Le groupe
Biographie :

En 1999, Morten Veland quitte Tristania, le groupe dans lequel il officiait depuis 1996 en tant que chanteur et guitariste mais aussi compositeur pour créer Sirenia en 2001, un autre groupe de metal gothique norvégien. C’est lui qui compose et s’occupe de tout : chant, guitare, basse, clavier, ne comptant sur des musiciens uniquement pour les sessions live. Les chanteuses également ont défilé au cours des albums : Fabienne Gondamin, Emmanuelle Zoldan, et Monica Pedersen, qui ont été plutôt considérées comme des chanteuses de session. Mais Morten trouve son bonheur auprès de la chanteuse Pilar Giménez Garcìa alias Ailyn, puisque qu'elle participe aux albums "The 13th Floor" (2009), "The Enigma Of Life" (2011), "Perils Of The Deep Blue" (2013) et "The Seventh Life Path" (2015). Le 8 Septembre 2016, la chanteuse française mezzo-soprano Emmanuelle Zoldan remplace Ailyn. "Dim Days Of Dolor" sort en Novembre 2016. "Arcane Astral Aeons" sort en Octobre 2018. "Riddles, Ruins & Revelations" sort en Février 2021. "1977" sort en Mai 2023.

Discographie :

2002 : "At Sixes And Sevens"
2004 : "An Elixir For Existence"
2007 : "Nine Destinies And A Downfall"
2009 : "The 13th Floor"
2011 : "The Enigma Of Life"
2013 : "Perils Of The Deep Blue"
2015 : "The Seventh Life Path"
2016 : "Dim Days Of Dolor"
2018 : "Arcane Astral Aeons"
2021 : "Riddles, Ruins & Revelations"
2023 : "1977"


Les chroniques


"1977"
Note : 15/20

Le metal symphonique ne surprend sans doute plus personne de nos jours, malgré que les groupes évoluant dans ce style parviennent encore à sortir des albums de qualité. Se renouveler dans un genre est un grand défi, cependant, certains y parviennent.

Sirenia, présent sur la scène metal depuis plus de vingt ans, se passe de présentation. Fondé par Morten Veland après Tristania, le groupe existe donc depuis 2001 et fait partie, selon moi, de la première vague de groupes de metal symphonique suite à la séparation d'After Forever, Tristania et autres formations du genre. Évoluer dans un même genre aussi longtemps ne relève pas tant d’un miracle, mais plutôt d’un travail acharné à tenter de se renouveler. C’est ce que Veland et Sirenia essayent de faire avec "1977". Cette fois-ci, le groupe incorpore des influences des années 80 à ses arrangements orchestraux. Je dis influences, car la production elle, demeure moderne et punchée. Voyez-le comme Luba rencontre le metal, si cela peut vous donner une petite idée du son.

Sans faire dans le disco-metal, disons seulement que le groupe a bien réussi à recréer l’atmosphère de l’époque tout en conservant ses racines metal symphonique. "1977" se veut un album relativement calme si on peut l’écrire ainsi, pour le style auquel il est identifié. Le metal symphonique laisse plutôt sous-entendre de grandes fresques épiques et Sirenia livre plutôt ici une performance plus proche du metal gothique. D’ailleurs, aucun growl ne fait acte de présence sur l’album.

J’en reviens toujours à la même question : comment raviver un style qui perdure et produit autant de groupes et d’albums depuis des années ? On peut dire que Sirenia tente le coup, cependant, je ne crois pas que "1977" restera dans l’histoire.


Mathieu
Juin 2023




"Riddles, Ruins & Revelations"
Note : 15/20

L’année 2020 et ce début de 2021 s’avèrent les plus prolifiques depuis belle lurette pour le metal symphonique. En effet, les grosses pointures du genre ont toutes un nouvel album à présenter, que ce soit Therion, Delain, Epica ou Sirenia dans le cas qui nous intéresse ici. Cela est sans compter les nouveaux joueurs comme Ad Infinitum, qui viennent perturber les "légendes". Sirenia donc, qui nous propose ici son dixième album studio en carrière.

Dirigé de mains de maître par Morten Veland, ex-membre de Tristania, celui-ci fait donc office de producteur, d’instrumentaliste, d’arrangeur et de compositeur. Délaissant le côté plus somptueux et grandiose du metal symphonique pour une approche plus direct, Veland incorpore donc dans "Riddles, Ruins & Revelations" plus d’éléments techno dans un enrobage résolument moderne. Emmanuelle Zoldan, mezzo-soprano de formation, se retrouve donc à chanter dans un registre médian qui tant à perdre de son charme, surtout lorsqu’il est question de ce genre de metal. Sirenia s’inscrit ainsi dans cette nouvelle lignée instiguée par Within Temptation, avec un son plus pop, plus facile d’approche, j’imagine, pour tenter de rejoindre sans doute un nouveau public. Le risque de perdre les amateurs des premières heures, au profit de nouveaux fans, est toujours risqué. Si Veland et sa bande n’avait pas en tête ce genre d’exercice, il faut quand même avouer que "Riddles, Ruins & Revelations" s’éloigne somme toute un peu de l’habituel metal symphonique que l’on leur attribue habituellement.

