Le groupe
Biographie :

Slatsher établit son camp à partir de mars 2007 à Jarny (54) et profite de la dynamique du Collectif de Moncel pour se construire. Ce regroupement de musiciens basé au centre de la Meurthe et Moselle y voit naître chaque année des formations très prometteuses. Yan le guitariste rythmique rassemble avec lui tout d’abord Mika à la batterie, Niko à la basse ainsi que Remi au chant. 3 ans plus tard, ils rencontrent Hugo qui viendra compléter le line-up, assurant au groupe une complémentarité nécessaire. Les projets avancent, le groupe prépare progressivement les lives, l’alchimie entre ses membres deviendra une poudrière où y naitront de futurs morceaux explosifs. S’inspirant de groupes comme The Faceless, ou encore obscura, Slatsher cherche désormais à créer son propre univers musical. Dans une veine death metal atmosphériques , leurs compositions se veulent puissantes, mélodiques et planantes. Cherchant à toujours gagner du terrain, ces dernières années viennent confirmer leur progression. Composer et innover continuellement, les poussent à l’assaut de grandes scènes, en première partie de groupes comme X-Vision, Deep In Hate, Black Bomb Ä et dernièrement Sepultura. Ayant encore besoin de trouver ses repères sur son territoire, Slatsher se décide de monter d’un cran en fin d'année 2012. Les projets futurs s’annoncent être la suite logique de leur évolution. Niko décide de continuer sa route dans un autre projet musical, laissant la place à un nouveau bassiste. S’entourant des spécialistes du domaine pour la suite de leur projet, le groupe vous réserve encore des surprises. La sortie du premier album en Mai 2013 va marquer un tournant déterminant dans leur parcours, afin de se faire une place sur la scène française.

Discographie :

2013 : "Human Light Leakage"


La chronique


Formé en 2007, Slatsher a attendu assez tard de bien se préparer musicalement pour sortir sa première production "Human Light Leakage". Un premier album bien produit proposant une mixture de metal moderne entre djent et metalcore technique et progressif teinté d'une nouvelle définition du "death metal". C'est ce qui leur permet aujourd'hui de se faire une réputation solide avec une certaine maîtrise de leurs instruments.

Voici un "Human Light Leakage" qui ne plaira pas au puristes du death metal, parce qu'on pourra faire tout ce qu'on voudra, mais l'histoire du death ne se retrouve pas dans la musique de Slatsher, qui ne fait pas de death du tout. Et à défaut de passer pour un vieux con assumé, je n'ai pas trouvé de connotation d'Obscura dans la musique de Slatsher qui en revanche se fond totalement dans l'environnement d'un The Faceless album "Autotheism", sans aucun problème. Ce qui n'enlève absolument rien à la dextérité de ses musiciens bien sûr, mais il faut comparer ce qui est comparable. Saltsher sait créer des atmosphères, mais celles qui sont d'aujourd'hui, froides et complexes où l'auditeur se prend dans une toile de riffs dans laquelle il a beaucoup de mal à en sortir subissant la virtuosité du groupe dans une intrusion cérébrale très névrotique. Cette névrose se justifiant par ces rythmiques syncopées redondantes. Pourtant, Slatsher, dans le style, si tant est qu'on apprécie ce genre de "metal", a de la ressource.

Tout d'abord il était risqué et aventureux de commencer l'album avec un instrumental (sempiternelle mode actuelle de faire un morceau sans chant) qui dure plus de six minutes, car en fait on attend que l'album décolle vraiment, et en fait "Human Error" fait office d'apéritif musical latent, angoissant imposant une suspense dont l'existence pouvait être discutée puisqu'il s'agit du premier album et de plus, de la première chanson. Ceci étant qu'on aime ou qu'on n'aime pas le style, Slatsher propose ici des morceaux vraiment techniques accompagnés d'un vocaliste guttural plutôt puissant au timbre qui colle parfaitement à ce genre. Aussi complexe dans la brutalité que technique dans la violence, Slatsher aime à mettre des soli vraiment efficaces, mis en valeur par une production soignée à chaque démonstration de style.

Soixante quatre minutes pour un premier album, on pourrait penser que le groupe a voulu mettre tout ce qu'il avait écrit depuis 2007 et que s'il avait pu en rajouter, il l'aurait fait. C'est sans doute ce qui porte préjudice à l'album car ça reste une bonne longueur pour un album et lorsqu'on jour dans la cour de la technique, il faut aussi savoir mieux aérer l'album parce que souvent brutalité et complexité sont synonymes de lassitude pour l'auditeur. A moins que celui-ci ne soit également un spécialiste instrumentiste aussi fort que ceux qu'il écoute.

Pourtant on retrouve de grandes envolées comme on a pu en avoir sur l'album d'Atlantic Chronicles, un groupe qui pourrait également être dans la paysage proche de Slatsher. Il est vrai que de l'aération au sein même des morceaux il y en a comme sur "Tongue Of Soul", avec toutes ces parties segmentées, différentes, brutales ou posées, mais toujours calculées. Slatsher fait montre d'une grande capacité à écrire des titres travaillés, fouillés, dans une registre très core ; "The faceless Man" en étant un parfait exemple, mais lorsqu'on est juste un client lambda, à un moment huit minutes quarante huit secondes de défouloir mathématiques sur des manches, ça ne fait plus plaisir qu'à son compositeur parce qu'on en perd le fil conducteur à ne plus écouter que des notes difficiles à jouer dans une vitesse difficile à jouer... Et plus la difficulté d'éxecution augmente, plus le plaisir d'écoute s'amoindrit... On arrive alors à se dire que les gars de Slatsher sont très forts, mais à partir de "Fugus" et bien avant pour certains, ils nous ont définitivement perdus. On ne sait plus où on en est, on écoute sans écouter, quelques passages au loin nous réveillent, nous sortent de notre léthargie, et on se dit "Oh putain c'est vrai que là c'est pas évident à jouer ce passage", puis on se rendort espérant que la fin de l'album arrive assez vite... Dans une musique relativement spatiale, ce metal que joue Slatsher est difficile d'accès. Le passage plus roots sur "The Adamant" suivi d'un solo magnifique, nous refera sursauter, appréciant véritablement le morceau. Mais l'on sera encore prêt à bondir pour éjecter le CD, malgré tout ceci ne sera fait qu'à la toute fin car il eût été dommage de ne pas apprécier "Great Loop", une acoustique reposante, toujours dans l'esprit glauque de Slatsher, mais vivement captivante et tourmentée.

Au final, Slatsher s'adresse d'abord aux amateurs de technique, puis aux fans de The Faceless à n'en point douter. Ce premier album est une bonne démonstration du talent de ses membres, mais il pêche littéralement par sa longueur qui est une véritable souffrance pour l'auditeur de base. Et des auditeurs de base il y en a, car celui qui pense jouer une musique élitiste ferait mieux de rester cloisonné dans son studio à s'enregistrer, et s'enregistrer encore jusqu'à ce que son nombril soit suffisamment irrité pour être en feu. Je ne pense pas que ce soit le cas de Slastsher, et chapeau bas pour l'écriture de tels morceaux, seulement pour entrer dans leur univers, il faut mettre la combinaison et y être vraiment préparé...


Arch Gros Barbare
Janvier 2014


Conclusion
Note : 13,7/20

Le site officiel : www.facebook.com/slatsher