Le groupe
Biographie :

Initialement dénommé Sothis, Sawthis est un groupe de metal moderne formé en Italie en 2000. Le groupe est actuellement composé d’Alessandro Falà au chant, Marco Di Carlo et Janos Murri aux guitares, Gaetano Ettorre à la basse ainsi que de Michele Melchiorre à la batterie. Sawthis a sorti un total de cinq albums. Le quintette a tout d’abord sorti son premier album, "Fusion", en 2006, puis quatre ans plus tard "Egod" avant de revenir en 2013 avec "Youniverse". Voguant entre groove metal, metalcore et thrash moderne, Sawthis sort "Babhell" en 2017 et signe ainsi son grand retour.

Discographie :

2006 : "Fusion"
2010 : "Egod"
2013 : "Youniverse"
2017 : "Babhell"


Les chroniques


"Babhell"
Note : 15,5/20

Je n’ai jamais bien compris la symbolique derrière les artworks de Sawthis, et "Babhell" n’échappe pas à la règle. Son énigmatique artwork semble comme tiraillé entre deux faces, deux côtés plus ou moins sombres, et malgré ce dilemme qui lui est interne, l’artwork révèle discrètement sa saveur. Rapidement l’écoute révèle que finalement, bien plus loin que l’artwork, c’est surtout Sawthis qui se retrouve le cul entre deux chaises, qui lutte face à une sorte de double-face et qui exhibe de nouveau mais timidement ses décibels. Rien de bien malveillant ni de négatif à cela, il s’agit d’une pure constatation. Comme la pure constatation selon laquelle Alessandro Falà s’est coupé les dreads (sans doute pour mieux tenir le micro). Alors fallait-il voir le signe d’un mauvais présage dans cette nouvelle coupe de cheveux ? Non pas vraiment, et c’est plutôt tant mieux !

D’un point de vue "objectif", ce "Babhell" a une production impeccable, le mix a été bichonné, tout comme la pré-production et même la basse se voit réserver la part belle ("The Burning Place"). D’un point de vue "subjectif" cette fois, "Babhell" marque le quatrième album du quintette italien. Là où certains profiteraient de l’album de la maturité pour se poser, Sawthis montre que même après près de dix-sept ans de carrière, son énergie est toujours intacte tout comme l’accordage de ses guitares. "Babhell" met le point sur le "i" de Sawthis et lui fait recracher ses tripes dans la hargne de son metal moderne qui ne prend pas une ride ("My Return"). Sawthis se prend d’ailleurs une cure de collagène, en flirtant quelque peu avec un metalcore moderne et délaissant, de ce pas, les influences de ses débuts ("This String Is For Your Neck"). Bien évidemment, les pointes de groove sont toujours là et l’influence plus générale de la scène metal contemporaine également ("Empty Wall"). D’ailleurs, une nouvelle fois, les passages à la voix claire sont un avantage non négligeable dans ce style de musique, et Sawthis l’a bien compris ("No Time To Die"). Toute oreille avertie remarquera également que certaines pistes sont axées de sorte à mettre éminemment en valeur les phases claires ("Never Alone").

En parlant d’"oreille avertie", l’oreille avertie en Sawthis remarquera que "Babhell" marque une espèce de changement dans le son de Sawthis (d’où l’artwork ayant le cul entre deux chaises). Le cœur de Sawthis balance ici entre un metal moderne faisant peau neuve pour embrasser le goût du jour et la rage parfois expérimentale l’ayant toujours animé. C’est d’ailleurs lorsque Sawthis sort de ses sentiers battus habituels pour surprendre de nouveau l’oreille que "Babhell" se révèle être le plus agréable ("Start A New Game", "Through Hell", "Seabed"). En fait, finalement c’est assez simple, si l’oreille se base sur les trois sorties studio présentes (quoi que le premier album "Fusion" ne compte pas tellement, changement de chanteur oblige...), "Babhell" semble de ce fait assez éloigné de ce qu’a pu pondre jusqu’alors Sawthis. Mais que le fan se rassure, la grosse masse modern thrash qui fait exploser les tympans est toujours bien là ("The End"). Si l’oreille se base, cette fois, sur une écoute neutre, "Babhell" se révèle être un disque bien énervé qui montre que la rage de Sawthis est bien présente tout comme son envie de molester quelques pits. Quoi qu’il en soit, dans les deux cas, l’oreille experte ou l’oreille néophyte se plait à parcourir cet album et surtout elle se rendra compte que certaines pistes retiennent toute son attention en émergeant clairement pour la ravager ("Waiting For Love", "Empty Wall").

