Le groupe
Biographie :

Saturnus est un groupe de doom / death metal mélodique originaire du Danemark. Formé en 1993 sur les restes du groupe Assesino, Saturnus sort son premier album en 1996, "Paradise Belongs To You", chez Euphonious Records, suivi de l'EP "For The Loveless Lonely Night" en 1998. Bien que sujet à de nombreux changements de line-up, leur second album "Martyre" est réalisé au printemps 99 et est commercialisé début 2000. En 2006 sort "Veronika Decides To Die" chez Firebox Records, inspiré du roman de Paulo Coelho du même nom. "Saturn In Ascension" voit le jour en Novembre 2012 chez Cyclone Empire. "The Storm Within" sort en Juin 2023 chez Prophecy Productions.

Discographie :

1996 : "Paradise Belongs To You"
1998 : "For The Loveless Lonely Nights" (EP)
2000 : "Martyre"
2006 : "Veronika Decides To Die"
2012 : "Saturn In Ascension"
2023 : "The Storm Within"


Les chroniques


"The Storm Within"
Note : 16/20

Les Danois de Saturnus sont doom à tous les niveaux puisque "The Storm Within" n'est que leur cinquième album depuis 1997 et le précédent était sorti en 2012 ! Par contre, en général, la qualité est au rendez-vous puisque si le doom / death du groupe a toujours été assez classique avec une certaine influence My Dying Bride, il a toujours fait entendre de sublimes mélodies et de très belles ambiances.

Ce n'est pas cette fois qu'il a changé son fusil d'épaule et il suffit de voir le tracklisting pour le comprendre, seulement sept morceaux pour une durée d'une heure et les deux premiers dépassent les onze minutes. C'est donc le morceau-titre qui ouvre le bal et après quelques secondes d'orage on reconnaît la patte mélodique du groupe avec des arpèges mélancoliques en son clair accompagnés de quelques notes de piano. Il faut attendre trois minutes pour que les guitares et les growls se fassent enfin entendre, quand on vous dit que tout prend du temps chez Saturnus ! Toujours est-il que ce premier morceau est de toute beauté et le groupe nous confirme très vite qu'il n'a pas perdu son inspiration et son sens mélodique. Comme d'habitude, le doom de Saturnus pourra paraître trop doux aux habitués du funeral ou du gros doom / death qui tache, le groupe a toujours privilégié une certaine beauté romantique et mélancolique à la lourdeur et à la crasse. De fait, ce premier titre laisse pas mal de place aux passages en son clair, à la narration et aux mélodies aériennes et la distorsion n'intervient qu'occasionnellement pour apporter un peu de dynamisme à l'ensemble. En tout cas, voilà onze minutes qui seront passées finalement assez vite tant la beauté des mélodies et des ambiances développées fait mouche. Tant mieux car on enchaîne avec l'autre pavé d'une durée similaire, "Chasing Ghosts" et on retrouve le même schéma avec début en arpège son clair et quelques claviers en fond. C'est un des seuls défauts que l'on pourrait trouver chez Saturnus d'ailleurs, le fait que la formule n'a jamais changé et que l'on connaît en quelque sorte les ficelles que le groupe utilise.

En dehors de ça, il faut reconnaître que là aussi les mélodies sont sublimes et que la mélancolie des ambiances saisit à la gorge. Pour ce qui est de la production et sachant qu'il s'agit une fois de plus de Flemming Rasmussen aux manettes, vous vous doutez bien que tout ça sonne parfaitement bien et ne souffre d'aucun manque de puissance ni de clarté. Une fois les deux pavés d'ouverture passés, le groupe revient à des durées se situant en moyenne autour des sept minutes, "The Calling" en profitant d'ailleurs pour accélérer un peu le rythme et se faire plus accrocheur que ses deux prédécesseurs. Un léger changement de ton qui fait du bien et apporte un peu de dynamisme là aussi, après plus de vingt minutes lentes et très posées c'était nécessaire. "Even Tide" reprend bien vite le pli et nous emmène avec comme seuls compagnons un piano, un violon et la narration de Thomas Akim Gronbaek Jensen qui se montre d'ailleurs toujours aussi impressionnant lorsqu'il part en growl. Un très joli morceau mais peut-être un peu long, parce que sept minutes aussi dénuées ça finit tout de même par se répéter. "Closing The Circle" ressort donc la distorsion et les riffs doom bien lourds, toujours avec cette mélancolie poignante et ces mélodies qui prennent à la gorge. Quelques soli eux aussi d'excellente qualité illuminent ce morceau à plusieurs reprises et le talent du groupe en matière de mélodies est décidément impossible à prendre en défaut. "Breathe New Life" se fait plus groovy et accrocheur, donc plus rythmé lui aussi et dépasse à peine les cinq minutes pour un peu de concision dans la dernière partie de l'album. Une dernière partie qui s'achève donc avec "Truth" qui démarre tout en douceur et n'amène les gros riffs qu'au bout de trois minutes là encore. De bien belles ambiances une fois de plus et des mélodies toujours aussi poignantes pour ce morceau final.

