Le groupe
Biographie :

Sorcerer est un groupe d'epic doom metal suédois formé en 1988, actif jusqu'en 1992, puis reformé depuis 2010, et actuellement composé de : Anders Engberg (chant / 220 Volt, Section A, ex-Dreams Fall, ex-Twilight, ex-Book Of Reflections, ex-Lion's Share), Richard Evensand (batterie / Demonoid, Reignsaw, ex-Dog Faced Gods, ex-Ebony Tears, ex-Southpaw, Toehider, ex-Sectu, ex-Therion, ex-Chimaira), Kristian Niemann (guitare / Demonoid, ex-Therion), Peter Hallgren (guitare), Justin Biggs (basse / Autumn's Mourning, ex-Dying Daylight, ex-Descend, ex-Sarasvati, ex-Revolution Renaissance) et Stefan Norgren (batterie / Faceshift, Seventh Wonder, ex-Eternal Oath). Après deux démo sorties en 1989 et 1992, Sorcerer sort son premier album, "In The Shadow Of The Inverted Cross", en Mars 2015 chez Metal Blade Records, suivi de "The Crowning Of The Fire King" en Octobre 2017, de "Lamenting Of The Innocent" en Mai 2020, et de "Reign Of The Reaper"

Discographie :

2015 : "In The Shadow Of The Inverted Cross"
2015 : "Black" (EP)
2017 : "The Crowning Of The Fire King"
2020 : "Lamenting Of The Innocent"
2021 : "Reverence" (EP)
2023 : "Reign Of The Reaper"


Les chroniques


"Reign Of The Reaper"
Note : 17/20

Sorcerer nous enchante à nouveau avec son quatrième album. Intitulé "Reign Of The Reaper", il sort en 2023 sur Metal Blade Records, label où le groupe suédois composé actuellement d’Anders Engberg (chant, Dreams Fall, ex-Section A), Kristian Niemann (guitare, ex-Therion), Peter Hallgren (guitare), Justin Biggs (basse, Autumn's Mourning, ex-Descend) et Stefan Norgren (batterie, Faceshift, Seventh Wonder) a signé depuis sa réunion en 2010. La batterie a été enregistrée par Richard Evensand (Reignsaw, ex-Chimaira, ex-Therion), qui a depuis quitté le groupe, et les claviers par Conny Welén (Mezzrow), co-producteur de l’album.

L’album débute avec l’introduction de "Morning Star" où les leads entêtants nous transportent jusqu’au chant intense qui alimente la touche épique du groupe. Les influence heavy sont habilement mêlées aux bases doom plus majestueuses qui racontent l’histoire de Lucifer tout en progressant avec des riffs efficaces jusqu’à un break lourd en passant par un solo, puis jusqu’à "Reign Of The Reaper", le titre éponyme, qui dévoile rapidement des tonalités plus sombres. Le morceau est relativement intrigant, jouant sur sa lenteur et son oppression tout en laissant claviers et leads lui donner sa touche imposante avant que quelques choeurs ne présentent un solo, puis "Thy Kingdom Will Come" prend la suite en renouant avec de nombreuses mélodies qui ornent une rythmique lancinante et ses sursauts d’énergie en partie dus à la batterie. Des influences plus aériennes viendront se joindre au titre avant qu’"Eternal Sleep" ne vienne apaiser l’atmosphère avec sa douceur, parfois rejointe par des guitares plus expressives qui accompagnent le vocaliste, avant de se renforcer définitivement pour accueillir le solo.

Le groupe continue sa marche jusqu’à "Curse Of Medusa" qui renoue avec une approche plus énergique et fédératrice où l’on imagine déjà les crânes se balancer en rythme avec les riffs martiaux pendant que le vocaliste nous offre une performance intense accompagné par les harmoniques, puis "Unveiling Blasphemy" viendra à nouveau alourdir et assombrir l’horizon, ancrant le groupe dans ses tonalités lancinantes. Les musiciens prennent soin de rendre les solos toujours plus vifs et tranchants alors que les choeurs annoncent la fin du morceau, suivi par "The Underworld" et ses riffs puissants. Les claviers font une fois de plus un travail remarquable pour sublimer la rythmique et ses guitares explosives en empruntant même au power metal, puis "Break Of Dawn" va ralentir la cadence, laissant le groupe explorer ses sonorités les plus théâtrales pour refermer l’album grâce à leur son enivrant.

Bien que ses débuts aient été difficiles, Sorcerer prend peu à peu de l’assurance, et nous offre ici avec "Reign Of The Reaper" des mélodies épiques et recherchées, parfois couplées à quelques passages plus sombres, et qui n’auront aucun mal à plaire.


