Le groupe
Biographie :

Sinister est un groupe de death metal de Schiedam aux Pays-Bas, formé en 1988, qui a splitté en 2003, et qui s'est reformé depuis 2005. Le groupe compte à son actif 14 albums, est signé chez Massacre Records, et est désormais composé de : Aad Kloosterwaard (chant / Infinited Hate, Blastcorps, Houwitser, Monastery, Supreme Pain, ex-Thanatos), Toep Duin (batterie / ex-Absurd Universe, ex-Putrefied, ex-Unlord, ex-Consolation, ex-Supreme Pain, ex-Blastcorps, ex-Cardinal, ex-Fuckface, ex-Godmode, ex-Surf Throat), Ghislain van der Stel (basse / ex-Amorgen, ex-Façade, ex-Sepiroth), Michal "Grall" Gralak (guitare / Manslaughter, The Black Disorder, Void On Purpose) et Walter Tjwa (guitare / Radiathor, ex-Mandator, ex-Peligrosso, ex-Hidden Remains).

Discographie :

1992 : "Cross The Styx"
1993 : "Diabolical Summoning"
1995 : "Hate"
1998 : "Aggressive Measures"
2001 : "Creative Killings"
2003 : "Savage Or Grace"
2006 : "Afterburner"
2008 : "The Silent Howling"
2011 : "Legacy Of Ashes"
2012 : "The Carnage Ending"
2014 : "The Post-Apocalyptic Servant"
2015 : "Dark Memorials" (Compilation)
2017 : "Syncretism"
2020 : "Deformation Of The Holy Realm"


Les chroniques


"Deformation Of The Holy Realm"
Note : 15/20

Trois ans après "Syncretism" (2017), les Bataves de Sinister sont de retour avec un quatorzième album toujours aussi old school et absolument conforme à ce que l’on pouvait légitimement en attendre : "Deformation Of The Holy Realm". Sorti sur le label allemand Massacre Records et assorti d’un artwork morbide à souhait signé Alexander Tarcus, ce nouvel opus remet les pendules à l’heure. Comme le dit l’adage, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures.

Groupe culte de death metal s’il en est, Sinister fait là la démonstration de son talent légendaire. Si son style a finalement peu évolué depuis la sortie de son premier LP, "Cross The Styx" en 1992, force est constater que les Hollandais ont gagné en professionnalisme et en précision avec le temps. "Deformation Of The Holy Realm" bénéficie en effet d’une production irréprochable, ce qui donne à ses compos une puissance inégalée. Si Sinister a subi quelques changements de line-up depuis sa création, le chanteur Aad Kloosterward est, lui, toujours fidèle au poste depuis les débuts du groupe en 1988. A l’origine batteur dans la formation hollandaise (de 1988 à 2003), il en est devenu le vocaliste en 2005. En termes de timbre, sa voix me fait penser à celle du fameux George "Corpsegrinder" Fischer, d’où une grande ressemblance de ce nouvel opus avec les derniers LPs de Cannibal Corpse.

Après une intro épique ("The Funeral March"), les Néerlandais entament les hostilités avec le très brutal "Suffering From The Immortal Death" qui plante le décor. Par la suite, les morceaux s’enchaînent sans laisser aucun répit aux pauvres tympans des auditeurs. De l’ultime "Unique Death Experience" au ravageur "Scourged By Demons" en passant par les magistraux "Apostles Of The Weak" et "Oasis Of Peace", le jusqu’au-boutisme des death-métalleux se confirme sans fausse pudeur. La brutalité tranchante des riffs contraste néanmoins avec la beauté des soli de guitare qui agrémentent les morceaux. Seul le titre "The Ominous Truth" apporte un peu de diversité à l’ensemble avec son rythme un tantinet plus mid-tempo que sur le reste du disque et la présence d’un chant clair ici ou là.

Véritable boucherie sonore, ce nouvel album impitoyable le prouve : les Hollandais de Sinister sont des intégristes du metal de la mort qui ne font aucune concession aux modes quelles qu’elles soient. Grâce à eux, on peut l’affirmer haut et fort : death metal is not dead ! Un album qui séduira les adeptes du trve (death) metal !


M.B.
Mai 2020




"Dark Memorials"
Note : 10/20

Putain, déjà plus de 25 ans que les Hollandais de Sinister diffusent leur death à travers l'Europe et la planète. Que le temps passe vite. À peine un an après le très bon "The Post-Apocalyptic Servant", ils reviennent avec un album-hommage-anniversaire, un medley thrash / death qui reprend dix morceaux qui ont marqué leur carrière.

Fondamentalement, on ne constate rien de nouveau chez nos papys des Pays-Bas. C'est toujours ce bon vieux death bien growlé, pesé et ambiant, à l'ancienne, à la guerre comme à la guerre. Enfin, en si peu de temps, comme on peut s'y attendre, le groupe nous pond une production peu aboutie, peu travaillée, sans bonne surprise. Mais soyons tolérants, le but est ici de faire un petit clin d'oeil à quelques groupes qui les ont marqués, tant au niveau du death que du trash... Quoique, non, pas du thrash, puisque même la reprise de Slayer ("Necrophiliac") se veut death à 100%. Même le cover de Kreator ("Under The Guillotine"), bien que correct, fait clairement pitié à côté de l'original, pourtant je ne suis pas du tout fan de thrash à la base.