Des dernières sorties dans le merveilleux monde du metal symphonique, ce nouvel album de Sirenia est celui qui me satisfait le moins. J’ai beau l’écouter et l’écouter encore, il passe toujours comme un coup de vent sans me laisser une impression quelconque. Tout devrait être en place pourtant pour me plaire, que soit au niveau des guitares, de la voix et des mélodies. Pourtant, l’album ne me fait ni chaud ni froid. Peut-être que les arrangements, plutôt simples et sans risques, surtout venant d’un vétéran comme Morten Veland, y sont pour quelque chose. Côté production, là, il n’y a rien à critiquer. Malgré les arrangements ordinaires, le son et les ambiances quant à eux sont gigantesques, et comme tout bon album de metal symphonique, celui-ci se doit d’être écouté à plein volume.

Est-ce que l’offre viendra à dépasser la demande sous peu ? Espérons que ce ne sera pas le cas, mais si cette hypothèse s’avérait vraie, je demeure convaincu que Sirenia pourra compter sur sa fanbase pour savoir apprécier sa musique.


Mathieu
Février 2021




"Dim Days Of Dolor"
Note : 18/20

Pour son huitième opus, Sirenia se pare de nouvelles couleurs : suite au départ d'Aylin, c’est la choriste et chanteuse de session du groupe, la française Emanuelle Zoldan, qui reprend le flambeau. C’est toujours un plaisir d’apprécier des artistes français dans des formations étrangères ! Concernant l’album, on a déjà un artwork très sympathique comme à chaque fois. J’apprécie énormément le graphisme chez Sirenia qui s’applique vraiment sur les détails ! Ca aide aussi à se plonger dans l’univers d’un album et ce n’est donc pas à négliger.

Musicalement, c’est du pur Sirenia comme on aime. Malgré le changement de chanteuse, le groupe n’a pas cherché –comme beaucoup le font- à changer de répertoire ou innover quelque chose. Ils restent fidèles à eux-mêmes. Une section instrumentale complexe et fournie, un peu chaotique et particulière. La nouvelle voix apporte une autre puissance comparée à la légèreté d'Aylin, c’est aussi très plaisant (belles vocalises dans "The 12th Hour"). Le travail musical fourmille de choses variées entre musique gothique et symphonies grandioses. La partie metal n’est pas en reste avec une batterie au top : ce qui n’est pas forcément le cas dans ce genre musical car souvent les orchestrations demandent une partie metal aérée pour ne pas faire un brouhaha. Ici, on a un beau mélange donc !

Concernant la composition en elle-même, j’ai le plaisir de découvrir un univers différent pour chaque morceau, là encore chose agréable et pas souvent pris en compte par les groupes du genre. On retrouve quand même des chœurs similaires à l'intérieur des morceaux qui donnent le fil rouge à l’album et évidemment le mixage qui raccorde le tout ensuite.

"Dim Days Of Dolor" est donc encore une belle réussite pour Sirenia, qui reste efficace et mystérieux dans un univers complexe et sombre. Du metal symphonique dans son plus bel art et une nouvelle voix tout à fait intégrée au groupe !


Fianna
Mars 2017




"The Seventh Life Path"
Note : 17/20

Sirenia nous revient avec leur nouvel opus "The Seventh Life Path", plus poétique que jamais. On a pu découvrir le titre mis en clip, "Once My Light", qui a direct donné le ton dans ce metal gothique dont le groupe est friand et dont il se défend bien. Ici pas forcément de titres catchy, de heavy ou de power, Sirenia nous offre douceur et volupté mais sans en oublier la force de ses mélodies.

J'avais déjà beaucoup aimé le précédent album même si je trouvais qu'il manquait quelque chose, est-ce que ce quelque chose est arrivé ? Il semblerait. Ce que j'apprécie dans Sirenia c'est la cohérence musicale, et pas seulement une voix et des instruments derrière : les voix sont fondues dans le décor et on apprécie le spectacle auditif autant pour le miaulement des guitares que les chœurs qui côtoient le timbre charmant de la belle Aylin, ensemble et non plus en support. On est directement plongé dans un univers riche où l'oreille est sans cesse sollicitée, dans l'ombre d'un growl face à des choeurs dans une cathédrale, une mélodie pianotée vient caresser une guitare ombrageuse habillant chaque morceau d'un manteau lourd. On retrouve des morceaux qui ne durent que rarement moins de 6 minutes, loin d’être longs ou ennuyeux, et qui nous transportent !