Alors non clairement ce "Babhell" ne déçoit pas, bien au contraire. L’écoute est agréable et ce nouvel album recèle quelques patates qui intégreront à coup sûr les setlists live de Sawthis (notamment le single "Start A New Game"). Cependant "Babhell" laisse parfois le fan que je suis sur sa faim. En ce sens, Sawthis semble, quelques fois (surtout dans la première partie d’album), se contenter d’une recette dont l’efficacité n’est plus à prouver plutôt que d’oser davantage les petites prises de risques qu’on connait au groupe et qui auraient pu être les bienvenues. Surtout lorsque l’on voit ce que ces petites expérimentations peuvent amener sur ce nouveau jet (pas vrai le break de "Start A New Game" ?) ou plus amplement dans leur discographie ("Barabba" ou encore "Act Of Sorrow" en sont de belles illustrations). Il faut attendre la seconde partie d’album pour retrouver comme il se doit un Sawthis instable et à l’expérimentation intrépide. Quoi qu’il en soit et pour finir, disons que Sawthis est clairement de retour avec ce quatrième album, "Babhell" comblera les fans de longue haleine ou les néophytes et il me tarde de découvrir ces nouveaux morceaux en live.


Rm.RCZ
Juillet 2017




"Youniverse"
Note : 15/20

Tout droit venus d'Italie, les Sawthis (anciennement "Sothis") reviennent avec 11 nouveaux titres dans une lignée qu'ils qualifient de "modern thrash". On rentre direct dans le vif du sujet avec "The Logical Colors".

Puissante, énervée, mais mélodique, je pense direct à Fear Factory (mais Fear Factory avant que ça parte en cacahuète, entendons-nous bien). Quelque chose d'assez indus dans le son donc, et un mélange de violence et de passages plus mélodiques et légers. L'efficace "Wake Up" et ses riffs propices au headbang, raviront les adeptes des salves de double pédale et de morceaux qui font jumper. "The Voice Falls On Me" commence bien avec son couplet entraînant... mais là, d'un coup, un refrain ultra mélodique surgit de nulle part et me laisse un brin perplexe, je dois l'avouer. Bon, à la base j'ai du mal avec ce genre de refrain, mais c'est surtout sa première apparition qui me refroidit. Hormis cela, le titre est de bonne facture !

Vient ensuite "Disturbed", un peu moins rentre-dedans que les morceaux précédents, une atmosphère moins sombre, le titre se détache un peu et c'est tant mieux. Dans un tonalité également moins sombre, "The Crowded Room" propose un registre moins violent avec un côté assez rock. "The Indeleble" renoue avec une ambiance plus profonde, toujours avec ce côté mélodique. En avançant dans l'album, je trouve qu'il y'a quelque chose d'assez In Flames et Soilwork dans l'ensemble.

"The Impure Soul" montre une fois de plus, s'il était nécessaire de le faire, que Michele Melchiorre envoie du lourd à la batterie ! Un morceau puissant et technique qui définit la force de frappe du groupe. On poursuit avec "The Spotlight" et son ambiance assez mélancolique, suivie de la massive "The Mad" qui en met plein la face. La sombre "The Switch" prend le relais, avec du riff qui dépote dedans. Un des meilleurs morceaux de l'album avec "The Mad".

Nous voici au dernier titre de l'album, "The Walking", qui mélange de grosses rythmiques et une ambiance aérienne, une jolie fin d'album.

Pour conclure, Sawthis nous livre ici un album fort bien ficelé, des compos jusqu'à la prod', c'est bien foutu, y'a pas à dire. Je regrette cependant le côté un peu trop hétérogène de l'album, mais c'est aussi le registre qui veut ça. Partant du principe d'un album où chaque piste représente une personnalité différente, j'attendais plus de variations. Le groupe n'opère pas dans un registre qui me plaît énormément, mais de manière objective, "Youniverse" est un album qui ravira les fans du genre !


So Faya
Janvier 2014


Conclusion
Le site officiel : www.sawthis.it