme "Glory Days" (oh l’ironie ici) raviveront la flamme des amateurs de "Speed Of Light" mais d’autres comme l’oubliable "We Are Not Alone" feront sourciller.

Il est fou d’entendre que la musique du groupe demeure somme toute la même chose, album après album, malgré le départ depuis bien longtemps de Timo Tolki. Comme s’il existait un moule "Stratovarius" qui permet de créer à l’infini le même morceau. Il ne reste de l’édition du passée que Timo Kotipelto (chant) et Jens Johansson (claviers) et pourtant la signature du groupe est encore reconnaissable. La voix de Kotipelto demeure une valeur sûre qui vaut à elle seule le prix d’entrée, et la performance de Johansson aux claviers confirme pourquoi l’on doit le considérer comme l’un des plus grands du genre. Je salue cependant le fait que le groupe s’efforce clairement de faire évoluer sa musique vers quelque chose de plus heavy, de plus sombre, comme en témoigne le puissant riff de "Broken", chose que nous n’avons pas entendue souvent dans la musique des Finlandais. Sans y aller de leur propre "Unia" (les initiés comprendront), Stratovarius tente de rallier avec "Survive" les fans de la vieille garde tout en s’assurant de rejoindre un nouveau public.

Depuis "Polaris", le groupe parvient tout de même à se renouveler et à faire oublier l’époque mélodramatique de Timo Tolki. Que ce soit le côté plus sombre de leur musique comme je le mentionnais précédemment ou bien une approche power metal techno à la Amaranthe, je dirais que le groupe fait dans la continuité renouvelée, aussi paradoxal cela puisse paraître.


Mathieu
Octobre 2012




"Eternal"
Note : 18/20

Stratovarius, voilà une formation qui ne déçoit quasiment jamais, on sait indéniablement que l’on aura droit à de superbes orchestrations, de la vitesse et surtout beaucoup de mélodies. Eh bien, encore une fois : bingo ! Stratovarius nous présente donc aujourd’hui son nouvel album "Eternal", son très attendu nouvel album qui fait suite à la trilogie constituée des albums "Polaris", "Elysium" et "Nemesis". 10 nouveaux morceaux, un line-up remanié il y a peu et voilà Stratovarius nous revient en ce début d’automne plus motivé que jamais. "Eternal" sort sous la houlette de earMusic, la quatrième production de la carrière du groupe pour ce label.

Il y a quelques temps, Stratovarius sortait de son silence et nous révélait qu’ils étaient en studio afin de compléter un nouvel album ; cette révélation était suivie pour le plus grand plaisir des fans du groupe d’une tournée et d’une apparition très remarquée sur la scène du Wacken Open Air festival. Certes, pour "Eternal", Stratovarius joue encore du Stratovarius, on a toujours droit à du metal symphonique où les chœurs, les orchestrations, les claviers sont toujours là, rien ne change mais quel plaisir d’observer que les Finlandais sont toujours aussi motivés et prêts à en découdre. "Eternal" est peut-être un ton en dessous de son prédécesseur "Nemesis" (il faut dire que la barre était haute) mais Stratovarius nous offre 10 bons nouveaux morceaux, et ça commence fort avec "My Eternal Dream" qui en met plein les oreilles. A l’écoute de ce morceau, on se dit que Stratovarius a toujours le feu sacré, la fibre créatrice et la fougue. Si vous aimez le groupe, vous allez être aux anges, "Eternal" c’est du Stratovarius pur jus. Le succès aurait pu griser quelque peu le groupe mais lorsque l’on met "Eternal" dans la platine, on sent bien que Stratovarius est au top de sa forme et souhaite toujours offrir le meilleur à ses nombreux fans dans le monde. En quelques mois, Stratovarius a su se remettre en question, s’est remis au boulot et a bossé dur pour "Eternal" et ça s’entend.