L'introduction "Seti" annonce déjà la couleur et va de pair avec le début de "Serpent" d'une voix inquiétante infantile du plus machiavélique effet. Les introductions des morceaux sont toujours excellentes et annonciatrices de quelque chose d'épique, mais à chaque fois on est un peu déçu … Ce n'est pas que ca retombe, mais disons que les premières secondes amènent une logique musicale qui finalement ne vient pas. C'est un peu déroutant ! En bien ou en mal ? Je vous laisse seul juge ! L'univers de l'album ne laisse pas indifférent, "Sons Of The North" est, selon moi, la jolie pièce qui sort du lot et qui aurait plus mérité son clip plutôt que "Once My Light" qui ne m'avait pas plu à la première écoute. Pour les tatillons, on peut dire qu'il n'y a rien d'innovant dans cet opus par rapport à "Seven Widows Deep", et pour moi c'est le même mais en amélioré justement. Et il y en aura qui pourront argumenter le fait que la dynamique des morceaux reste dans les mêmes tons et que ça peut paraître faire un seul très long morceau, mais à ceux-là je dirais : prenez un casque ou une bonne sono et écoutez vraiment tout ce qu'il y a : une pléiade de sons qui se mélangent dans un univers féerique, parfois sombre parfois non, toujours enjolivé de la douce voix de Aylin égale à elle-même qui, d'ailleurs, nous agrémente de beaux aigus sur le dernier morceau "Tragedienne".

"The Seventh Life Path" est un album à écouter, qui ravira les fans inconditionnels du groupe, qui pourrait très bien plaire aux autres aussi dans quelque chose de très poétique et épique dans le sens orchestral, où le metal est là en support d'un monde porté sur des voix presque mystiques.


Fianna
Juin 2015




"Perils Of The Deep Blue"
Note : 15/20

Après deux années d’absence, Sirenia revient avec un sixième album, "Perils Of The Deep Blue". Le groupe de symphonic / gothic metal et son fondateur Morten Veland nous présentent leur opus le plus abouti à ce jour. En effet, les Norvégiens, fort de leur expérience dans le milieu, ont de quoi faire de jolies choses.

Cet album débute avec "Ducere Me In Lucem", il s'agit plus d'une intro qu'un titre à part entière. Sensuel et acoustique, on est bercé par la voix d'Ailyn, c'est plutôt beau mais un peu trop posé pour une ouverture d'album. Heureusement, notre attente est de courte durée avec l'arrivée de "Seven Widows Weep". C'est entraînant comme il faut et de belles envolées symphonique nous ravient, les riffs sont nerveux donnant un petit côté old school sans trop en faire, ce morceau est bien construit et pêchu même si la structure est répétitive. "My Destiny Coming To Pass" est un titre bestial, on se croirait quelque part sur les côtes de Grèce. Le point négatif de ce morceau est le chant, en effet, on aurait préféré plus de chant masculin ! La voix d'Ailyn est jolie mais bien trop fluette et pas assez percutante. Sur d'autres morceaux cela passe, mais pas ici. La force et l’intensité de "My Destiny Coming To Pass" ne sont pas en accord avec le chant, du coup cela gâche en quelques sorte la chanson... Ensuite, vient le titre "Ditt Endelikt" plus typé rock avec des orchestrations minimales et électroniques. Nous découvrons alors un chant clair masculin bien trop plat, on regrette cette fois la voix féminine. Non, le chant n'est pas en accord avec la musique une fois de plus. Pour résumer, ce titre est linaire et sans réel intérêt.

On retrouve enfin les gros riffs lourds et les orchestrations gargantuesques dans "Cold Caress". Sur ce morceau, Ailyn donne un peu plus de coffre et d'originalité dans sa voix, elle est donc parfaitement intégrée. Les riffs lancinants de "Darkling" s'accordent superbement avec la fragilité de la douce voix féminine ainsi qu'avec la masculine. C'est un beau moment aérien en retenu pour nous délivrer de belles surprises. "Decadence" nous fait changer d'atmosphère avec un titre clairement plus electro et pop. Le mélange est plutôt pas mal, même s'il manque de la matière. En effet, certains passages sont assez vides musicalement. Le morceau le plus long de l'album, "Stille Kom Doden", faisant plus de 12 minutes, est assez progressif. Le début lourd et lent respire le doom. Il y a un petit côté obscène et sombre qui donne au morceau une teinte hypnotique et inquiétante à la fois. "The Funeral March" interpèle dès les premières secondes de par son originalité, on retrouve alors des sons electro mais restant assez discrets. Ensuite, "Profound Scars" est un titre un peu décalé et un peu plus moderne, il se révèle cependant vite lassant et plat. Et pour finir, "A Blizzard Is Storming" est plus symphonique et classique mais pas déplaisant. On ne s'ennuie pas une seule seconde !

