Le groupe
Biographie :

Lancé en 1995, Six Feet Under est un groupe de death metal Américain, initialement conçu comme un projet parallèle par Chris Barnes, chanteur guttural de Cannibal Corpse Dans sa configuration initiale, Chris Barnes était accompagné de Allen West, guitariste de Obituary, Terry Butler, bassiste de Death, et Greg Gall à la batterie. Le départ de Chris Barnes de Cannibal Corpse la même année propulsa le groupe parmi les grands du death metal, devenant l’un des noms les plus respectés dans la musique extrême. Les riffs rapides, l’accordage très bas de la guitare et de la basse, et des paroles venant tout droit de films d’horreur, et traitant également du monde en général, ont contribué au succès de SFU.

Discographie :

1995 : "Haunted"
1996 : "Alive And Dead" (EP)
1997 : "Warpath"
1999 : "Maximum Violence"
2000 : "Graveyard Classics" (Compilation)
2001 : "True Carnage"
2003 : "Bringer Of Blood"
2004 : "Graveyard Classics 2" (Compilation)
2005 : "13"
2007 : "Commandment"
2008 : "Death Rituals"
2010 : "Graveyard Classics 3" (Compilation)
2012 : "Undead"
2013 : "Unborn"
2015 : "Crypt Of The Devil"
2016 : "Graveyard Classics IV: The Number of the Priest" (Compilation)
2017 : "Torment"
2018 : "Unburied" (EP)
2020 : "Nightmares Of The Decomposed"


Les chroniques


"Nightmares Of The Decomposed"
Note : 05/20

Six Feet Under, formation légendaire du death’n’roll, lâche "Nightmares Of The Decomposed", son dix-septième album. Créé en 1993 par Chris Barnes (chant, ex-Cannibal Corpse), le groupe devient son projet principal en 1995. Aujourd’hui accompagné par Jeff Hughell (basse, Jeff Hughell, ex-Rings Of Saturn), Marco Pitruzzella (batterie, Abuse, Mazikeen, Rings Of Saturn), Ray Suhy (guitare, ex-Cannabis Corpse) et Jack Owen (guitare, ex-Cannibal Corpse, ex-Deicide), les Américains mettent le gore à l’honneur.

Si tout le monde connaît, au moins de réputation, Chris Barnes et sa voix imposante, laissez-moi vous dire que cet album est plutôt différent. Le groupe continue sa course grâce à des riffs de pur death’n’roll et des paroles qui ne trahissent pas le style de base du vocaliste, et nous offre un album axé sur ce genre. Exit le chant guttural ultra bas, "Amputator" propose une première approche sans délicatesse. La rythmique est solide, les leads perçants piochent dans le heavy, puis "Zodiac" débute… Le niveau baisse clairement, et on se retrouve face à des riffs simples et à peine entraînants avant "The Rotting". Des influences malsaines, des cris dérangeants, cette odeur de sang, tout y est. Quelques leads plus techniques pendant que le vocaliste tente des cris perçants, puis on repart dans le groove pour "Death Will Follow". Le son est déjà plus imposant, comme sur "Migraine", un morceau lent et lourd qui met les harmoniques en avant alors que "The Noose" se focalise sur le duo basse / batterie.

"Blood Of The Zombie" revient dans les tonalités old school morbides et effrayantes, tout en restant sur un son death metal dissonant. "Self Imposed Death Sentence" suit le mouvement tout en offrant un rythmique entraînante, mais encore une fois on attend en vain que quelque chose n’explose dans ces riffs gras. "Dead Girls Don’t Scream" continue dans ces tonalités lourdes, proposant à nouveau une histoire gore et une rythmique plutôt sympathique, mais il manque quelque chose. "Drink Blood Get High" et ses influences stoner (coïncidence ?) feront probablement remuer des crânes mais on observe également des sons dissonants planants, alors que c’est à nouveau la lourdeur qui prime sur "Labyrinth Of Insanity". Le titre est plutôt lancinant, et les leads confirmeront la chose avant la virulente "Without Your Life", qui nous fait revenir aux origines de la formation, celles qui ont participé à bâtir sa notoriété, pour conclure.

