Le groupe
Biographie :

Skeletal Remains est un groupe de death metal américain formé en 2011 et actuellement composé de : Chris Monroy (guitare, chant / ex-Fueled By Fire), Mike De La O (guitare / Morfin), Pierce Williams (batterie / Ænigmatum, Azath, Lividus, Lord Gore, Pusrot, ex-Compulsive Slasher, ex-Dead In A Ditch, ex-Torture Rack, ex-Blood Freak) et Brian Rush (basse / Ænigmatum, Dishonor, Empyrean Fire, Luctum, Power Beast, Storm Forger, Terrestrial, Theophagy, Cryptic Edifice, ex-Mountain Grave, ex-Todesfaust, ex-Treasonist, ex-Earthen, ex-Mamorlis, ex-Where Lovers Rot, ex-Blood Freak, ex-Duilliath, ex-Nocturnal Abyss, ex-Thonis, ex-Pizza Face). Skeletal Remains sort son premier album, "Beyond The Flesh", en Novembre 2012 chez FDA Rekotz, suivi de "Condemned To Misery" en Août 2015, et de "Devouring Mortality" en Avril 2018 chez Century Media, de "The Entombment Of Chaos" en Septembre 2020, et de "Fragments Of The Ageless" en Mars 2024.

Discographie :

2012 : "Beyond The Flesh"
2015 : "Condemned To Misery"
2018 : "Devouring Mortality"
2020 : "The Entombment Of Chaos"
2024 : "Fragments Of The Ageless"


Les chroniques


"Fragments Of The Ageless"
Note : 18/20

Skeletal Remains se bonifie avec le temps. Créé en 2011 sous le nom d’Anthropophagy, le groupe américain mené par Chris Monroy (chant / guitare) et Mike De La O (guitare), rejoint depuis peu par Pierce Williams (batterie, Ænigmatum, ex-Torture Rack) et Brian Rush (basse, Ænigmatum, Empyrean Fire, ex-Mountain Grave…) annonce en 2024 la sortie de "Fragments Of The Ageless", son nouvel album, chez Century Media Records.

"Relentless Appetite" est le premier titre à frapper, laissant sa rythmique saccadée accueillir des vociférations sauvages sous une véritable pluie massive de double pédale et de blast vif. L’ajout des leads torturés est tout aussi naturel qu’agressif, témoignant de la volonté du groupe de nous piétiner avant de laisser place à "Cybernetic Harvest" et à son approche plus complexe qui mêle des riffs solides avec une technicité assumée, n’hésitant tout de même pas à se montrer plus simple et lourde par moments. La vitesse décroît légèrement avec l’introduction de "To Conquer The Devout", mais les vagues de puissance brute refont rapidement surface pour nous assommer régulièrement tout en empruntant quelques influences plus sombres pour se parer de mystère, contrastant avec les sonorités old school directes. "Forever In Sufferance" convoque toute la puissance de leur death metal pour déverser une rythmique emplie de rage, mais le groupe compte aussi sur des patterns groovy et accrocheurs pour placer des leads tranchants avant de revenir à une approche hachée et effrénée sur "Verminous Embodiment", la composition suivante, où les harmoniques se montrent particulièrement présentes et vindicatives.

Les musiciens marquent un court moment de pause avec "Ceremony Of Impiety", l’interlude angoissant que le piano parvient à adoucir tout en le rendant très mystérieux, mais l’ouragan reprend dès les premières notes de "Void Of Despair", qui renoue immédiatement avec les tonalités hostiles lancées à toute allure. On retrouvera également des leads stridents pour accompagner l’agression, puis une introduction fédératrice sur "Unmerciful", la plus longue composition où la lourdeur règne dans la rythmique accrocheuse qui ne faiblit pas, même lorsque les guitares imposent des mélodies plus ou moins abrasives. L’album aboutit finalement à "…Evocation (The Rebirth)", une instrumentale travaillée où les riffs efficaces changent régulièrement d’allure tout en incluant des leads sombres, élargissant à nouveau les influences de la formation.

"Fragments Of The Ageless" montre sans mal que le death metal est avant tout une question de puissance, laissant Skeletal Remains coupler ses rythmiques massives à des parties lead énergiques et des hurlements furieux. Une excellente leçon !


