Le groupe
Biographie :

Sangdragon est un groupe de black / death metal symphonique formé en 2011 (anciennement Daemonium et Akhenaton) et actuellement composé de : Will Hien (basse, chant / ex-Scarvenger), Edouard Verneret (clavier, orchestrations, chant / ex-Architekt, ex-Fire Wizzard), Lord Vincent Akhenaton (chant, instruments médiévaux / ex-Amaymon, ex-Winds Of Sirius, ex-Akhenaton, ex-Daemonium, ex-Deadly Dislocated, ex-The Seven Gates), Cynthia Marciniak (chant / ex-Sammsara), Denis Josserand (chant / percussions), Leo Mouchonay (batterie / Avaland, Ormagoden) et Florian Iochem (guitare / Catalyst). Sangdragon sort son premier album, "Requiem For Apocalypse", en Mai 2015 chez Wake Up Dead Records, suivi de "Hierophant" en Octobre 2023.

Discographie :

2015 : "Requiem For Apocalypse"
2023 : "Hierophant"


Les chroniques


"Hierophant"
Note : 18/20

Après avoir réalisé ce que l'on appelle "La trilogie mystique" avec l'album de Daemonium "Dark Opera Of The Ancient War Spirit" en 1994, celui d'Akhenaton "Divine Symphonies" en 1995 et le premier album de Sangdragon "Requiem For Apocalypse" en 2015, ce dernier revient avec un deuxième album nommé "Hierophant". Le premier opus mettait une bonne grosse dose de metal dans ses sonorités symphoniques, ambiant et folk et était surtout doté d'un son quand même plus puissant que les deux premiers opus de la trilogie réalisés avec les moyens du bord et en solo, là où Sangdragon est un véritable groupe.

Cette fois, les deux mondes ont été séparés sur deux CDs différents, "Black Dragon" pour le côté le plus metal et "White Dragon" pour les ambiances les plus médiévales, symphoniques et folk. Certains penseront qu'il est suicidaire de proposer un double album de quatre-vingt minutes à une époque où la capacité d'attention des gens diminue de plus en plus. Mais premièrement le fait de séparer l'album en deux CDs permet une écoute plus accessible et deuxièmement je ne suis pas certain qu'abaisser la durée des albums parce que les gens n'arrivent pas à suivre soit une bonne idée. C'est comme pour l'éducation et les études, il faut élever le niveau des gens au lieu d'abaisser celui des programmes. C'est plus difficile et ça demande plus de temps, de travail et d'efforts mais c'est beaucoup plus sain et ça donne de bien meilleurs résultats sur le long terme. Ce n'est pas une raison non plus pour allonger inutilement la durée d'un album, mais quand une œuvre nécessite une telle durée c'est quand même dommage de s'imposer une limite à cause d'un public de mollusques ! Mais revenons-en à la musique et à ce deuxième album de Sangdragon qui pousse tous les éléments de la trilogie mystique un bon gros cran plus haut encore. Déjà le fait d'être devenu un groupe et d'être passé par le live a forcément eu un impact sur la façon de composer, et si les deux CDs appuient chacun sur un univers, cela n'empêche pas Sangdragon de mélanger des sonorités médiévales, symphoniques et folkloriques sur les morceaux metal de "Black Dragon". Les concerts ont permis de mieux équilibrer les deux mondes, de les intégrer de manière plus harmonieuse. "Curse Of Desert" est donc un bon mélange des deux mondes avec son début très évocateur et ses sonorités orientales mêlées à un metal agressif, puissant et assez direct qui puise autant dans le death metal que dans le thrash ou le black metal.

