Le groupe
Biographie :

Solekahn est un groupe français de dark / death metal fondé en Alsace en 1998. Depuis 2001, le trio est composé de Olivier DB (chant, guitares & basse), Cédric LK (batterie) et Eric BR (basse & claviers). En 2002, le premier EP "Suffering Winds" a été fantastiquement bien accueilli par les critiques internationales et a vraiment apporté beaucoup de retours positifs. La même année, le groupe passa par l'Allemagne, la Suisse et la France pour une tournée de concerts (Suffering Fall Tour). Grâce à ce nouvel engouement autour du groupe, le label français Sacral Productions les signa début 2003 pour la sortie de leur premier album intitulé "The Great Divider" au début de l'année suivante. Et comme pour les précédentes sorties du groupe, l'album a été extrêmement bien accueilli par les médias et les fans. S'en suivie une tournée en France et en Suisse. Solekahn s'est ensuite plutôt fait discret pendant neuf ans, mais le groupe est maintenant prêt avec son second album "Nightlights" sorti en Octobre 2013 chez Mighty Music.

Discographie :

2002 : "Suffering Winds" (EP)
2004 : "The Great Divider"
2013 : "Nightlights"


La chronique


Voilà un groupe dont je ne pensais pas recroiser le nom de si tôt, il faut dire que le premier album de Solekahn est sorti en 2004 et que le groupe n'avait pas donné de signe de vie depuis ! "The Great Divider" avait mis une bonne baffe tous ceux qui l'avaient écouté à l'époque, il présentait déjà un death metal atypique, écrasant, brutal et glauque à la fois. Un pavé qui passait de la violence pure à des passages au feeling jazzy, le tout surmonté d'ambiances horrifiques et de riffs rampants. Bref plein de bonnes raisons d'attendre un successeur, ce qui est enfin chose faite avec la sortie de "Nightlights".

Après une telle attente, il était hors de question qu'on nous resserve une simple resucée du premier album, et Solekahn en a justement profité pour bien étoffer sa musique. Si "The Great Divider" présentait un groupe a la personnalité déjà bien affirmée, son successeur pousse le bouchon encore plus loin sans pour autant perdre ce qui faisait la patte du groupe depuis ses débuts. Un changement dans la continuité donc, la base est toujours là mais elle a été enrichie d'éléments et de sonorités supplémentaires. Les structures des morceaux sont toujours très tortueuses, on ne sait jamais à quelle sauce on va être mangés tant le groupe aime nous prendre à contre-pied. Si la base est death metal, on a droit à plusieurs sonorités au cours de ces 45 minutes, des riffs presque black, des passages proches du doom ou du sludge, du gros death qui tache, bref pas de quoi s'ennuyer. On remarquait déjà sur "The Great Divider" quelques ambiances horrifiques, et bien elles aussi se sont faites une bien plus grande place sur ce nouvel album. On a parfois l'impression d'être parachutés sur la bande originale d'un vieux film d'horreur en plein milieu d'un morceau, le genre de break qui a tendance à décontenancer (en plein milieu de "Underestimate And Fail" par exemple ) ! Et c'est comme ça tout au long de l'album, on va de surprise en surprise et ça fait du bien d'entendre un groupe de metal extrême sortir du chemin balisé que la plupart des autres suivent. Bien entendu il va falloir une paire d'écoutes pour assimiler tout ça, le groupe ne vous prend pas par la main et ne ménage pas ses efforts pour vous semer en route.

On note aussi comme c'est souvent le cas ces derniers temps, de riffs plutôt dissonants et bien malsains. De quoi placer des ambiances bien crades un peu partout, donnant par la même occasion avec le mélange de toutes les autres sonorités un côté assez dingue à la musique de Solekahn. Mais rassurez-vous, au-delà de cette variété d'influences et au milieu de tous ces changements de ton il reste encore une bonne grosse place pour la violence pure. Il n'est pas rare de se prendre une avalanche de blasts destructeurs sur le coin de la tronche, les passages death bien brutaux sont quand même légion sur ce "Nightlights" et quand le groupe décide d'avoiner, il n'y va pas de main morte. On peut d'ailleurs profiter d'une prod' organique et assez sale qui permet d'accentuer le côté dégueulasses des ambiances et de bien profiter des nombreux accès de violence et de brutalité de ce nouvel album. Et comme sur son prédécesseur, on se retrouve avec des morceaux majoritairement longs, souvent proches des 6 ou 7 minutes histoire d'avoir le temps de se perdre dans le dédale de leurs délires glauques. C'est d'ailleurs le genre de groupe qui pose problème lors de la rédaction d'une chronique, parce que pour donner une idée correcte de la chose, on rigole ! D'autant qu'il est juste impossible de rapprocher la musique de Solekahn de celle d'un autre groupe, il n'y a qu'eux pour nous pondre ce death metal très particulier.

Solekahn est donc enfin de retour avec un deuxième album qui, sans marquer de rupture trop violente avec le premier, marque quand même une sacrée évolution, un côté encore plus barré, tordu et malsain. Loin des poncifs du death metal, ou du metal extrême en général, le groupe continue à créer son monde totalement dingue, crade et violent pour le plus grand plaisir de tous les amateurs d'extrême dans tous les sens du terme. Il faut juste espérer que Solekahn ne va pas à nouveau disparaître pendant 9 longues années.


Murderworks
Février 2014


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.solekahn.com