Matthieu
Octobre 2023




"Lamenting Of The Innocent"
Note : 16/20

Si Sorcerer n'a sorti son premier album qu'en 2015, ne vous-y trompez pas, le groupe a été formé en 1988, sa première démo est sortie en 1989 et ses membres sont de vieux briscards dont beaucoup son passés chez Therion entre autres. Si le groupe a mis du temps à démarrer, on ne l'arrête plus puisque "Lamenting Of The Innocent" qui nous occupe aujourd'hui est déjà son troisième album en cinq ans !

Sorcerer pratique un doom fortement teinté de heavy qui n'est pas sans rappeler Candlemass ou Solitude Aeturnus, à tel point que Johan Landquist, chanteur de Candlemass, fait une apparition sur "Deliverance". Mais réduire la musique du groupe à ça serait assez injuste puisque Sorcerer développe des ambiances qui collent très bien aux thèmes abordés qui tournent principalement autour de la sorcellerie (d'où le nom du groupe). "Persecution" sert d'intro et balance quelques riffs assez malsains et inquiétants histoire d'installer l'ambiance tout de suite et montrer que le groupe n'est pas là pour rigoler, avant d'enchaîner sur "The Hammer Of Witches" qui démarre vraiment les hostilités sur un rythme heavy / doom typique mid-tempo et l'excellent chant très heavy metal lui aussi d'Anders Engberg. Certains ont fait le rapprochement avec le Black Sabbath de l'époque Tony Martin et j'avoue qu'il est assez pertinent tant on retrouve ce mélange heavy / doom très mélodique, accrocheur avec ce chant puissant et presque lyrique dans la grande tradition du heavy. On est vraiment loin du doom pesant et répétitif ou déprimant, Sorcerer nous balance dix morceaux énergiques, épiques, sombres mais toujours mélodiques et efficaces. C'est vers la tradition que penche le groupe et encore une fois, si vous aimez Candlemass ou Solitude Aeturnus, vous allez très vite vous y retrouver. Le côté heavy est un peu plus prononcé que sur les deux premiers albums, ce qui n'est pas étonnant quand on sait que l'optique était cette fois d'élargir les horizons et le spectre sonore. En tout cas, on ne s'ennuie pas une seule seconde et je dois dire que cela faisait bien longtemps que l'on n'avait plus entendu ce genre de heavy / doom à un tel niveau de qualité !

Tous les morceaux sont assez longs mais certains plus que d'autres tels que le morceau-titre qui plombe bien l'ambiance en alourdissant méchamment le tempo pour aller du côté doom de la force et coller au plus près de ce délire axé sorcellerie avec près de neuf minutes au compteur, et toujours avec des mélodies sublimes qui ne vous sortent plus de la tête. L'inspiration est au rendez-vous et Sorcerer est tellement en forme que l'on se félicite de voir que le groupe est revenu d'outre-tombe il y a cinq ans, cela aurait été vraiment dommage de ne pas avoir droit à ce petit bijou. J'en profite pour préciser à ceux qui les auraient loupés que les deux précédents albums, "In The Shadow Of The Inverted Cross" et "The Crowning Of The Fire King" valent carrément le détour eux aussi. Quand le groupe tape dans le heavy, on se prend un groove imparable avec une ambiance sombre et puissante frôlant l'épique plus d'une fois et quand il ralentit le tempo, on se prend des mélodies à se damner et des lignes de chant magnifiques, bref quoique fasse Sorcerer c'est un sans-faute ! "Where Spirits Die" et "Deliverance" font un peu retomber la pression en milieu d'album mais "Age Of The Damned" remet bien vite les pendules à l'heure avec là aussi un morceau sombre, pesant mais toujours mélodique et accrocheur et dont le refrain reste dans le crâne. Les soli de guitare sont aussi excellents et assez nombreux sur ce nouvel album qui est en plus doté d'une très bonne production organique et puissante qui fait plaisir à entendre et qui colle très bien à la musique de Sorcerer.

Un troisième album aussi excellent que ses prédécesseurs et qui délivre un heavy / doom imparable et blindé de mélodies et de lignes de chant diablement inspirées. Ne passez pas à côté de "Lamenting Of The Innocent" ou de Sorcerer en général, les groupes de cette qualité se font de plus en plus rare dans ce style donc aucune raison de se priver.


Murderworks
Juillet 2020




"The Crowning Of The Fire King"
Note : 16,5/20

Depuis leur retour en 2010, les Suédois de Sorcerer n'ont pas vraiment brillé avec un premier album, "In The Shadow Of The Inverted Cross", sorti en 2015, plus que médiocre. En effet, l'énergie n'était pas présente, la faute à des morceaux pas assez prenants et beaucoup de longueurs. On était donc déçu d'un tel résultat venant d'un groupe ayant un réel potentiel et une certaine expérience. Aujourd'hui, deux ans après, le groupe revient avec un second opus nommé "The Crowning Of The Fire King" chez Metal Blade Records. Et là, surprise, cet album est bien meilleur !

