Confiné à l'underground le plus total depuis le début sa carrière ayant débutée en 1988, les Ricains de Sathanas auront peut-être plus de chance avec leur neuvième album studio, car "Worship The Devil" sort sur le label Doomentia, qui a de plus en plus de notoriété. Evoluant dans un black / thrash de mouvance classique, Sathanas peine pourtant, malgré sa longévité, à nous convaincre.
Les compositions sont sans saveur, plates et uniformément poussives. L'ambiance occulte que l'on est sensé trouver sur une album de black est ici absente ; il ne dégage rien de ces riffs linéaires et basiques dignes d'un guitariste débutant. Même Tom G. Warrior (attention, il ne s'agit pas là d'une critique à son égard, nous respectons au plus haut point sa personne autant que son oeuvre) aurait honte de sortir des riffs pareils (les différents groupes de ce dernier et Sathanas n'ont rien en commun, ceci étant simplement dit pour souligner l'extrême platitude de "Worship The Devil"). Les structures hyper convenus des morceaux (quadruple répétitions des motifs rythmiques) et les schémas de composition du groupe usés jusqu'à la corde (intros / ponts joués à une seule guitare ponctués de coups de crash retenus avant que tous les instruments ne se mettent à jouer sur ce riff) rendent l'écoute inintéressante au possible. La seule chose à retenir au final, sera les soli de guitares plutôt bien conçus mais trop peu nombreux.
Et ce n'est pas une production terne, insipide à souhait, sans aucune puissance ni relief, qui pourrait faire illusion. Ici, c'est l'encéphalogramme plat. Mais le plus embarrassant, c'est le son de batterie, artificiel (son ridicule des cymbales, toms et grosse caisse indifférentiables à la Slipknot) et sentant bon le traitement numérique (il est flagrant que certains passages ont été édités, mal qui plus est). Autre erreur grossière et impardonnable, un cri sur le deuxième morceau (aux environs d'une minute), un "bug" comme une vidéo ou un fichier informatique corrompu. Rajoutons à ce tableau des paroles clichesques et vous obtenez une parfaite ode à l'amateurisme.
Les amateurs les plus acharnés de nlack US aimeront peut-être cet album, car ce n'est pas mauvais dans le fond, mais pour l'originalité et le professionnalisme (après 9 albums et 26 ans d'existence, c'est un comble), on repassera.
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