Le groupe
Biographie :

Shade Empire est un groupe de death / black metal mélodique finlandais formé en 1999 et actuellement composé de : Eero Mantere (basse / ex-Irreverence), Juha Sirkkiä (guitare / Thence), Erno Räsänen (batterie / Thence, Winterwolf, ex-De Lirium's Order), Aapeli Kivimäki (guitare / Silentium, Soulfallen, ex-Beautiful Betrayal, ex-For Selena And Sin, ex-Teardown, ex-Cold Hours ) et Henry Hämäläinen (chant / Halysis, Neon Dæmon, ex-Asylum 8, ex-Suicide Symbiosis, ex-Nemecic, ex-Raven Claw). Après "Sinthetic" (2003), "Intoxicate O.S." (2006) et "Zero Nexus" (2008), Shade Empire sort son quatrième album "Omega Arcane" début Mai 2013 chez Candlelight Records, suivi de "Poetry Of The Ill-Minded" en Juin 2017, et de "Sunholy" en Septembre 2023.

Discographie :

2004 : "Sinthetic"
2006 : "Intoxicate O.S."
2008 : "Zero Nexus"
2013 : "Omega Arcane"
2017 : "Poetry Of The Ill-Minded"
2023 : "Sunholy"


Les chroniques


"Sunholy"
Note : 17/20

Shade Empire est de retour avec un nouvel album. Depuis 1999 en Finlande, le groupe propose une approche unique d’un mélange entre black et death metal. En 2023, Eero Mantere (basse), Juha Sirkkiä (guitare, Thence), Rasane (batterie, Thence, Winterwolf), Aapeli Kivimäki (guitare, Soulfallen, Silentium) et Henry Hämäläinen (chant, Halysis, Neon Dæmon, ex-Raven Claw) continuent leur aventure avec "Sunholy", leur sixième album, qui sort chez Candlelight Records. Les orchestrations ont été réalisées avec l’aide de Francesco Ferrini (Fleshgod Apocalypse).

"In Amongst The Woods", le premier titre, nous accueille avec un son glacial et un cri viscéral, puis développe son atmosphère pesante en laissant les riffs majestueux cohabiter avec des parties vocales changeantes. Le groupe place habilement de nombreuses pauses, rendant le son inattendu avant que "The Apostle" ne nous frappe avec son introduction imposante, rapidement complétée par un chant clair qui rend la rythmique épique, ou par des hurlements sauvages qui contrastent avec la beauté des orchestrations. Le vocaliste ne se prive pas pour apporter une grande diversité tout comme sur "This Coffin An Island" qui place également des claviers modernes dans une approche orientée prog, qui se confirme lorsque saxophone et voix féminine entrent en jeu. Le titre restera plutôt calme jusqu’à la fin, mais la fureur resurgira sur "Sunholy", le titre éponyme, qui nous écrase sous un son massif aussi sombre que majestueux, qui réservera une place légèrement plus timide au chant clair. Le break laisse quelques mots mystérieux errer avant que la rythmique pesante ne revienne les balayer, laissant ainsi place à "Torn Asunder" et à ses riffs saccadés mécaniques recouverts de parties vocales lancinantes.

Si certaines parties sont réellement lourdes et agressives, le ton s’apaisera vers la fin, laissant "Maroon" renouer avec des leads cinglants et glaciaux ainsi qu’avec des éléments old school plus féroces. Mais les éléments mystiques et mystérieux ne tardent pas à faire ralentir l’ouragan de fureur, qui nous laisse passer de la terreur à la quiétude avant d’exploser à nouveau, offrant une performance vocale intense avant de s’imprégner une fois de plus de tonalités apaisantes sur "All-Consuming Flame" qui s’embrase progressivement. De temps à autres, la rythmique se renforce et adopte des éléments nouveaux, tels que le saxophone qui fait son retour, puis c’est avec une touche très aérienne que "Profane Radiance" débute, mais elle ne dure évidemment pas et elle se laisse emporter par des éléments beaucoup plus rapides et acérés. Le titre est guidé par ses éruptions ravageuses, qui finiront par se tarir pour nous mener à "Rite Of Passage", l’apaisant dernier titre, qui referme l’album grâce à ses mélodies enivrantes qui volent au-dessus d’une rythmique simple, accueillant une voix claire maîtrisée.

Le monde de Shade Empire n’est pas fait que de noirceur, il autorise même "Sunholy" à proposer des mélodies entêtantes pour contraster ses riffs les plus bruts et ses orchestrations les plus majestueuses de manière très naturelle.