Six Feet Under est revenu d’entre les morts, mais "Nightmares Of The Decomposed" peine à nous réveiller. Des défauts majeurs ne nous permettent pas de d’apprécier pleinement cet album, qui semblait ambitieux. Le passé me manque.


Matthieu
Octobre 2020




"Crypt Of The Devil"
Note : 16/20

Bien que l'on ne présente plus Six Feet Under, chaque nouvelle sortie d'album résonne fort dans le milieu du death metal. Que l'on soit pro Chris Barnes ou non, on ne peut nier l'impact qu'a ce groupe sur la scène metal, notamment américaine. L'ancien chanteur de Cannibal Corpse, mais qui a également participé au projet parodique Cannabis Corpse ou des groupes plus sérieux comme Leviathan et Torture killer, nous montre une fois de plus que malgré son âge avancé (48 ans), il est capable d'assurer.

Autant le dire tout de suite, malgré mon appétit pour le troll de compétition, je ne suis pas de ceux qui condamnent un groupe de metal avant même de l'avoir écouté (quoique). Ainsi, quelle que soit la raison pour laquelle Chris Barnes a quitté Cannibal Corpse il y a tant d'années (groupe que j'affectionne encore plus que Six Feet Under, au passage), cela ne l'empêche pas d'avoir une très belle place dans mon estime. Malgré des hauts et des bas, malgré un certain manque d'innovation, malgré une possible redondance, malgré une quantité qui prend parfois le dessus sur la qualité, ce "Crypt Of The Devil" représente pour moi du très bon death, old school, efficace, simple et bien propre sur lui.

Ces hauts et ces bas sont aussi présents au niveau du line-up, puisque le groupe a accueilli en 2012 Jeff Hughell à la basse (mais ça on s'en fout puisque comme tout le monde le sait, la basse ne sert à rien dans un groupe de metal) et surtout Marco Pitruzzella à la batterie (Neurogenic, Abuse, Vital remains, The Faceless, Anomalous, Vile, Abuse etc...) en 2013. Au-delà de tout ça, "6FU", c'est aussi 20 ans de carrière, de nombreux albums (plus ou moins bons, certes), de nombreuses reprises (Iron Maiden, Black Sabbath et surtout AC/DC) et une capacité à répondre présent dès qu'on les attend.

C'est un peu ce qui résume le mieux ce "Crypt Of The Devil" : aucune surprise, mais le groupe assure. Sous cette pochette façon "Jumanji" fermente un bon vieux death à l'ancienne, auquel on aimerait sûrement rajouter une guitare mais que l'on peut écouter en boucle sans se lasser. 10 morceaux plus ou moins violents, parfois un peu trop rock'n'roll (comme Six Feet en a l'habitude), mais qui n'empêche pas Chris Barnes d'avoir un peu mûri au niveau des couilles, ce qui nous offre un growl plus puissant que jamais, une voix bien caverneuse, bien propre au death que l'on est en droit d'attendre de sa part. On pourra cracher sur quelques quelques accords trop minimalistes et une sensation de déjà-vu, mais cela ne gâche en rien la puissance délivrée par Steve Swanson. Bien qu'aucune piste ne parvienne à clairement se dégager, on pourra souligner la violence d'une chanson comme "Broken Bottle Rape", que nos amis de la poésie apprécieront sans doute également.

Il va de soi que SFU aura toujours du mal à rivaliser avec des groupes comme Suffocation, Nile ou Death, mais son style plutôt classique assure le minimum syndical sans problème, sans bonne ou mauvaise surprise. Il y a bien longtemps que j'ai abandonné l'idée de prendre la claque de l'année avec Six Feet Under, mais cet album réussit à satisfaire toutes les attentes que j'ai de ce groupe, de leurs quelques rares soli aux moments plus "groovy" ou heavy, avec toujours une production à gros budget qui assure une qualité plus que correcte.


Grouge
Juin 2015




"Unborn"
Note : 12/20

Un nouvel album de Six Feet Under est toujours une chose que j'attends avec appréhension. Le groupe a la fâcheuse tendance à alterner le très bon et le moins bon. En fait, quand le groupe prend des risques et sort des sentiers battus que son leader, Chris Barnes, a lui-même aidé à créer en son temps durant l'ère Cannibal Corpse... J'en étais où... Ouais, c'est quand le groupe prend des risques qu'il est le meilleur. Le précédent album, "Undead", était une énorme prise de risque avec un gros changement de line-up et surtout Rob Arnold qui prenait une bonne partie des commandes, on s'était retrouvé avec un album old school et une grosse couche de modernité mais surtout une pure tuerie, un des meilleurs album de SFU. Ici, exit Rob, welcome Ola Englund et au passage on change aussi de bassiste. Rob Arnold n'est pas totalement absent, il participe à un titre, ainsi que d'autres personnes, mais j'y reviendrai.

