Ils le disent eux-mêmes sur leur MySpace : "de nos jours, l'achat d'un disque, c'est plus que de la simple consommation, c'est une démarche engagée". C’est vrai. Et moi-même, avec mon maigre budget culturel, je regarde à deux ou trois fois avant de m’engager. Mais là j’ai foncé. Sans hésitation, avec un réel plaisir. Il fallait que j’ai ce disque, pour moi, pour pouvoir écouter ces cinq morceaux partout et tout le temps, sans dépendre de leur MySpace, et puis pour eux, pour leur dire "c’est du beau boulot les gars, continuez s’il vous plaît". Cet été donc débarquait cet énième re/dé-formation des Psykup, après des side-projects à base de Manimaux (Ju et Brice) et d’autres made in Alaska (Vidda et Milka). Celui-ci, Simone Choule, emprunte son nom au film Le Locataire, de Roman Polansky, dans lequel cette brave mémé Simone s’est jetée de la fenêtre de son appartement. Le premier EP compte cinq titres. "You Cheap Little Slut", "Bathyscaphe", "Black Page", "Asphalte" et enfin "Lithops". Cinq petits morceaux auto-proclamés rock expérimental, quelque part entre le punk criard et le post-rock maladif. Ca alterne trips déjantés braillards et cris écorchés avec sons jazzy et voix douce de Ju qui d’ailleurs est bluffant de… d’éclectisme, gros bruit garage qui tache avec mélodies bien pensées et technicité à tout épreuve, gros crashs schizophréniques barrés avec calme planant et lucidité froide… Bref, cet album est démentiel, angoissant, génial, bestial (manimal, presque, mais pas tout à fait), et en plus ne se prend pas au sérieux ("oh yeah"). Mention spéciale au chant, vraiment, et à "Black Page" qui hante sans cesse mon cerveau. Honnêtement, je n’ai rien entendu de mieux dans le domaine du rock depuis des années. Des siècles. J’écoute ça depuis Août et je ne suis pas lassée. Amateurs de hardcore comme de sonates, cet album sans prétention mais superbe est pour vous. Un groupe à suivre donc, avec quelques dates de concert dont un gratuit à Montpellier au Rockstore le Samedi 29 Novembre et, un gros truc de fou, la Papa Now Hell Fest au Bikini de Toulouse en présence également de My Own Private Alaska, Manimal, Ethersens, et Fryzzzer, et puis j’espère d’autres albums à suivre…