Tout métalleux normalement constitué ne peut qu'aimer, voire adorer Aborted. Alors quand un projet brutal death fait appel à certains de leurs membres, on ne peut qu'être curieux de savoir ce que ça donne. Voici donc Serial Butcher, qui comme son nom l'indique, revient avec une belle boucherie, 5 ans après "A Crash Course In Cranium Crushing", qui n'était que leur premier véritable album. Ce second opus a été enregistré et mixé par Lander Cluyse (Hessian, Oadthbreaker, Amenra...), et masterisé par le guitariste du groupe, Kenneth Keysers.

Sous cette pochette old school, nos amis belges nous délivrent un brutal death puissant, qui vient nous biffler les joues durant sa quarantaine de minutes. Le programme est bien connu de tous, mais il fonctionne ici très bien. Cela m'a rappelé leurs compatriotes de Resistance, depuis qu'ils officient sous l'étiquette du death. Mais avec Serial Butcher, c'est largement le bourrin qui domine, parfois un peu brouillon à l'image d'une voix gutturale légèrement sous-exploitée, mais clairement, ça pète de tous les côtés, sans le moindre temps de repos...

Et c'est bien ça qui me dérange au final. Parce qu'avec un groupe comme Aborted, ça montait, ça descendait, une sorte de montagne russe musicale qui ne cessait de nous surprendre et de nous scotcher. Là, avec Serial Butcher, le rythme reste le même quasi tout le temps. Je n'irai évidemment pas jusqu'à dire que c'est chiant, loin de là, mais quand on arrive vers la fin de l'album, on commence à se lasser d'une certaine répétitivité. Prenez par exemple la huitième piste, "Facialized By A Flamethrower", qui se traîne péniblement durant une longue intro dépassant la minute, puis se lance timidement sur un même riff bien trop long et des growls bien trop renfermés pour pouvoir les entendre parfaitement. Dommage.

Au final, Serial Butcher offre tout de même une prestation de qualité, bien en-dessous des ténors de la profession mais qui saura amplement satisfaire les petits curieux.