Avant même d’entendre ne serait-ce qu’une seule note d’un nouvel album, il y a des indices qui permettent de  deviner  à quoi nous avons affaire. Dans le cas de Shadowpath, une pièce de 15:40 en ouverture d’album ne laisse pas présager de la pop bonbon.

"The Lifeline Economist" se pose là et s’impose lentement, tel un mantra, tout en douceur au début et poursuivant peu à peu vers son apogée metal, aux influences gothiques, doom, death et avant-garde. Le tout est porté par une trame progressive, sans faire dans le technique à outrance, mais clairement avec l’idée de ne pas faire dans le linéaire, mais bien dans l’exploration sonore. Le ton est donné donc pour "The Aeon Discordance", deuxième album de la formation suisse Shadowpath. "Outside The Tetrahedron" se veut beaucoup plus proche du death / gothic metal, avec encore un fond progressif, résolument une pièce plus pesante qu’en ouverture.

Clairement le groupe cherche à se démarquer et créer un produit unique. L’introduction de "Unwounded We Bleed" témoigne directement de cela avec ses sonorités prog / folk mettant de l’avant la magnifique voix de Simone Christina. Ce morceau se veut peut-être plus  soft  mais si vous portez une attention particulière, vous serez ravis d’entendre les arrangements derrière, qui se veulent dynamiques et variés. Cela ne veut pas dire que le metal est laissé de côté pour autant, et les growls sont à nouveau au rendez-vous. La beauté de cet album, riche en atmosphères diverses, réside dans les fausses pistes que le groupe nous tend, à chaque fois nous laissant croire à un style tout en opérant un virage à cent-quatre-vingts degrés vers autre chose. La définition de progressif quoi.

Moi qui me plains constamment du manque d’originalité des groupes, je me dois de saluer le travail de composition de Shadowpath qui, clairement, réussit le pari d’être unique en son genre.