Le groupe
Biographie :

Spketr est un groupe d'industrial / ambient / black metal parisien formé en 2000 et composé du duo : kl.K. (chant, batterie, samples, programmation / ex-Battlehorns) et Hth (chant, guitare, basse, samples, programmation / Demonium, Haemoth, Inpestae). Spketr sort son premier album, "Et Fugit Intera Fugit Irreparabile Tempus", en Avril 2004 chez Appease Me Records, suivi de "Near Death Experience" en Juin 2006 chez Candlelight Records, de "Cypher" en Février 2013 chez Agonia Records, et de "The Art To Disappear" en Janvier 2016 chez Agonia Records.

Discographie :

2004 : "Et Fugit Intera Fugit Irreparabile Tempus"
2006 : "Near Death Experience"
2007 : "Mescalyne" (EP)
2013 : "Cypher"
2016 : "The Art To Disappear"


La chronique


Planquez les flipettes, Spektr est de retour avec "The Art To Disappear" ! Trois années se sont déjà écoulées depuis "Cypher" et le groupe nous revient cette fois tout de blanc vêtu. Mais pas de panique, la musique de Spektr n'est pas devenue plus joyeuse ou plus accessible, les fidèles du groupe ne seront pas dépaysés.

On comprend de suite que la formule est la même sur ce nouvel album, on ne change pas une équipe qui gagne. On se retrouve donc en face d'un mélange de black metal dissonant et de dark ambiant indus bien glauque et flippant. On connaît la tambouille depuis le premier album mais le savoir-faire de ces malades fait que ça fonctionne toujours, ce nouvel album ne dérogeant pas à la règle. Outre cet artwork dominé par le blanc il faut noter que c'est aussi l'album le plus court de Spektr avec 39 petites minutes au compteur et donc des morceaux globalement plus courts eux aussi, ou du moins plus souvent entrecoupés d'interludes de quelques secondes. Parce qu'on a quand même "That Day Will Definitely Come" qui tape dans les 8 minutes et surtout "The Art To Disappear" qui s'approche des 11 minutes. Pour le reste, c'est toujours aussi noir et dégueulasse, les guitares typiquement black metal nous agressent toujours autant les tympans et les parties les plus ambiantes sont toujours terriblement poisseuses et flippantes. On note quand même une agressivité plus marquée que sur "Cypher", les blasts sont plus fréquents, les riffs sont bien plus percutants et directs et globalement le metal s'exprime plus souvent. Les plus masos d'entre vous accueilleront avec plaisir toutes ces sonorités noise qui se font elles aussi un plaisir de revenir torturer toutes les oreilles qui auront eu le malheur de traîner par ici. Bref, on sait où on met les pieds, on est bien chez Spektr, même si un léger rééquilibrage des forces en présence a eu lieu.

Un album un peu plus direct, un peu plus "accessible" (notez bien les guillemets quand même ) mais qui ne constitue en rien une quelconque trahison. Spektr est toujours Spektr et ceux qui détestaient avant n'auront que très peu de chances d'adhérer cette fois-ci. Les autres pourront se délecter une fois de plus de ces ambiances noires et de ces riffs tranchants, de ces breaks jazzy qui, s'ils sont cette fois moins nombreux que sur "Cypher", n'ont pas pour autant disparu. Tout le monde comprendra évidemment que ce genre d'album s'écoute d'une traite, il est impossible de sortir un de ces morceaux de son contexte et les albums de Spektr constituent en quelque sorte des bandes originales dans lesquelles il faut se plonger corps et âme pour en saisir toutes les subtilités. Bon, le léger retour en force du côté plus metal de la musique de Spektr met forcément le côté cinématographique en retrait, mais il reste largement assez d'ambiances pour avoir l'impression d'évoluer dans des caveaux humides et remplis de cadavres en putréfaction. La production est peut-être globalement plus puissante aussi, mais pas vraiment plus propre puisque, comme je le disais plus haut, les guitares sont encore bien abrasives et tranchantes. Une décision cohérente puisque Spektr a visiblement voulu offrir quelque chose d'un poil plus frontal cette fois.

Pas de gros bouleversements donc dans la musique de Spektr mais toujours ce savoir-faire indéniable, cette facilité à créer un univers et des ambiances aussi prenantes que crades. Pour peu qu'on aime le genre, ce nouvel album se place dans la même catégorie que ses prédécesseurs, à savoir celle des valeurs sûres.


Murderworks
Avril 2016


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/spektr-341682829246180