Bon, SFU c'est quoi ? Du gros death old school avec aux commandes Chris Barnes, ancien leader de Cannibal Corpse. Donc on ne fait pas dans la poésie mais dans le death bien saignant. "Unborn" propose 11 titres pour un poil plus de 36 minutes. J'avais peur avant d'écouter cet album car "Undead" avait placé la barre très haut, et... j'avais malheureusement raison. Non seulement le groupe n'arrive pas à recréer la "magie" du précédent opus mais donne un surtout un résultat très très moyen. La majorité de l'album est très lente, très lourde. Les blast beats (nouvelle chose pour le groupe) de "Undead" ont ici totalement disparu. Pis, le groupe avait (encore une fois, grâce à Rob Arnold) gagné en technique, ici, les guitaristes n'ont pas réussi à faire des riffs vraiment intéressants... La technique c'est une chose, l'écriture en est une autre... Ils auraient peut-être dû revenir à des riffs plus simples mais qu'au moins ils maîtrisent. Même chose pour les rythmiques, elles sont tantôt classiques, tantôt (rarement heureusement) totalement n'importe comment, genre nawak. Chris Barnes, quant à lui, assure son boulot mais le minimum syndical, on reste bien peinard sur ses acquis puis c'est tout... dommage.

Il y a heureusement quelques moment de bravoure sur cet album. "Zombie Blood Curse" par exemple, avec la participation de Jari Lane (Torture killer) qui est un putain de bon titre, rapide (enfin un !), puissant ! "Psychosis" (avec Rob Arnold... tiens, tiens...) excellent titre, très technique et on ne peut qu'être sourd si on prétend ne pas entendre la différence ! Le son, quant à lui, ne souffre d'aucun reproche et l'artwork est comme toujours très bon. Au final, un album décevant surtout face à son prédécesseur... Il n'est pas à chier non plus mais j'en attendais beaucoup plus.


Danivempire
Mars 2013




"Undead"
Note : 19/20

Un truc difficile parfois, quand on doit chroniquer, c'est le fait que ce sont souvent des groupes qu'on ne connaît pas forcément. C'est une bonne chose de découvrir des groupes évidemment, mais on manque parfois de recul par rapport à des groupes que l'on connaît bien, voire très bien, voire très très bien. Et puis il y a l'autre barbichu là, qui pousse toujours, plus vite plus vite... m'en fous, j'ai des avocats, et puis la semaine passée j'avais la pécole ! Trêve de plaisanterie. Ici, je vais chroniquer le nouvel opus de Six Feet Under, groupe que je connais très bien. L'album s'appelle "Undead". Il est dans la continuité de la carrière de Six Feet Under (SFU pour les intimes) mais apporte son lot de nouveautés.

