Sans trop regarder le nom de l’album que j’avais inséré dans mon lecteur je me suis mis à fixer le temps qui défile, scotché par cette basse confuse et interminable insérant dans ma tête la question : "Mais putain il va se passer quoi après ?". Il se passe que c’est "Pentagrammic Antiprism" et quelle approche ! J’en ai oublié le Délichoc que j’étais en train de tremper dans mon café. Des riffs qui arrachent, une basse trash, et une voix aussi corrosive que le titre du même nom.
Entre un "Why" étourdissant, un "A Place To Be Taken" percutant, un "You Can’t See The Best Of Me" aux airs de pelleteuse ou encore un "Step By Step" qui nous piétine pas à pas (il fallait la caser celle-là !) on subit l’infatigable violence et on finit par se demander si c’est lassant ou si on passe à côté de la dite chose. Je vote pour la seconde théorie dans la mesure où, à force d’écoutes, vous comprendrez que la "simplicité", sans aucune pensée péjorative, fait la puissance du groupe. Ajoutons à cela un son qui martèle, brutal, saccadé, dur, physique… on est décidément pas là pour chasser les papillons. On atteint enfin les sommets de l’art subtil de la destruction avec "The Paper God". Les deux titres suivants que sont "Give Me The Truth" et "Refused, Even The Noise" passent donc, un peu logiquement, à la trappe. Pas qu’ils soient mauvais mais "Paper God" aurait à mon avis dû se retrouver en fin d’album. On se concentre à nouveau sur "Inside" grâce à son intro, aussi minimale soit-elle et cet arsenal de dissonances grisantes. "Dead Pigs" ne déçoit pas non plus avec son ton plus déjanté que le reste. "Depth" se clôt sur "Nothing", un dernier petit coup de pied au cul pour être sûr, simple formalité. Mais belle formalité !
Un album somme toute assez linéaire qui pourrait accessoirement lasser certains mais qui est aussi le signe que Spylown ne vous lâche pas pendant 37 minutes, amis audiomasochistes vous allez jubiler. Alors j’ai un plan pour vous. Vous branchez vos plus belles enceintes face à face avec juste la place d’y glisser une tête. Je vous laisse deviner la suite…
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