Tout le monde (sans doute) connaît le nom de Sarah Jezebel Deva, grâce à ses apparitions avec des pointures telles que Cradle Of Filth, Mortiis, ou encore Therion (mais aussi Mystic Circle, The Kovenant, The Gathering,… Bref, elle ne s’ennuie pas !). Nous la connaissons aussi grâce à son groupe, Angtoria, avec lequel elle a sorti un album, "God Has A Plan For Us All", en 2006. A présent, voici venir son premier album solo, "A Sign Of Sublime" ! Pour se faire, elle s’est une fois de plus entourée de Dave Pybus, ainsi que de Martin Powell (ces deux musiciens étant membres ou ex-membres de Cradle Of Filth, pour information), et de Max Blumos (ex-membre de Trigger The Bloodshed). Autant dire que la totalité de l’équipe ainsi formée connaît le rude monde de la musique !

Je me demandais si, avec cet album, Sarah Jezebel allait prendre les médias et le public de court en se présentant telle que personne n’a l’habitude de la voir, ou alors si "A Sign Of Sublime" allait suivre la voie empruntée par "God Has A Plan For Us", "Damnation And A Day" et les nombreux autres opus auxquels elle a déjà participé. Finalement, pour l’effet de surprise, on repassera ! En fait, on pense ici très souvent au fameux "Midian" (d’un certain groupe de black metal symphonique ultra-connu dont vous devinerez bien l’identité sans que je n’ai besoin de le mentionner à nouveau), de part ses parties orchestrales mélancoliques et dramatiques. De nombreux titres nous feront nous remémorer ce "Midian" au cours de ces 38 minutes de metal gothique et symphonique, comme par exemple "Genesis" (introduction de l’album) ou "They Called Her Lady Tyranny". Sur ce-dernier, me rappelant sporadiquement étrangement "Lord Abortion", je me serais presque attendue à voir (ou plutôt entendre) apparaître Dani Filth et ses cris diaboliques. Mais il n’en sera rien, bien entendu : n’oublions pas que c’est la dame Jezebel Deva qui se retrouve derrière le micro, après tout !

Mettons de côté ces similitudes, pour parler de la suite. J’ai brièvement mentionné les parties orchestrales : celles-ci méritent qu’on s’y intéresse de plus près, de part leurs qualités intrinsèques. En effet, un soin tout particulier semble leur avoir été accordé, et à raison ! L’exemple le plus frappant vient sans aucun doute de "The Devil’s Opera", qui nous plonge dans son ambiance très horrifique dés les premières notes. A la limite d’une bande-sonore, ce titre ne ferait décidément pas tâche pour un ‘Beetlejuice’, ou pour un épisode de La Famille Addams ! Ces parties symphoniques contribuent grandement à l’ambiance sombre, parfois décalée, et insolite. Puis il y a également la voix de Sarah Jezebel, dont le talent n’est plus à remettre en question depuis bien longtemps déjà ! Cette voix aux multiples facettes n’est malheureusement pas toujours à son avantage sur "A Sign Of Sublime" : même si certains titres sortent du lot (tels que "The Devil’s Opera", ou le doux "Daddy’s Not Coming Home"), il faut avouer que la plupart n’héritent que de mélodies linéaires et banales. Alors certes, Sarah excelle, comme d’habitude, mais cela ne suffit pas (toujours) à remonter le niveau.

"A Sign Of Sublime" nous permet aisément de passer un moment agréable en compagnie de la sorcière Deva, sans pour autant parvenir à frapper l’auditeur, qui, probablement, passera à autre chose aussi vite qu’il est venu à poser une oreille sur cette galette. Les qualités de celle-ci ne sont certes pas à remettre en question, mais il manque cette touche d’originalité et de folie qui lui permettraient de ne pas sombrer aussitôt dans l’oubli.