Pour une musique apocalyptique l’artwork est plutôt carré. Enfin rond très exactement. Gris, métallique, froid, sobre, simple et complexe à la fois cette pochette ne laisse en rien présager ce qui se cache derrière. Ce qui se cache derrière c’est tout d’abord la longue introduction nommée "Art Of Creation" qui met l’auditeur en condition pour recevoir la suite des hostilités. C’est un peu glauque, bizarre, hors-temps, troublant et en toute évidence l’album s’achèvera avec "Art Of Destruction" qui boucle la boucle un peu moins efficacement que ne l’avez fait son homologue. "The Sun Will Appear From The West" dont les premières vibrations se font démesurément lourdes est mis en valeur par un son qui vous fait vibrer toute la colonne vertébrale. Le chant vient se poser langoureusement, tristement sur cette mélancolie pesante. La tourmente se transforme en ballade et vous expédie illico au pays des mornes pensées. On reste dans la lourdeur avec "On This Barren Rock" mais l’ambiance elle est un peu plus optimiste là où on s’attend à s’enfoncer d’avantage dans le noir. Un peu dommage mais attendons la suite avant de trop s’avancer. Ceci dit le morceau reste néanmoins très beau avec une belle épopée post-rock. Avec "Manhattan Mass" on remet un pied dans les méandres froids et arides du désespoir et de la perdition. Les notes s’échappent lentement, se diffusent et dépose une fine couche noir sur tout ce qui l’entoure. Solstorm met plus de 11 minutes à nous noyer dans cette masse invisible et étouffante. Noyade qui n’aboutira finalement pas puisque "The Carrington Event" agit sur l’auditeur à la manière de "On This Barren Rock". Admirons toutefois la splendide, et je pèse mes mots, pause envoûtante qui se trouve au trois quart du titre. L’équilibre se trouve presque avec "Exhumation" qui navigue entre les deux ambiances ; lourde pseudo optimiste ou mélanco-apocalyptique totalement pessimiste. Toujours est-il qu’à jouer la polyvalence l’album laisse un amer goût de non achevé. Non pas que certains morceaux soit en deçà d’autres, bien au contraire, chacun d’entre eux est bon, mais les ambiances que certains posent sont détruites pas leurs congénères et c’est plutôt regrettable. Peut-être la prochaine sortie fixera mieux encore, le chemin que compte prendre la formation Norvégienne.