Le groupe
Biographie :

Serments, formation rock emmenée depuis 2005 par sa charismatique frontwoman Vanessa, prend réellement vie et évolue parmi la scène parisienne depuis 2007. Fort de leur premier EP 5 titres "Gone Away" entièrement autoproduit sorti en 2008, le groupe part à la rencontre du public et de la scène (Ninkasi Kao, Espace B, Pub ADK ou encore en participant au Fallenfest) et partage l’affiche avec des groupes comme Lunatic Age, Madame De Montespan, Hey Hey My My, Devianz… Au printemps 2009, le groupe enregistre un premier album beaucoup plus abouti et construit. Entièrement composé par Vanessa et son guitariste Romain, l’album est enregistré et mixé par une des références du milieu en la personne de Christian Carvin (Eths, Caedes, Curtiss…) au studio All Production. Le groupe livre alors un mélange habile d’une voix assurée rageuse mais aussi aérienne, de riffs lourds teintés d’ambiances mélancoliques qui font de ce premier album un élément clé permettant au groupe de proposer une musique riche en émotions. Aujourd’hui, place au second album "Erotic Drive", dans la même lignée mais en encore plus fort.

Discographie :

2008 : "Gone Away" (EP)
2010 : "Utopia"
2012 : "Erotic Drive"


Les chroniques


"Erotic Drive"
Note : 17/20

Changement radical pour Serments, non pas au niveau de la musique mais au niveau de l’artwork. Si "Utopia" était un mélange de nuances et de teintes, "Erotic Drive" se livre dans son plus simple appareil, ou presque. Un artwork entièrement noir (ou blanc) avec pour seul contraste le nom du groupe et de l’œuvre dans une typographie blanche et grise (ou noir). Le changement est-il aussi brutal musicalement ?

Absolument pas ! On découvre, à travers les premiers titres de l’album à savoir "Pocket Gun", "ERW" et "2pm" une nette évolution. Le groupe nous sert une musique plus mûre et extrêmement cohérente. On sent encore et toujours cette grosse influence Deftonienne (chant, batterie, son de gratte) mais qui s’en plaindrait ? Ils ne font pas un copier-coller dégueulasse de ce qui existe déjà mais ils s’inspirent de ce qui les touche pour nous toucher à leur tour. Serments est également devenu plus efficace, plus percutant, frappe comme il faut au bon moment ce qui permet d’aller plus directement au cœur des choses. La technicité vocale de Vanessa a évolué aussi. L’alternance cris-chant est toujours bien présente mais paraît beaucoup mieux maitrisée avec un chant aérien plus convaincant et des hurlements plus sauvages qu’auparavant. Bon… fini les compliments parlons à présent de ce qui est un peu moins emballant. Pour être tout a fait sincère il n’y a pas grand-chose à dire ici si ce n’est citer quelques titres qui paraissent un peu en deçà des capacités réelles du groupe à nous faire ressentir des émotions fortes. Je pense notamment à "Sick Shit" et "Heavy Night" où l’on a un peu tendance à décrocher de la voix par moments. Le second bémol concerne les influences du groupe. Certes je précise que sentir l’énorme influence de Deftones ne me dérange absolument pas, cependant, je lève simplement le drapeau "danger". Attention à ne pas tomber dans la facilité qui effacerait, de surcroît, toute la personnalité du groupe.

L’album comporte onze titres mais pour ceux qui ont encore la foi et qui achètent les albums (oui oui, ça existe, je vous assure), vous aurez le choix entre trois versions différentes, trois artworks différents et trois titres bonus différents pour chaque version, ce qui fait un total de douze titres à écouter sans modération. Evasion assurée.


Kévin
Avril 2013




"Utopia"
Note : 15,5/20

Des couleurs à la fois chaudes et fraîches dans un style épuré et imprégné de poésie, c'est "Utopia", le premier album de Serments que j'ai entre les mains et déjà la pochette donne envie d'insérer le disque dans la platine. C'est parti pour 13 titres de découvertes et c'est par un riff très post-hardcore que ça commence. Planant et puissant à la fois, "Destroy My Head" permet de savourer dès le début le grain de voix de Vanessa dans une ambiance musicale à la limite du screamo.

Le second titre est celui qui a été choisi pour le premier clip, il s'agit de "I Want To Exist". Dans le même esprit, les mélodies s'envolent pour emmener l'auditeur ailleurs, loin, très loin. Un arpège crunchy introduit "Moon" et les premiers cris apparaissent pour faire agréablement croustiller nos oreilles. C'est bien fait et il n'y a pas d'abus. On note ici une alternance violence / accalmie rappelant énormément Deftones et d'ailleurs on sent une grosse influence de ce groupe sur l'ensemble du CD jusque dans la batterie, ce qui n'est pas pour me déplaire. On continue avec "Anyway" où une voix d'avantage hargneuse mène la danse et emmène le reste du groupe dans un rythme soutenu et saccadé jusqu'à l'éclaircissement. Une vrai bulle d'air. Et de l'air Vanessa n'en manque pas puisqu'elle nous offre dans "Inside", de belles envolées vocales soutenues par une guitare saturée et sombre. Le groupe nous offre une pause calme avec "Everytime I Fall" enfin… pendant LA minute d'introduction seulement car le groupe maîtrise bien les structures en montagnes Russes et n'hésite pas à nous en faire profiter. "The Whole Process" c'est un mur de son qui s'abat sur le cerveau et le début est vraiment déstabilisant quand ça explose. Très bonne surprise en somme pour ce titre écorché. En parlant de mur de son c'est justement "Walls" qui prend la relève pour un peu plus de quatre minutes d'une composition digne d'un "Saturday Night Wrist" de Deftones. Un vrai régal. Le CD se poursuit avec "Breaking", plus ancré dans un style rock alternatif. Un morceau réussi certes, mais à la personnalité moins prononcée et contenant quelques longueurs. "The Selling" aussi est un titre qui reste légèrement en arrière plan en se rapprochant de sonorités rappelant Evanescence. Bien entendu je n'ai rien contre ce groupe mais à l'écoute de l'album de Serments je n'ai pas senti un besoin des musiciens de faire une musique comme celle-ci. Heureusement on change vite d'univers avec "Sleep" où la longue introduction paraît être un clin d'œil au projet Team Sleep de Chino Moreno ! Alors là on vous allez vous dire que j'évoque toujours les mêmes références mais je n'y peux rien, je parle de ce que j'entends et ressens ! Retrouvailles agréables avec les sonorités du début de l'album avec "It Comes" qui en douceur nous transporte vers "No conscience" qui signe la fin de cette galette sur un morceau particulier mais néanmoins agréable.

Un album synonyme de poésie qui fait voyager. La production est puissante et il est nécessaire d'écouter sur un matériel adapté pour ne pas avoir de soucis de saturation. Un petit regret concernant quelques morceaux un peu plus "classiques". Je conseille cette charmante galette à tous les amateurs du son des Deftones n'ayant rien contre les voix féminines. Les musiciens de Serments savent montrer ce qu'ils aiment tout en créant un son bien à eux, ce qui est aujourd'hui relativement rare pour avoir le mérite d'être signalé !


Kévin
Juillet 2010


Conclusion
Le site officiel : www.serments.fr