Malgré quelques titres moyens, "My Destiny Coming To Pass" est un album comme on en voit rarement dans le symphonique qui devient de plus en plus bateau et commercial. On a une vraie recherche musicale avec du beau travail sur les compositions. Sirenia nous démontre, avec sûrement son meilleur album à ce jour, une musique diverse mêlée à sa propre personnalité.


Nymphadora
Juin 2013




"The Enigma Of Life"
Note : 11/20

Sirenia est le groupe qui a sans doute changé le plus de fois de chanteuse, une nouvelle chanteuse à chaque nouvel album sauf les deux derniers et pourtant j’aurais préféré qu’il change une nouvelle fois. J’aimais la voix de Monica qui a vite été remplacée par la petite nouvelle Ailyn. Une nouvelle chanteuse, une nouvelle voix et un renouveau qui ne fait pas du bien au groupe et je suis déçue de constater que le nouvel album suit le pâle chemin du précédent. Où est passé le Sirenia du début avec des mélodies à couper le souffle où la voix masculine prenait largement le dessus sur le chant féminin ? Le style avait déjà changé au moment du troisième album en 2007 ; "Nine Destinies And A Downfall", le groupe avait alors changé de maison de production, hasard ? Avec une omniprésence de la voix féminine au détriment du chant masculin mais c’était encore bien, ça changeait et Monica avait ce je ne sais quoi de prenant. Et le groupe annonce qu’il se sépare de la chanteuse et la nouvelle venue s’appelle Ailyn avec début 2009 un nouvel album : "The 13th Floor", un opus qui n’a pas reçu toutes mes faveurs, je n’ai pas accroché à la voix, certes des accords bien accrocheurs parfois mais pas de quoi me faire sauter au plafond. Alors que "At Sixes And Sevens" ainsi que "An Elixir For Existence" sont deux albums exceptionnels avec tout le génie de Morten Veland, "The 13th Floor" et le petit nouveau "The Enigma Of Life" ne sont vraiment pas à la hauteur. Ah la la Morten où sont passées ces années où tu créais du metal gothique parfait ? J’en viens à regretter les premiers albums de Tristania pour lesquels œuvrait le musicien. Car finalement Sirenia tout comme Tristania font partie de cette vague de groupe qui à force de renouveau se plante presque complètement. Quelle déception !

Sans être méchante il n’y a quand même pas grand-chose à retenir du nouvel album de Sirenia. La voix de la chanteuse ne me plaît toujours pas, trop fluette, trop aigue, trop hésitante, le genre de voix sur lequel je n’accroche pas même si elle est loin de chanter faux. Les accords sont peut-être bons mais cette voix m’empêche de les apprécier d’autant plus qu’elle est omniprésente. Morten Veland ne chante presque plus à mon grand regret et les accords que je qualifierais de volcaniques, explosifs et pleins d’ampleur dans des titres comme "At Sixes And Sevens"", "Meridian", "In my Darkness Hours",  "The Other Side" ou encore "Voices Within", je ne les retrouve pas et pourtant je les ai cherchés ! Je découvrais l’album dans l’espoir de retrouver les sons accrocheurs d’an temps. Mais non, rien, malheureusement, j’avais juste dans mes oreilles la suite du précédent album. Aucun titre n’a retenu mon attention, sauf peut-être quelques passages mélodiques plutôt bien réussis et un morceau : "Fading Star" qui est l’avant dernier titre de l’album, c’est pour dire si je l’ai attendu, qui réexplore quelque peu les origines mais rien de bien transcendant. Il est vrai, la marque de fabrique du groupe est toujours présente : de bons solos, des accords représentatifs de Sirenia, une mélodie symphonique, les chœurs dont Morten a toujours fait usage mais même présente, elle reste enfouie sous un superflu musical. Même la traditionnelle balade de fin d’album est surfaite et n’a rien de plaisant à côté d’"In Sumerian Haze" du premier album ou encore "Glades of Summer". Ce qui manque le plus dans cet album c’est la mélancolie et la révolte des sentiments, il est fade et je ne ressens rien à son écoute, rien à voir avec les frissons que me procurait "Beyond The Veil" de Tristania ou "At Sixes And Sevens" de l’ancien Sirenia.

Morten Veland nous a habitués à mieux, beaucoup mieux, il est capable de créer des mélodies magnifiques alors quand je me retrouve devant un album comme "The Enigma Of Life", la déception est grande. Il devrait sans doute prendre plus de temps pour nous pondre un bon nouvel album à l’ancienne. Sirenia ne marquera, sans doute, pas les esprits metal gothique et symphonique en cette nouvelle année 2011.


Liz
Janvier 2011


Conclusion
L'interview : Emmanuelle Zoldan

Le site officiel : www.sirenia.no