Pour ceux qui ont hiberné sous un caillou depuis 1995, SFU est le groupe de death metal que Chris Barnes a lancé, qui est Chris Barnes ? Ni plus ni moins que le chanteur d'origine de Cannibal Corpse, ça calme tout de suite, hein ? On fait moins de sa gueule, hein ? La grosse différence entre Cannibal Corpse et SFU est le côté plus groovy et moins brutal extrême, voie que Cannibal sillonne de plain-pied. Ces dernières année, je trouvais que SFU devenait un peu routinier, pas qu'on avait de la mauvaise qualité, mais rien de bien solide à se mettre sous la dent depuis "Bringer Of Blood", mais ce n'est que mon avis. Je passe sur les "Graveyard Classics" qui n'avaient que peu d'intérêt àà mes yeux. Je trouvais que SFU avait besoin de sang neuf, et je ne suis pas le seul. En 2011, gros changements de line-up. Alors à la batterie, welcome Kevin Talley (Daath, Nothengal, Chimaira, Dying Fetus, Misery Index, beau parlmarès ma foi). A la basse, welcome Matt Devries qui a quitté Chimaira, mais il ne restera que pour la tournée pré-album et il rejoint Fear Factory, il est remplacé par Byron Stroud qui, lui, était avant dans Fear Factory, ça va vous suivez ? Et enfin, le groupe se munit d'un deuxième guitariste en la personne de Rob Arnold (Chimaira). Alors, en gros, ca reste du SFU mais avec une grosse pointe de modernité. Surtout dans les riffs, on reste sur du old school mais avec une grosse couche moderne. Les harmonies contiennent beaucoup de choses dont on n'avait pas trop l'habitude avec SFU. Niveau batterie, on gagne beaucoup en vélocité et en technique, avec pas mal de blast. Chris Barnes, derrière son micro, reste toujours aussi bon. Cette fois on a moins droit à son cri aigu de cochon qu'on égorge. Mais son growl est toujours aussi sublime. Ses textes, toujours aussi gore, parlent bien évidemment de meurtre, cadavre et autres joyeusetés. Les titres sont terribles, j'ai arrêté de compter le nombre d'accroches vocales. Tantôt, je parlais de blast, alors oui on a droit à pas mal de titres bien rapides mais on a toujours droit à de la grosse lourdeur bien macabre. Le son est dans la lignée des anciens SFU, c'est a dire très gras, très lourd et très puissant. L'artworks est magnifique, mattez-moi cette putain de pochette, bordel !!!

Vous l'aurez compris, cet album m'a enthousiasmé à donf. Voilà un groupe qui avait un peu pris le pli de faire toujours la même chose mais qui a trouvé le moyen de se remettre en question. Et le sang neuf dans le groupe change tout ! "Undead" ? Y'a bon ! Y'a bon !


Danivempire
Mai 2012




"Death Rituals"
Note : 14/20

Six Feet Under, rien que prononcer ces mots suffisent à donner la bave aux lèvres à la majorité des death métalleux. "Death Rituals" est le nom de ce nouvel opus, la pochette est comme très souvent un crâne, un joli crâne certes mais bon, faudrait voir à changer de temps en temps les gars !

L'intro est très surprenante, en effet, c'est une guitare acoustique qui débute pour quelques secondes, ensuite plus ou moins la même mélodie mais avec guitare électrique cette fois et batterie sur un tempo très lent. Mais à 1 minute et 0 seconde, tout s'emballe et la on reconnaît bien Six Feet Under (SFU pour les intimes !). La voix de Barnes est comme à son habitude, gutturale et caverneuse. Les tempos sont moyennement rapides, comme d'habitude je dirais, SFU est plus connu pour son côté un peu lent et lourd. Elle est loin l'époque des blasts beats de Cannibal Corpse pour Chris Barnes ! Eh bien non monsieur, non ! Car après l'intro accoustique, deuxieme surprise car il y a un, oui un blast beat ! Oui, sur "None Will Escape" il y a un blast, c'est une première pour SFU ! Parlons de la batterie tant que nous y sommes, on est en terrain connu, le son est très bon, les doubles kicks sont bien rodés et les crashs aussi, l'efficacité est bien là. Guitare même chose, très bon son, très bon riffs, alternant lent à rapide et des solos assez efficaces. Une poignées de chansons sont limites heavy dans leur approche, par exemple, "Seed Of Filth". Riff dans l'esprit heavy metal en plus gras, mais la voix nous rappelle qu'on est bien en présence de death metal. Les textes tournent comme d'habitude autour de la mort. Vous vous rappellez Demoliton Man ? Meurtre Mort Détruire ? Voilà ce qui vous attend avec Six Feet Under. J'ai toujours espéré une chanson sur les papillons dans les fleurs, sur le prochain album peut-être...

A noter aussi une reprise de Mötley Crüe "Bastard", eh bien oui, Mötley Crüe, comme je le disais plus haut, du heavy avec les grognements de Barnes. SFU nous sert là un album correct, rien de révolutionnaire mais en même temps, cela fait un bon moment qu'ils ne nous ont rien donné de révolutionnaire ! Un album donc moyen mais pas mauvais !


Danivempire
Novembre 2008


Conclusion
L'interview : Chris Barnes

Le site officiel : www.sfu420.com