Cinquième album des Suédois de Sonic Syndicate, "Sonic Syndicate" justement signe le départ de Roger à la gratte, ne laissant plus que Robin, son frère et unique rescapé du line-up original, à la guitare. Après 12 ans de bons et loyaux services, le groupe, dans sa nouvelle configuration, semble vouloir tourner une page en rebaptisant leur nouvel effort du nom du combo, signe à n’en point douter d’une envie de renouveau. Oui mais voilà, dans leur style relativement étriqué qui est celui du "modern metal" aux influences de death mélo et de metalcore à la KSE teinté  de leurs influences scandinaves à la Soilwork réservé à une clientèle plutôt jeune, il n’est pas facile de se renouveler, tout en subissant les assauts du temps sur sa propre personne, et de rester crédible.

C’est à mon sens ce qui fait défaut à cette galette qui, si elle est clairement vouée à marquer un changement dans le combo, n’est pas celle de la maturité musicale. Un peu plus d’une décennie s’est écoulée depuis la création du groupe et les compos se veulent toujours égales, simplistes, axées sur des couplets en mosh part et des refrains en accords sonnés, harmonisés à mort, et ce n’est pas le premier titre "Day Of The Dead" qui me fera mentir (il est d’ailleurs drôle de constater qu’à un seul guitariste, en condition studio, Robin Sjunesson tente de reproduire au mieux la puissance et les arrangements qu’il a pu avoir avec son frère pendant 10 ans. Attention donc à la casse en concert à moins que celui ne privilégie la bonne vieille méthode des samples).

On retrouve bien évidemment, en fil conducteur de toutes les compos, une réelle puissance instrumentale me rappelant Soilwork par exemple et une hargne au niveau des growls. Bien malheureusement, le chant clair, systématiquement en opposition des voix saturées, manque cruellement de burne(ou de coffre à la Howard Jones, à vous de voir), voire même d’un caractère suffisamment singulier pour être significatif (à la Mikael Akerfeldt d’Opeth ou Christian Avelstam le premier chanteur de Scar Symmetry) et cette carence est bien audible sur des morceaux comme "Long Road Home". Petite lumière quand même, le premier single tiré de l’album, "Before You Finally Break", est un featuring avec Björn Strid, le chanteur de Soilwork. Curieusement (ou pas)? il s’agit là du meilleur titre de l’album puisque ça ressemble un peu à du Soilwork… Même si "Speed" fait preuve de tout le talent qu’on lui connaît pour harmoniser au mieux sa voix avec celle de Nathan Biggs (qui alterne les screams et les voix claires à son compte depuis la mi 2009. Tout à fait à part, je me dois de noter l’étonnante ressemblance physique entre les deux chanteurs sur le clip vidéo), le morceau ne dénote pas vraiment des autres par une qualité "exceptionnelle" et reste avec une ligne instrumentale assez pauvre ("Catching Fire") relativement semblable aux autres œuvres.

En bref, rien de neuf sous le soleil et un opus un peu décevant pour ce nouveau line-up, amputé de l’un de ses membres fondateurs.

"We Rule The Night"
Note : 15/20

Nouvel album de Sonic Syndicate avec changement de line-up : le chanteur Roland Johansson a laissé place à Nathan James Biggs et accompagne maintenant Richard Sjunnesson (chanteur depuis la création du groupe). Par conséquent, un nouveau duo de chanteurs fait surface mais ne vous inquiétez pas, la patte Sonic Syndicate y est toujours présente.

En effet, l’intégration de Nathan s’est faite avec brio et garde les mêmes intonations que son prédecesseur (d’où la conservation chant clair pour l’un, saturé pour l’autre). Autre point rassurant, le style Sonic Syndicate est toujours reconnu dès la première écoute de leurs pistes. Côté musical, le groupe conserve toujours cette énergie metal qui est plutôt destinée aux ados ou alors aux grands enfants comme moi. Forcément influencés par In Flames ou Soilwork (ils ne sont pas Suédois pour rien les types), leur musique est très facile d’accès à l’écoute et possède par moments le côté metal made in USA sur certaines pistes qui auraient pu être diffusées dans les séries Buffy contre les vampires ou Charmed. Ceux qui ont adhéré avec le clip "Burn The City" intégrant le nouveau chanteur cité précédemment n’auront aucun problème à écouter avec intérêt cette nouvelle galette. Entre les chansons saturées aux riffs qui font jumper et donnent envie de jouer de l’air guitar, il y a aussi les ballades acoustiques et saturées comme "Miles Apart". Les touches électroniques dans "Break Of Day" ou techno dans "Turn It Up" sont aussi présentes et apportent un plus que certains pourraient qualifier de commercial.

Mais bon, commercial pour certains ou accrocheurs pour d’autres, l’album "We Rule The Night" au titre plutôt prétentieux reste une pièce pouvant être présentée aux fans de metal cherchant des groupes faciles d’écoute ou tout simplement pour tous ceux qui écoutent diverses formes de metal.

JU Juillet 2010