Le groupe
Biographie :

Secret Rule est un groupe de metal mélodique italien formé en 2014 et actuellement composé de : Andy Menario (guitare), Angela Di Vincenzo (chant), Nicola "Nyk" Corrente (batterie) et Michele Raspanti (basse). Secret Rule sort son premier album, "Transposed Emotions", en Février 2015 chez Rocksector Records, suivi de "Machination" en Juin 2016 chez Scarlet Records, de "The Key To The World" en Novembre 2017 chez Pride & Joy Music, et de "The 7 Endless" en Janvier 2019.

Discographie :

2015 : "Transposed Emotions"
2016 : "Machination"
2017 : "The Key To The World"
2019 : "The 7 Endless"


Les chroniques


"The 7 Endless"
Note : 17/20

Vous connaissez cet incroyable sentiment lorsque vous écoutez pour la première fois un album et que vous êtes certains de vivre un moment unique tant au premier instant la musique vous fait un effet de bonheur instantané ? L’un des désagréments de chroniquer des albums est que ces moments de grâce sont de plus en plus rares. Par chance, ils subsistent toujours et c’est avec joie que j’ai pu vivre à nouveau le tout avec le dernier Secret Rule.

Les groupes power metal "à chanteuse" sont légion et sortir du lot tient presque du miracle ces dernières années. Tout comme Amberian Dawn et Dawn Of Destiny (clairement la qualité réside dans le "Dawn"…), "The 7 Endless", troisième album du groupe, me gifle au visage comme une tonne de briques. C’est rapide, rafraîchissant, dynamique et "boosté" aux mélodies. Vocalement, Angela Di Vincenzo me rappelle beaucoup Sarah Jezebel Deva (choriste Cradle of Filth et chanteuse d’Angtoria). Elle possède une solide voix, capable de performance de haute voltige sans faire dans le chant opératique pur.

Musicalement, fort d’une production sans faille, l’album possède également une fluidité entre les morceaux fort appréciable, qui ne laisse jamais vraiment de temps mort. Chacun des instruments est à sa place et ne s’impose pas sur les autres, quoique les arrangements symphoniques puissent porter à être un peu plus présents que le reste. Cela demeure tout de même très "heavy" et dynamique ("Destiny" étant une pièce toute appropriée pour illustrer le propos… rapide, intense).

Maintenant que Within Temptation a clairement délaissé le metal symphonique pour rejoindre les rangs de la pop, la porte est grande ouverte pour de nouvelles formations. Il ne reste à Secret Rule plus qu'à saisir l’opportunité. Le talent y est. Il faudra seulement trouver le juste milieu entre demeurer dans ce style et évoluer.


Mathieu
Avril 2019




"The Key To The World"
Note : 17/20

Les groupes mettant de l’avant une chanteuse sont maintenant légion et n’impressionnent plus autant qu’avant, si on revient en 1998 lorsque sortit le surprenant et venu de nulle part "Oceanborn" d’un certain Nightwish. Le metal avec une chanteuse d’opéra ouvrait le bal et pavait la voie à une multitude de formations qui allaient suivre allégrement la parade, que ce soit After Forever, Epica, Delain, Edenbridge et j’en passe.

Secret Rule, d’Italie, vient donc s’inscrire directement dans cette catégorie metal mélodique à chanteuse. Le groupe tire-t-il son épingle du jeu ? Tout d’abord, au chant, nous avons droit à Angela Di Vincenzo qui, malgré un accent anglophone assez marqué (cela est particulièrement évident sur "Are You Gone ?"), possède un timbre de voix majoritairement dans les notes médianes, sans trop s’aventurer dans les hautes sphères. À titre comparatif, je dirais qu’elle ressemble à s’y méprendre à une autre de ses consœurs italiennes du nom de Giorgia Gueglio (Mastercastle). Sa voix est mélodique, elle démontre un contrôle sans faille et rend l’écoute de cet album des plus agréables. Le rapprochement avec Mastercastle peut également s’étendre au niveau de l’écriture des morceaux, Secret Rule évoluant dans un metal néo-classique mélangé à une approche plus traditionnelle, incorporant au tournant des claviers plus modernes. Et que dire de l’excellente pièce "Twin Flames" rappelant au passage Eldritch dans ses meilleures années (l’écoute des claviers vous rappellera l’excellent Oleg Smirnoff de cette excellente formation).