Matthieu
Mars 2024




"The Entombment Of Chaos"
Note : 18/20

Les prolifiques Skeletal Remains sont déjà de retour avec un quatrième album. Depuis 2011 (sous le nom d’Anthropophagy), Chris Monroy (guitare / chant, ex- Fueled By Fire) mène le groupe, et pour "The Entombment Of Chaos", le groupe renoue avec Mike De La O (guitare, Morfin), et accueille Noah Young (basse, ex-Warbringer). A noter que Charlie Koryn (Ascended Dead, Funebrarum, VoidCeremony, ex-Ghoulgotha) a enregistré la batterie, et que c’est le légendaire Dan Seagrave (Benediction, Decrepit Birth, Devourment, Dismember, Entombed, Ingested…) qui s’est chargé du visuel morbide.

L’album démarre par "Cosmic Chasm", une introduction aux sonorités planantes et morbides, qui n’annonce que du bon. Et en effet, "Illusive Divinity" confirme que le groupe reste ancré dans un death old school, avec le mix impeccable de Dan Swanö. Les leads ressortent à merveille sans empiéter sur la rythmique imposante ou le chant caverneux, comme pour la massive "Congragation Of Flesh". On sent clairement que ces riffs putrides n’ont qu’un seul but : ouvrir en deux une fosse de metalheads déjà prêts à l’assaut, que ce soit en festival ou dans une petite salle. Le groupe enchaîne sans ménagement avec "Synthetic Impulse", un titre qui lorgne parfois vers le thrash metal et son énergie tout en gardant l’aspect putride du death old school. Les hurlement se retrouvent parfois doublés de choeurs saturés du plus bel effet, et les rares pauses ne servent qu’à accélérer par la suite. A nouveau quelques parties lead mélodiques effrayantes, et on passe à "Tombs Of Chaos". Ces harmoniques death metal raviront à la fois ceux qui ont découvert le style avec les pionniers, comme les nouveaux venus amateurs des groupes plus récents.

"Enshrined In Agony" vient nous offrir une pause bien méritée grâce à un son planant sombre et inquiétant avant un hurlement lointain qui annonce "Dissecstasy". La composition repart dans un death metal massif bien qu’un peu mélodique, mais toujours gras et puissant. Déjà très agressif, le chant se retrouve à nouveau doublé de choeurs hurlés, révélant toute sa saveur. On continue dans la violence pure avec "Torturous Ways Of Obliteration", un titre un poil moins rapide mais qui conserve cet aspect massif d’un mur de lames tranchantes qui s’abat sur nous sans relâche. L’ambiance d’"Eternal Hatred" fond progressivement sur nous avant de nous lacérer à nouveau, profitant du son des palm-mutes groovy et dissonants pour nous écraser de plus en plus. La fin de l’album se dessine avec "Unfurling The Casket", qui renoue avec les racines old school de la formation et des leads angoissants avant une rythmique aussi grasse et intransigeante que bourrée de leads comme à leur habitude. Dernier morceau, "Stench Of Paradise Burning" ralentit le tempo afin de nous enfoncer une dernière fois dans les riffs putrides de la formation avant que le son ne cesse. Il subsiste une seule envie en nous : rejouer l’album.

Une fois de plus, Skeletal Remains réaffirme sa place d’étoile montante du death metal. "The Entombment Of Chaos" reprend les bases du death metal et les expose au grand jour avec virtuosité, rage et détermination. Assurément l’une de leur meilleures sorties.


Matthieu
Septembre 2020




"Devouring Mortality"
Note : 17/20

Amis amateurs des premiers balbutiements du death metal, nous voilà réunis pour le nouvel album de Skeletal Remains ! Créé en 2011, le combo américain composé depuis les débuts de Chris Monroy (guitare / chant), Adrian Obregon (guitare) et Adrius Marquez (basse) accueille Johnny Valles à la batterie. Si leur premier nom était Anthopophagy, leur son n’a que très peu changé depuis les premiers riffs. Un premier album en 2012, suivi du deuxième en 2015 qui leur fera faire une tournée de festivals en 2015/2016, et les Américains composent pour "Devouring Mortality", un album illustré par Dan Seagrave. Oui, rien que ça.

