"Jord"
Note : 18/20
L’heure du quatrième album de Soreption a sonné. Créé en 2005, le groupe suédois
composé de Fredrik Söderberg (chant), Tony Westermark (batterie, Sanctification) et
Rikard Persson (basse, ex-Vholdghast) annonce la sortie de "Jord" chez Unique Leader
Records.
Les guitares ont été enregistrées par Ian Waye (Thanopraxia), leur guitariste live, mais
également quelques invités prestigieux, et les claviers sont signés James Carey.
"The Artificial North" est le premier morceau à nous frapper avec ce mélange de death
technique rapide et saccadé. Le groupe ne perd pas de temps pour nous dévoiler sa rage et
ses hurlements massifs sous des riffs complexes peuplés par des leads agressifs, puis le
groupe appelle Stefan Nordlander (Inferiah) pour l’accompagner sur "The Forever Born", un
titre extrêmement groovy et froid. Les hurlements bestiaux occupent une place importante
dans le mélange abrasif et accrocheur, puis Joe Haley (Psycroptic, Ruins) rejoint les
Suédois pour des leads planants sur "Prophet" et sa violence majestueuse. Les riffs bruts et
agressifs seront contrastés par ces claviers planants, alors qu’"Each Death More Hollow" voit
l’arrivée de John Matos (Abiotic) pour compléter la brutalité mécanique et glaciale qui sévit
sur ce titre.
Le groupe ne nous autorise aucun temps mort, puis c’est Malcolm Pugh (Inferi,
Demon King, A Loathing Requiem) qui prend en charge les leads sur "A Story Never Told"
et ses riffs dévastateurs. Le titre nous matraque du début à la fin, laissant même des
influences brutal death se glisser dans la technicité, puis "The Chasm" prend la suite en
proposant un groove complexe et un tempo effréné. Selon moi, ce titre est l’un des plus
violents que le groupe ait sorti, et il laissera place à "The Nether Realm's Machinery" et son
introduction inquiétante avant que la rage ne refasse surface tout en plaçant des éléments
deathcore. Les claviers apportent une touche délicate à la composition, qui sait parfaitement
placer sa violence là où il faut, puis Dean Lamb et Tobi Morelli d’Archspire placent des
parties lead dans les riffs destructeurs du groupe sur "Död Jord", le dernier titre de l’album. On
reconnaît facilement cette touche mélodieuse qui suit la violence écrasante du combo, qui
finira par rendre les armes après un hurlement étouffé.
Si vous ne les connaissez pas encore, Soreption est l’un de ces groupes qui va vous
souffler en un rien de temps. Avec "Jord", le groupe nous écrase et nous montre que sa
mixture a tout ce qu’il faut pour nous démonter la nuque.
"Engineering The Void"
Note : 15/20
Soreption est un groupe suédois qui délivre un death metal très technique, typiquement scandinave. Ils accouchent ici d'une charmante troisième production, dont la pochette seule, sombre et glaciale, nous donnera un bel aperçu de ce qui nous attend.
S'il y a bien un domaine où les Scandinaves dominent, c'est le black metal et, de manière moins marquée, le death metal. Pour ce dernier, ce que je reproche généralement et qui s'applique à merveille pour Soreption au sein de ce nouvel album, c'est qu'il est difficile de véritablement se démarquer du lot. En effet, alors que des groupes comme 1349 ou Gorgoroth sont des incontournables de la scène black metal, je peine, personnellement, à trouver des équivalents scandinaves niveau death…
Pourtant, on a ici un album sombre, froid, violent, très technique, avec une voix très lourde et imposante (même si l'intonation varie peu), un rythme très soutenu, qui donne envie de bouger, de taper, mais qui vraiment peine à se démarquer. Pour autant, certains solos de gratte sont vraiment impressionnants et parviennent à nous épater, notamment ceux de "A Speech To Survival" ou "Utopia", bien accompagnés par de gros coups de double pédale. Un petit passage glauque et calme sur la dernière chanson, "Engineering The Void", illustre bien l'ambiance lugubre qui règne tout au long de cet album, c'est aussi ça qui me rappelle le côté scandinave de la musique : du death metal oui, mais aussi morbide que du black ! On retrouve également ce type de passage sur "Breaking The Great Narcissist"…
Au final, on a tout de même un très bon album, peut-être un peu classique, mais terriblement efficace pour tout bon fan de technical death qui se respecte.
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