Cela se devine déjà grâce à un artwork plus élaboré et la musique est du même accabit. On peut clairement entendre l'évolution et le progrès au travers de leurs compositions, on est entraîné dans un doom épique et heavy qui transcende. Les titres sont rythmés, avec un fil conducteur sur la mer, les sirènes et les marins, qui ne manque pas d'intérêt.

On débute avec "Sirens" ultra mélodique et entêtant, et un fond lancinant qui fait effectivement penser aux sirènes. C'est bien cadré, avec des riffs accrocheurs et le chant d'Anders qui résonne à travers. Ce titre a un petit côté Kamelot sympa, en bien plus doom et heavy bien sûr. Ensuite, on a un morceau plus froid avec une atmosphère aérienne, "Ship Of Doom", tout en sobriété et passion, et avec des passages orgasmiques, ce titre fonctionne à merveille ! Il y a un point positif, que ce soit dans les morceaux déjà cités et les autres : les riffs de guitares et les solos sont toujours très intéressants et prenants, ce qui forcément donne une belle profondeur aux compositions, comme c'est le cas notamment "Abandonned By The Gods" ou "Crimson Cross". Les arrangements et la production sont également au niveau, l'ambiance générale est dynamique et électrisante, avec une part d'émotion ("Unbearable Sorrow"). "The Devil's Incubus" offre une tournure plus dramatique et bien glaciale avec des chorus qui donnent de la matière au morceau. Puis enfin on trouve "The Crowning Of The Fire King" qui n'est pas mauvais mais qui arrive comme un cheveu sur la soupe... En effet, on s'éloigne du doom dans ce titre carrément progressif qui dénote avec le reste. Il n'est certes pas à jeter mais c'est tout de même dommage.

A part cette petite erreur de fin de parcours, le groupe fait un sans faute avec cet album ! Les Suédois ont su créer une musique plus mature, plus aboutie et plutôt personnelle qui reste assez originale. Ils ont clairement monté les échelons depuis leur album, ils sont à présent sur le bon chemin et nous réserve, on l'espère, d'autres opus comme celui-ci !


Nymphadora
Octobre 2017




"In The Shadow Of The Inverted Cross"
Note : 13,5/20

Quelle impression étrange de découvrir un groupe existant depuis plus de 27 ans ! En réalité, le groupe Sorcerer n'a pas vraiment fait parler de lui bien qu'il existe depuis 1988. Tout d'abord, ils ont fait une longue pause de 18 ans, rien que ça ! Et ils n'ont sorti aucun album, seulement deux démos et deux compilations pendant leur carrière quelque peu mouvementée. Depuis 2010, Sorcerer est de retour avec les membres Anders Engberg au chant et Johnny Hagel à la basse, présents, eux, depuis le début. Et c'est maintenant, en 2015, qu'ils nous offrent un tout premier album "In The Shadow Of The Inverted Cross" chez Metal Blade Records.

On découvre donc 8 titres pour une durée totale de 54 minutes, de quoi s'en mettre sous la dent ! Dès les premières minutes de "The Dark Tower Of The Sorcerer", on cerne assez vite leur musique qui est dans un style doom old school à la Candlemass mais en bien plus heavy. Le chant power / heavy mène d'ailleurs la barque. Et hélas dans ce titre comme dans "The Gates Of Hell", et d'autres aussi, il y a des longueurs... C'est le gros problème de cet album, on ressent une certaine lassitude à pas mal de moments due à des morceaux sans doute un peu longs et pas assez entraînants. C'est le deuxième point qui fait défaut ici : le manque d'énergie, et dans du doom / heavy épique, c'est quand même important ! Du coup, on a des riffs assez groovy et bien trouvés mais cela ne décolle pas et ça manque de peps. En cherchant bien, il y a cependant "Exorcise The Demon" qui est plus dynamique mais pas très intéressant et "Pagans Dance", le dernier titre, qui se trouve être le meilleur de l'opus. Il est vraiment accrocheur et plein de vie ! Les autres titres sont plus calmes, à l'image de "In The Shadow Of The Inverted Cross", "Prayers For A King" et "Lake Of The Lost Souls", ou plus mélodiques comme "Sumerian Script". Ce sont de bons titres posés qui passent bien mais qui n'ont rien de transcendant.

À la fin de l'album, on est déçu, on s'attendait à une explosion et ce n'est pas le cas. L'album est loin d'être mauvais, c'est sûr, mais ne donne pas envie d'être réécouté... On espère des prochains opus plus accrocheurs et plus profonds par la suite.


Nymphadora
Avril 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/sorcererdoom