Pour le reste, je m'attendais clairement à mouiller mon slip comme pas deux : Sepultura, Bolt Thrower, Death, Repulsion etc... Mais non, rien à faire, d'ailleurs pour être honnête, je n'en ai pas reconnu une seule ! Ces groupes mythiques ont tous leur propre style, qu'il soit old school ou non. Mais Sinister tente d'en faire du Sinister, et non pas de les reprendre en y ajoutant un petit quelque chose. Au contraire, la reprise se transforme en massacre : on en retire toute l'originalité pour en faire un banal (mais correct) morceau de death. Ce qui me gêne en fait, c'est que Sinister n'arrive pas à s'approprier les chansons qu'il reprend, qui n'ont plus rien à voir avec les originales. C'est plat et linéaire, peut-être pas fade et sans saveur, mais c'est mou du genou (et pas que). Je préfère encore Korn qui reprend "One" de Metallica, pour vous dire !

Évidemment, il restera toujours le talent et l'expérience d'un grand groupe de death, qui suffira sûrement à sauver la mise et mériter une once d'attention, voire vous conduira à en faire un incontournable de vos soirées blind test. Personnellement, je passe mon tour, la sauce ne prend pas...


Grouge
Juillet 2015




"The Post-Apocalyptic Servant"
Note : 17/20

Je crois que j’ai lâché Sinister à l’époque de "Creative Killings" quand Rachel était au chant. Il était très bon ce disque-là d’ailleurs. Après plus de dix ans sans avoir touché à Sinister, sauf au film du même nom, il est temps pour moi de renouer avec le groupe qui, à ce que je crois entendre, a beaucoup évolué sans jamais lâcher sa raison de vivre : le death metal. En tant qu’autiste de la musique, ma mémoire d’éléphant, enfin il n'y a pas que la mémoire… bref, je me souviens du "pourquoi" j’avais lâché le groupe en 2001. Une raison simple : Sinister tournait en rond. Tout d'abord, on peut dire que l’album bénéficie d’une superbe production et que le groupe a gagné en vitesse. Plus de dix ans plus tard, je constate que le groupe a bien mûri. Les riffs sont restés incisifs, et facile à retenir, tout comme la hargne que j’avais connue en son temps est restée presente. Trêve de mise en bouche, ce n’est pas l’heure de l’apéro. Ah si ! 18h44, je file au salon de thé chercher de la limonade.

"The Macabre God", le second titre, commence un peu comme un morceau de Cannibal Corpse, bon, passons, car musicalement c’est bonnard, que dis-je ? Excellent ! Ca ne sert à rien d’écouter ce qu’ils ont fait durant ces 13 années, je m’attache les pieds dans le présent pour enfin me délecter. La basse sur ce morceau est géniale, ainsi que le chant. Sentez-vous les effluves qui viennent vous titiller les narines ?? Ce sont les effluves d’un très bon skeud. "The Sculpture Of Insanity" montre tout le talent du batteur, il fait d’un morceau typique de death metal, une véritable petite bombe à écouter. Son jeu n'est pas hyper technique mais assez finaud pour être captivant. "The End Of All That Conquers", wah ce riff d’entrée !! La tuerie! La compo est plus lente, ça gratte dur au niveau des manches, Sinister montre un côté sombre et pesant un peu à la Bolt Thrower. L’éclate ! Excellent morceau !! Terrible ! Vachement bien rythmé ! A vrai dire, c’est du Sinister comme j’ai toujours rêvé de l’entendre : créatif et puissant.  Je n'en suis qu’au cinquième morceau, vin diou !! "The Masquerade Of An Angel" commence lui aussi de façon lente, puissante, inquiétante. Putain, c’est dingue de croire qu’ils ont réussi à se renouveler à ce point. La puissance des riffs et du mix de ces dites grattes est hallucinante.   La grosse éclate, je jouis, vite un autre froc !! Septieme titre... Pfff il y en a treize, je vais crever avant, obligé !!

Dire que j’avais une petite inquiétude avant d’écouter ce skeud. Après sept compos, je ne peux que déjà conseiller, sous peine de mort, d’écouter et d’acheter "The Post-Apocalyptic Servant". Rien que pour la prod' monstrueuse de l’album, c’est simplement ce style de mix final que j’aime, de la puissance à l’état pur. "The Burden Of Mayhem" accélère encore un peu plus le tempo. J’adore quand le batteur blaste  et balance un gros tapis de double en même temps, l’effet est radical. Encore un gros morceau. "Fall From Grace", ça vous dit quelque chose ?... Morbid Angel ! Sinister fait donc une cover des Floridiens. Le résultat est sans grande envergure, d’autant plus que le morceau original n’en a pas vraiment non plus. Autre reprise de l’album, "Deadly Inner Sense" de Paradise Lost… Chiant comme l’original. Dernière cover et dernier morceau, tout aussi chiant que les deux autres : "Unstoppable Force" d’Agent Steel. Je ne suis déjà pas fan des covers sauf exception, eh bien je confirme que je ne suis définitivement pas fan des covers. Comment conclure un album exceptionnel de façon merdique ?? Sinister vient de le faire. Je ne vais finalement pas compter ces covers de merde dans mon mot de la fin, sinon ça va me gâcher la joie que j’ai pu avoir à écouter "The Post-Apocalyptic Servant".