"The Storm Within" est donc une fois de plus un très bon cru pour Saturnus qui ne change rien à sa formule mais garde l'inspiration et l'art de poser de superbes mélodies. Le savoir-faire est là et si le relatif classicisme de son doom / death ne vous a jamais gêné, la déception est impossible tant on retrouve tout ce qui fait l'âme du groupe.


Murderworks
Juillet 2023




"Saturn In Ascension"
Note : 13/20

Après six ans d’absence, les Danois de Saturnus nous reviennent avec un quatriéme album "Saturn In Ascension". Leur musique doom est résolument gothique s'éloignant du death de leurs précédents opus. "Litany Of Rain" qui ouvre l'écoute, se révèle bien trop longue et plutôt vide... Quel dommage d'avoir choisi ce titre comme premier morceau de l'album ! En effet, bien que le titre ne soit pas mauvais, les émotions ne passent pas et rien ne se dégage. Heureusement que certains riffs sont plus accrocheurs et que de jolis passages de choeurs doux, avec des envolées, donnent un peu de relief à la platitude du titre. Puis avec une intro pleine de suspense, "Wind Torn" nous emporte enfin !

En effet, tout est intéressant dans ce morceau, avec une ambiance plus lumineuse mais comprenant un brin de tristesse, ce qui le rend touchant. Les guitares nous racontent une histoire avec des riffs magnifiques et très bien étudiés avec une mélodie répétitive qui ne lasse pas, au contraire. Le chant death donne un côté lourd qui contraste avec l'atmosphére plananate. Avec "A Lonely Passage", on dérive vers du rock atmosphérique plutôt léger et doux avec le clavier et la guitare acoustique comme seuls instruments. La voix death de Thomas Akim Gronbaek disparaît pour laisser place à un chant parlé. On reste alors dubitatif car on ne s'attend absolument pas à ce genre de titre dans un album comme celui-ci. Le choc thermique est énorme car l'on passe d'un doom plutot froid et lourd à une chanson plutôt mielleuse... Et ce n'est pas le passage de chant lyrique de Laurie Ann Haus notamment du groupe Todesbonden qui nous réveillera... "A Fathers Providence" nous secoue d'un coup avec un dynamisme fou, ce qui peut paraître étrange après une ballade. En effet le rythme est beaucoup plus rapide ! Le clavier est aussi très présent et le chant moins plombé est plutot parlé / crié. Ce titre est difficile à définir mais ce qui est sûr c'est que l'on est la aussi loin du doom habituel,on part plus vers du death mélodique.

Puis arrive le trésor de cet album, "Mourning Sun". Le tempo redevient lent et les riffs bien lourds et tranchants donnent au titre un parfum funèbre, l’ambiance générale est extrêmement mélancolique et pesante. Tout est réuni pour nous transporter dans un univers tragique où la souffrance est reine. "Call Of The Raven Moon" est un titre acoustique comprenant des vagues de violons et même des passages de flûte lui donnant un côté pagan. On regrettera cependant que le titre soit parlé tout le long car cela lasse au bout d'un moment. Sombre et plus violente avec le retour apprécié du chant death, "Forest Of Insomnia" se révèle assez mélancolique. Le clavier donne un souffle aérien et atmosphérique au morceau. La plus progressive de l'album, "Between", varie avec des passages plus ou moins rapides et lents, la batterie amène ici une force nouvelle alors que les guitares sont légèrement plus discrètes. Les passages contés cassent cependant cette énergie et cela est bien frustrant. Et enfin, "Limbs Of Crystal Clear" vient clôturer cette écoute. Il sagit d'un bonus d'un titre existant sur une démo de 1994 ici remasterisé sonnant plus death experimental. Mais on a un doute en écoutant ce morceau sur le fait qu'il ait été remixé tellement la qualité du son est mauvaise ! En effet, du début à la fin, on a une impression de fouillis avec des instruments dans tous les sens, ce qui fait mal à la tête.

Plusieurs point négatifs importants sont à soulevé sur cet opus. Tout d'abord la disposition des titres est mal choisie avec un titre plutôt bof pour l'ouverture et des morceaux ne s’enchaînant pas forcément créant de trop grand écarts. Ensuite, l'album est trop long et il aurait était plus abordable avec un ou deux titres en moins. Puis on se perd à plusieurs reprises durant l'écoute avec certains titres trop différents. En effet, on s'éloigne beaucoup trop du doom et cela crée une impression de maladresse et d’immaturité car il n'y a pas de réelle structure ici. Certes les morceaux ne se ressemblent pas, au moins, mais ici cela donne un ensemble brouillon. Et chose assez énervante et qui a sans doute gâché de beaux moments, les trop nombreux passages parlés ! Oui, il y en a de partout et cela n'a aucun intérêt et plombe les morceaux... "Saturn In Ascension" est comme un diamant pas poli. En effet, il a beaucoup de défauts qui empêchent de l'apprécier complètement, alors qu'il a de belles choses et un beau potentiel. Cela est dommage et frustrant car avec quelques modifications, cet opus aurait pu être vraiment bien ! Le groupe s'est un peu trop dispersé et le résultat est destabilisant.


Nymphadora
Novembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.saturnus.dk