Stratovarius a atteint aujourd’hui le statut de groupe culte, titre qui, au regard de sa carrière n’est pas usurpé, le groupe veut toujours offrir le meilleur de lui-même et y arrive fort bien avec "Eternal". Je ne puis que vous conseiller de jeter une oreille aux titres "Lost Without A Trace" ou "Man In The Mirror". Vous l’avez très certainement compris, les amis, Stratovarius nous offre avec "Eternal" un album (à l’image de "Nemesis") marquant, profond et émotionnellement très fort. Conclusion simple et nette : Stratovarius est décidément un grand parmi les grands.


Vince
Octobre 2015




"Nemesis"
Note moyenne : 13,5/20

S’il est bien un groupe à l’histoire singuliere, à l’évolution musicale incertaine et aux nombreux changements de line-up, je pense qu’on peut parler de Stratovarius comme exemple.  "Nemesis", quatorzième et nouvel opus de ce combo finlandais, se dirige plus vers le speed metal mélodique que vers le power metal des origines de ce groupée créé au milieu des années 80. Au-delà de ce style musical qui fait, depuis plusieurs années, l’identité de Stratovarius, c’est bien l’arrivée il y a quelques années (et trois albums) de Matias Kupiainen, le nouveau soliste, qui a redonné un coup de jeune à cette joyeuse troupe. Ce shredder de l’impossible a été découvert en 2009 par l’un des membres du groupe lors d’un contest de guitare à la capitale. Contacté pour remplacer Timo Tolkki, le jeune guitariste a tout de suite convaincu et c’est tant mieux, tant le vent frais qu’il apporte album après album redonne une seconde vie à ce groupe mythique. Ayant commencé à imposer son style unique sur "Polaris" ( 2009), Matias n’a eu de cesse de s’impliquer dans le groupe jusqu’au point où, sur "Nemesis", il est clairement crédité comme étant le producteur et principal compositeur de l’album, pas mal donc pour un mec qui, il y a 4 ans à peine, était totalement inconnu du groupe et du grand public !

Début en fanfare sur "Abandon", titre d’ouverture de l’album, qui rappellera aux puristes les grandes heures néo classiques du combo et qui me fera transpirer en me demandant si c’était vraiment une bonne idée de confier les commandes de la boutique à un "presque étranger". Au menu de cette chanson, duel de solo guitare clavier entre Matias et Jens, riff plutôt moyen, harmonisations dans tous les sens, bref, du déjà entendu 100 fois… "Castle In The Air", titre dont l’intro pourrait habilement me rappeler les heures "flower power" de Dio se rattrape un peu avec un côté bien plus "loud" au riff très néo metal US première vague, riche d’un accordage plus grave, de quelques harmoniques bien placées et d’une mélodie puissante sur le refrain. Dès le solo, on se rend bien compte que Matias n’est pas le clone de Timo, loin de là !! Les notes filent dans tous les sens, de chromatismes en chromatismes, et étant moi-même fan de guitar heros, je ne serais pas étonné outre mesure que notre brave ami guitariste soit fan de Ron Thal… Une intro qu’on croirait volée à un groupe de deathcore, voilà comment débute "Dragons", titre fort moyen sauvé de justesse par un refrain digne d’un hymne et calibré pour les concerts. Le temps est venu pour une petite balade vous ne trouvez pas ? Si ? Eh bien les gars de Stratovarius aussi, et preuve en est qu’ils nous offrent "If The Story Is Over", et ses doux arpèges pleins de poésie nippone (je ne sais pas pour vous, mais moi ça me fait penser aux musiques tristes des films japonais). On est quand même dans un groupe de metal alors il faut attendre la moitié de la chanson pour avoir le droit à un peu de distro et de coups de caisses claires, mais curieusement, pas de solo langoureux à la Santana…. 