Donc, en conclusion, et avant que je ne parte dans une colère noire à cause de ces maudites reprises…, il est bon de savoir que cet album est énormissime.  Rien à jeter… ou presque. Ah j’oubliais, la pochette est majestueuse, en fait il n'y a rien à jeter… ou presque.


Davidnonoise
Mai 2014




"The Carnage Ending"
Note : 16/20

Sinister est un vieux de la vieille, du coup ce nom devrait vous dire quelque chose, non ? Les petits gars sont hollandais et sentent bon le gouda, enfin c'est ce qu'on m'a dit, je n'ai pas été vérifier moi-même. Pour ceux qui ne le savent pas, Sinister c'est du death orienté "I love you Satan". Leur nouveau méfait s'appelle "The Carnage Ending", titre amusant car je vous garantis que quand vous appuierez sur "play", le carnage ne fera que commencer ! Avant toute chose, il faut savoir que le groupe a totalement changé de line-up hormis son leader Adrie Kloosterwaard. On pourrait penser à un total remaniement de son mais en fait non, cet album ne révolutionne pas le son Sinister pour autant, du coup on se doute bien qui c'est qui est le chef hein ! Ce qui fait un peu bizarre, c'est l'intro, plus typée black que death... Probablement pour faire plaisir à moooooooossieur Lucifer (il paraît qu'il a un ego démesuré ce type).

On ne va pas aller par quatre chemin, gros riffs, gros palm mutes, gros blasts, et grosse double pédale. Rajoutons-y une voix d'outre-tombe bien gutturale et voilà ce qui vous attend. C'est rapide, très rapide, beaucoup beaucoup de blast et quand le groupe lève le pied, c'est le batteur qui les rabaisse pour bourriner sa double pédale. On pourrait penser que ce ne sont que des brutes, oui ce ne sont que des brutes mais pas que ! Les guitaristes nous servent des solos très mélodiques et qui, au final, s'intègrent parfaitement au bordel sonore. Au niveau technique, rien à redire, les mecs connaissent leur instrument (aussi bien guitare que batterie) sur le bout des ongles (et orteils). La voix, quant à elle, même si elle reste monocorde et sans variation d'un bout à l'autre, il faut dire que le gars assure sans problème. Le seul instrument qui, encore une fois, reste en retrait est la basse, elle est audible mais il faut tendre l'oreille... Les titres, quant a eux, même s'ils restent dans la plus pure tradition death et qu'ils ne révolutionnent rien du tout, sont très accrocheurs et bien écrits.

Pour finir tout cela si ce n'était pas suffisant, le groupe nous gratifie de quelques, enfin 5, bonus tracks, des covers de groupes de musique traditionnelle hollandaise. Ou alors ce sont des groupes de death ? Ouais, je crois m'être trompé, c'est bien du death. La production sonore est de haute volée et la pochette... mais putain matez-moi cette pochette magnifique !!! Au final, même s'il ne fait que rajouter de l'eau au moulin du death, cet album vaut son pesant de gouda.


Danivempire
Septembre 2012




"Legacy Of Ashes"
Note : 16/20

Sinister est un groupe de death metal hollandais. Ils nous livrent ici leur dernier méfait, je m'en vais vous conter ce que ça donne. L'album est assez court, 37 minutes, et vous aurez en gros du death, du death, du death. Pas du melo death, pas du deathcore, pas du death 'n' roll, non du pur death dans la plus grosse tradition. C'est peut-être la seule chose que l'on pourrait reprocher à cet album (d'ailleurs, d'après les chroniques que j'ai pu lire ça et là on le lui reproche à fond), c'est qu'on a droit à tout le cahier des charges du death et qu'à aucun moment le groupe ne sort ne fût-ce que d'un millimètre de sa route toute tracée. Pour ma part, cela ne m'a pas trop gêné, cet album est bien brutal comme il faut. Les riffs sont puissants et techniques, la batterie martèle à grand renfort de double pédale et de blast, et la voix gronde dans son plus bel apparat guttural. Même si l'originalité n'est pas de mise, la technique est là et on sent qu'ils ne sont pas là pour rigoler et qu'ils sont bien rodés. La musique est très sombre et brutale et on ne s'ennuie pas durant la (courte) durée de cet album. La qualité du mix sonore est parfaite et la pochette est tout simplement sublime. Alors vous avez le choix, si vous êtes fans de death bien brutos et old school jetez une oreille. Si au contraire vous aimez le death mais avez envie d'un groupe qui sort des sentiers battus, passez votre chemin. Moi, mon choix est fait !


Danivempire
Juin 2011


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/sinisterofficial