Autant la production s’annonce plutôt faible sur le premier morceau, le tout semble prendre un virage de qualité surprenant et une fois l’oreille habituée, on a droit à un travail somme toute de bonne facture, courtoisie de MM. Matteo Ferrera et Fabio D’Amore (ce dernier étant l’excellent bassiste de Serenity). J’aurais préféré une distorsion plus puissante qui aurait donné plus de punch à l’ensemble. La batterie souffre elle aussi de cette production un peu mince parfois. Dommage, car la composition des 12 pièces de cet album (si on omet l’inutile 40 secondes d’intro) est particulièrement efficace et inspirée. On passe au travers des 51 minutes de "The Key To The World" sans ennui, curieux d’entendre la pièce suivante.

L’on peut considérer Secret Rule comme relativement nouveau sur la scène metal (2014), cependant je ne vois pas pourquoi le groupe ne parviendrait pas à se démarquer et faire sa place au sein de la confrérie. Le travail est au rendez-vous et leur désir de produire un metal de qualité s’entend tout au long de ce troisième album, qui pourrait s’avérer celui qui le fera enfin connaître à travers le monde.


Mathieu
Mars 2018




"Machination"
Note : 16/20

La scène metal italienne est surtout connue pour son power metal. Plus rares sont les groupes gothiques et symphoniques, à la Within Temptation. Les premières pièces de l'album donneront l’impression d’un air de déjà-vu plus que consommé, et pourtant la surprise viendra de la quatrième chanson, "Dolls" et son growl bien senti en guise d’introduction. Double grosse caisse à la vitesse de la lumière, les guitares suivent la cadence sans relâche, bien "downtunées". Retour des growls en accompagnement du refrain et on a ici un beau petit bijou.

La suite n’en est que des plus réjouissantes avec un morceau digne des meilleurs albums de Dawn Of Destiny ou Amberian Dawn. Cette entrée en lmatière témoigne d’ailleurs de l’étendue des influences présentent sur l’album. Empruntant des plus grands du genre, Secret Rule parvient tout de même à définir sa propre identité, plutôt que de ne faire que dans la copie pure. Une telle musique demande une production particulière, et le groupe a fait appel à M. Tue Madsen (The Haunted, Moonspell, Dark Tranquillity) pour produire l’album. Qui dit metal symphonique et mélodique dit ambiances grandioses, son majestueux et mélodies imposantes. Tout y est, rendant honneur sans faille à la musique de Secret Rule, théâtrale et émotive. "You’re The Player" est la pièce toute indiquée pour témoigner du travail de Madsen. Les claviers sont présents sans être écrasés par les guitares, pesantes et dynamiques et la voix bien en avant-plan d'Angela Di Vincenzo.

Comme tout bon groupe de metal italien, la chanteuse, fort talentueuse, n’échappe malheureusement pas au terrible syndrome de l’accent anglais. Cela transparaît notamment sur la pièce "The Savior" où bien souvent il sera quasiment impossible de comprendre ce qu’elle chante. Elle m’a d’ailleurs fait souvent penser à la chanteuse d’Angtoria, choriste de Cradle Of Filth, Sarah Jezebel Deva. Saluons au passage la présence de membres de renom sur l’album, venant partager leur savoir-faire : Stefan Hellebald (Within Temptation – guitare), Timo Somers (Delain – guitare) et Fabio D’Amore (Serenity – basse), qui ajoutent par leur présence une énième dose de talent à un groupe qui n’en avait déjà pas vraiment besoin à la base.

"Machination" possède une particularité singulière : l’album, tout comme un excellent vin, s’améliore en vieillissant. En effet, les débuts plutôt inégaux laissent place à une solide performance tout au long du dévoilement des morceaux. Une belle découverte que ce Secret Rule, qui mérite sa place dans cette sphère du metal déjà bien remplie.


Mathieu
Octobre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.secretrule.it