"Nemesis", titre de l’album éponyme, a la fâcheuse tendance à commencer pareil que "Dragons", très mauvais point, balayé par un bon solo de Jens et un duo avec son pote Matias. Là encore, on sent poindre les bonnes idées malheureusement balayées par un choix de la facilité qui me déconcerte. On en est à la moitié de l’album et mon avis reste toujours fort mitigé tant les bons points sont vite balayés par les mauvais qui se manifestent sous forme de passages pas originaux du tout, pompés et repompés, indignes du talent des musiciens de ce combo. Histoire de réveiller tout le monde, "Unbreakable" est LE titre efficace de l’album, puissant bien que convenu, "loud" à souhait, reprenant les éléments principaux qui ont fait le succès du groupe, taillé pour les foules de festival ! Voilà bien un bon moment qui se faisait attendre même si un solo anthologique aurait été plus que bienvenu pour conclure.

Le résultat de cette écoute est plutôt mitigé tant la balance pèse lourd des deux côtés, entre instants de grâce (certains solos de Matias et Jens, quelques riffs et refrains) et morceaux qui ne méritent pas la moyenne ("One Must Fall" par exemple, qui peine à cherche un point positif). Ce 11 titre mérite une écoute et contentera à n’en point douter les fans du combo et les fans de speed metal mélodique mais laissera sur leur faim ceux qui, comme moi, attendaient une vraie prise de risques due à la prise de contrôle de Matias.


Byclown
Février 2013
Note : 14/20

Avec bientôt trente années d’existence et treize albums studios au compteur, il est inutile de présenter le combo finlandais Stratovarius, un des fleurons de la scène power metal mélodique. Pourtant bien des tempêtes se sont abattues sur le combo finnois ces derniers temps. Après le départ de l’emblématique Timo Tolkki en 2008 remplacé par Matia Kupiainen qui a tout de suite su répondre aux attentes du groupe, le batteur Jorg Michael tire donc sa révérence pour raisons personnelles après une longue maladie. Il est remplacé par le jeune Rolf Pilve. A l’aube de la sortie du quatorzième album studio "Nemesis", quel est donc l’état de forme du quintette ?

"Abandon" ouvre donc les hostilités avec son côté rapide, dynamique, accrocheur, avec un bon refrain arpenté de chœurs persuasifs, idéal comme mise en bouche. S’en suit le titre "Unbreakable", sans doute le titre qui a retenu toute mon attention avec ses parties symphoniques et son refrain implacable et un Timo Kotipelto toujours aussi efficace avec son chant clair. Passé ces deux extraits, les pistes s’enchaînent comme des perles, "Halcyon Days" ou "Fantasy", sont de très bonne facture et surtout dotées de refrains qui s’ancreront dans vos têtes à jamais. Le morceau "Out Of The Frog", vachement bien conçu et dépassant les six minutes, affiche de très bonnes perspectives et de très bons solos de guitares, de plus les changements de rythme y sont vraiment perspicaces. Pourtant, et ce n’est bien sûr que mon avis, la patte de Timo Tolkki manque cruellement et c’était déjà le cas sur le précédent opus "Elysium". On a droit désormais plus à du heavy traditionnel où la prise de risque n’est pas de mise, "Nemesis" est un album agréable qui s’écoute avec grand plaisir mais on est bien loin d’un "Black Diamond" ou d’un "Hunting High And Low". Au fil de l’écoute, on attend une piste, une mélodie imparable ou des envolées de solos, en vain, même la ballade de fin "If The Story Is Over" n’arrivera pas à me faire changer d’avis.

J’entendais certains de mes potes fans me dire après "Elysium" que l’arrivée de Kupiainen avait redonné un élan au groupe, un nouveau souffle qui faisait défaut depuis quelques temps. Peut-être ont-ils raison mais je suis un peu dubitatif sur ce point. Sans critiquer ce dernier opus qui est loin d’être mauvais, j’attendais un peu plus de la part de Stratovarius, peut être suis-je trop gourmand ?


Romain
Février 2013
Note : 13/20


Conclusion
L'interview : Jens Johansson

Le site officiel : www.stratovarius.com