On commence sur "Ripperology" et ses riffs qui mettront tout le monde d’accord. Si la production n’a rien à envier aux dernières sorties du style, le death metal du groupe est à la fois moderne et antique. Que ce soit lors des refrains plutôt accrocheurs ou des couplets qui font honneur aux pionniers, le titre n’a pas d’âge. Et ce n’est pas le solo qui mène à "Seismic Abyss" qui me contredira. D’ailleurs, ce second titre a également un excellent potentiel, même si le tempo accélère un peu. Johnny passe du blast à la double pédale avec une facilité déconcertante pendant que ses comparses alignent leurs parties sans sourciller. "Catastrophic Retribution" me rappelle les débuts du death metal, lorsque les groupes commençaient à se diversifier en deux branches distinctes : brutal death et death technique. Piochant à nouveau dans les deux styles, "Devouring Mortality" ne laissera aucun répit à notre nuque, avec une puissance rarement égalée depuis quelques années. A l’image de son titre, "Torture Labyrinth" est une pièce qui joue avant tout sur l’aspect technique que le groupe est capable d’avancer sans pour autant perdre en qualité sur le reste. La violence est omniprésente, mais ce n’est rien à côté de "Grotesque Creation", où j’ai l’impression d’entendre du Cannibal Corpse avec une voix différente. Le groupe n’hésite pas à diversifier un peu sa base, mais tout en restant sur ce qu’on fait les maîtres. On repart sur des influences thrash avec "Parasistic Horrors" et ses harmoniques destructrices. Vous aurez envie de headbanguer avant que le titre ne passe la moitié de sa durée, c’est une certitude !

Toujours pas convaincus ? Alors je vous propose d’écouter "Mortal Decimation", le titre suivant. Une voix hurlée comme on en fait plus depuis des années, des riffs motivants au possible… Ce titre a tout pour flirter avec l’excellence ! Un titre instrumental avec "Lifeless Manifestation" qui nous envoie une rythmique plus que correcte en pleine face avant d’enchaîner sur "Reanimating Pathogen". Une inspiration directe des papes du death metal leur permet de placer autant de parties lead que de rythmiques puissantes et lourdes. Le dernier titre, "Internal Detestation" nous achèvera avec des riffs qui auraient pu être composés il y a vingt ans, mais qui sont toujours aussi efficaces, surtout lorsqu’ils sont parsemés de guitare lead.

Vous pensiez que le death metal était mort ? Eh bien vous avez tout faux. Le death metal est bien vivant, et il n’hésite pas à envoyer un son gras et moderne pour convaincre. S’inspirant de Death, Cannibal Corpse et Obituary, Skeletal Remains nous livre un album carré au possible qui ne nous permet plus d’hésiter à propos du futur de la scène. Les Américains sont malheureusement trop peu connus à mon goût, et leur passage au Hellfest 2016 était beaucoup trop court !


Matthieu
Avril 2018




"Condemned To Misery"
Note : 13/20

Éternel débat que celui du old school VS new school... Même si l'on peut très bien aimer les deux, on a toujours une petite préférence pour l'un ou l'autre. Personnellement, même si en matière de hardcore j'ai clairement opté pour le old school, je dois dire que j'ai encore du mal à effectuer ce choix pour le death. Aujourd'hui, Skeletal Remains débarque avec un second album, dans la droite lignée du premier : 100% old school death metal !

Ce jeune groupe, à l'origine intitulé Anthopophagy (2011), a décidé de nous replonger dans le début des années 90, à l'époque des groupes comme Death, Obituary ou encore Morbid Angel. On retrouve ce même côté "enregistré dans une cave", à l'arrache, voire parfois basique du death. Clairement, je dois avouer que j'ai du mal. Je n'ai jamais trop accroché à ce style de death, bien trop linéaire, voire mou à certains moments, comme en témoignent les interminables passages instrumentaux de ce "Condemned To Misery". 8 morceaux qui durent parfois plus de 5 minutes et qui peinent souvent à se lancer, ça n'est pas franchement transcendant.

Pour autant, on ne saurait reprocher à Skeletal Remains un quelconque manque de talent. Malgré une voix sûrement (volontairement ?) trop black caverneuse, les riffs restent corrects et travaillés. Nul doute que les purs fans de death quadragénaires y trouveront leur bonheur. Ces Américains ont dû grandir avec dans les oreilles les premiers albums de Deicide ou Cannibal Corpse, tout en caressant l'espoir de reproduire ce même type de son et d'ambiance sombre. Sans s'acharner sur une technicité à outrance, ni même la moindre brutalité auditive, "Condemned To Misery" s'écoute sans problème, mais plutôt comme une sorte d'hommage à une période déchue.

À l'inverse de la pochette ultra colorée de cet album, le résultat n'est ni grossier, ni tape-à-l'oeil. Les vieux de la vieille se délecteront sans amertume de cet album rempli de nostalgie, qui sent bon les racines. Pour d'autres, comme moi, il s'agira juste d'une production correcte, qui apparaît toutefois trop archaïque pour faire partie d'une collection d'incontournables. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas.


Grouge
Août 2015


Conclusion
L'interview : Adrian Marquez

Le site officiel : www.facebook.com/skeletalremainsdeathmetal