Matthieu
Septembre 2023




"Omega Arcane"
Note : 17,5/20

En 14 ans de carrière et 3 albums, les Finnois de Shade Empire on su se faire une place de choix dans le coeur des amateurs de metal, aimant les musiques sortant des sentiers battus. En effet, le groupe est loin de faire du black basique ! Il l'agrémente avec talent d'une puissance death metal et de savoureux éléments symphonique et épiques. Tous ceci est souvent agrémenté avec finesse de sonorités indus et futuristes, ajoutant une corde à leur arc. Et c'est en ce printemps 2013 que tous ces éléments se réunissent pour un nouvel album, "Omega Arcane", chez Candlelight Records. Le combo nous revient ainsi après 5 ans d’absence et leur précédent album "Zero Nexus", avec du très lourd en 11 pistes du tonnerre !

Le début du premier titre, "Ruins", est en quelques sorte l’introduction de l'album. On est embarqué par la beauté délicate et la force de la musique presque chevaleresque qui aurait pu sans problème être composée pour un film ! Puis, la rage éclate dans une brutalité totale accentuée d'orchestrations grandiloquentes. Telle une machine à tuer, Juha Harju vocifère ses paroles empreintes de malheur dans un chant variant continuellement entre le scream et le growl. Le groupe nous montre également une autre facette de son talent avec un passage aérien et mélancolique inattendu. "Dawnless Days" est résolument symphonique et rentre-dedans, ce qui crée une osmose parfaite. Cela ressemble un peu à la façon de faire de Septicflesh, bien que leur musique soit tout de même éloignée. Il s'agit d'un mélange détonnant de force martiale et de beauté tonitruante ! Ensuite, on retrouve la touche électronique plus présente sur les anciens opus dans "Until No Life Breeds". Ce titre reste en accord avec les autres mais amène une ambiance futuriste et spatiale. "Dimenbodiment" amène un court instant de répit. En effet, c'est un titre beaucoup plus posé et atmosphérique, il est constitué de grandes envolées épiques et majestueuses qui on un fort pouvoir hypnotique. Ce titre est presque lumineux, et l'on s'imagine de splendides paysages à perte de vue. Le moment idéal pour s'évader !

Ensuite, avec plus de 13 minutes, "Ash Statues" est le titre le plus long et progressif de cet album. En effet, il se compose de plusieurs parties. Tout d'abord avec l'introduction, on est happé par l'aventure, le rêve et la soif de découverte. La force est retenue alors que la poésie se laisse porter. Le morceau s'habille ensuite de riffs directs tandis que l’atmosphère et vraiment mélodique. Il y a ensuite un passage quelque peu déstructuré et étrange, un peu post black. La suite se révèle très épique, puis mystérieuse avec des interventions de chant féminin plutôt agréable. Et pour finir on a une fin bien plus violente. "Malicious Winds" est un morceau agressif et énervé d'entrée ! Eh oui, attention, les Finlandais peuvent se révéler plus dangereux que ce qu'il n'y paraît ! Ce titre fait penser au réveil d'une créature infâme de cruauté. On voit de grandes flammes venant chatouiller notre peau pour la noircir ! Les sonorités orientales et les chorus féminins sont sympathique et assez flippants.

On retrouve ensuite un autre morceau plus moderne, "Traveler Of Unlight". Surfant sur un black metal indus, la musique s'en retrouve moins symphonique. Les riffs et autres ambiances, cependant trop communes, rendent ce morceau moins intéressant. "Devolution" est un intermède bien original. C'est un savant mélange de sonorités celtiques / médiévales et électroniques avec un fond épique. Les éléments se déchaînent comme des messagers de la désolation annoncée avec "Slumbering Giant" ! Oui, ce titre est de mauvais présage mais il produit au contraire un plaisir plus qu’intense ! Tout n'est que finesse et émotions, bien que les riffs soit lourds. Les ambiances et chorus lyriques suivis du déferlement brutal qui suit ensuite nous hérissent carrément les poils ! On pourrait penser que le titre suivant "Nomad" est plus basique et commercial de prime abord, mais finalement ce n'est pas le cas. En effet, les riffs paraissent plus communs à certains moments mais il arrive toujours un petit plus décalé et inhabituel. C'est un univers de science-fiction, toujours épique mais épique du côté spatial ! Ce titre se révèle aussi beaucoup plus death autant pour la musique que pour le chant. "Omega Arcane" est le dernier titre de l'album, on n'est pas déçu car ça envoie du pâté ! Des parties de clavier plus enfantines et des vocalises en fond résonnent comme un chant d'innocence. Ce morceau est instrumental et l’absence de chant ne dérange pas. En effet, on est tellement absorbé par la grande beauté de la musique que l'on n'y prête pas vraiment attention.

Shade Empire et ses musiciens de talent nous offrent un album d’excellence ! Telle une bombe de richesses et d'énergie, "Omega Arcane" nous donne une bonne claque ! Il s'agit d'une musique inspirée avec de superbes orchestrations s'alliant à merveille avec la puissance. C'est un opus coup de coeur de très bonne qualité comme on en n'avait pas vu depuis un moment dans ce style ! Il fera assurément le bonheur des amoureux de bon black metal symphonique et couillu !


Nymphadora
Avril 2013


Conclusion
Le site officiel : www.shadeempire.com