On a déjà tout ce qu'il faut sur ce premier morceau de plus de sept minutes avec des mélodies et des choeurs épiques, des cassures rythmiques qui ne sont pas sans évoquer un certain Gojira sur certains passages, de gros blasts qui tachent, des riffs de bûcheron et malgré la durée du titre, on ne voit pas le temps passer ! "Let The Fire Speak" prend le contre-pied avec un tempo bien plus lourd et des riffs qui sentent le Morbid Angel. Les mélodies et les choeurs épiques sont toujours là et amènent une ambiance plus sombre sur un morceau globalement plus menaçant. "I Proudly March To Die" change encore de registre avec des sonorités très celtiques et une ambiance évidemment plus martiale et dramatique à la fois et un mid-tempo qui renvoie au black metal du début des années 90. la brutalité frontale de "War Is War" qui débarque juste après et balance lui aussi autant de death metal que de thrash tranche avec la subtilité et le caractère dramatique que l'on vient d'entendre. On est surpris quasiment à chaque morceau tant Sangdragon passe d'une ambiance à l'autre sans prévenir, et pourtant "Black Dragon" ne souffre d'aucun manque de cohérence. Tout ça se mélange et s'enchaîne de manière naturelle et on sent que la composition de ce nouvel album a fait l'objet d'un soin particulier. D'ailleurs, entre les débuts dans les années 90 sous les noms de Daemonium et Akhenaton et ce que l'on entend chez Sangdragon, il y a une progression impressionnante. Dans les moyens utilisés déjà puisque la production et la qualité des orchestrations sont sans commune mesure avec ce que présentaient les deux albums des groupes précités, mais aussi en termes de composition. Et si d'autres groupes mélangent tous ces éléments, il y en a très peu qui sonnent comme Sangdragon, la personnalité du groupe est bien affirmée et maintenant qu'il a l'air lancé et ne laisse plus tant d'années de silence entre deux albums, il devrait voir son nom se propager un peu partout.

Mais après cette première partie très metal, il est temps de passer à "White Dragon" et à ses ambiances plus folkloriques et médiévales. On retrouve d'ailleurs un morceau du premier album de Sangdragon en version médiévale ici, à savoir "Winged Blade" qui faisait déjà entendre ces sonorités mais qui se retrouve cette fois privé de ses atouts metal. On se retrouve en pleine fête médiévale, la transition est très réussie puisque encore une fois le morceau contenait déjà ces éléments à la base, il fait donc entendre un autre visage certes mais tout était déjà là. Ce qui ne veut pas dire que cet exercice est facile pour autant, si le morceau avait été mauvais cette version aurait été ridicule mais ce n'est pas le cas, non seulement cela sonne bien mais "Winged Blade" s'intègre parfaitement au reste. L'orientation plus posée de ce deuxième CD est évidemment un peu moins accessible et moins directe, cette musique s'écoutera dans des conditions et un état d'esprit particuliers. Il serait toutefois dommage que les metalleux fassent l'impasse sur "White Dragon" et se contentent d'écouter son jumeau maléfique puisque Sangdragon y déploie de très belles ambiances et des mélodies ou lignes de chant qui touchent en plein cœur. Si on sent l'envie de surfer sur une mode chez certains groupes, ce n'est pas le cas ici, car non seulement le maître d'oeuvre s'est illustré dans ce type de musique il y a déjà bien longtemps mais aussi parce que la sincérité de la démarche transpirent tout au long de ces trente-huit minutes. Les morceaux de "White Dragon" se font plus mélodiques, plus planants même par moments comme sur "Cernunnos" qui ouvre ce deuxième CD ou même "Behind The Mist" tout en mélancolie et en contemplation qui prend aux tripes sans avoir besoin d'en faire des tonnes. Le groupe y déploie le minimum syndical avec seulement quelques percussions, quelques arpèges et quelques voix mais cela suffit à créer une ambiance poignante. Et ce n'est pas le seul titre à marquer et à glisser un crochet à l'estomac, "Snow" ou "Back To Elysium" sont eux aussi du genre à vous prendre aux tripes.

Tout ça pour dire que Sangdragon revient avec un double album ambitieux et réussi qui marie le metal extrême et les sonorités folk, symphoniques ou médiévales malgré les deux CD séparés. On sent que le groupe est monté d'un bon gros cran à tous les niveaux et que les concerts l'ont inspiré. Et puisque "Hierophant" prouve que la trilogie mystique originale n'était pas la fin de l'aventure, on espère avoir d'autres albums de cette trempe à l'avenir !


Murderworks
Décembre 2023




"Requiem For Apocalypse"
Note : 19/20

Je me rappelle il y a maintenant près de 22 ans alors que je commandais très régulièrement chez Adipocere Records, le célèbre label français (et distro), avoir presque découvert par hasard Daemonium "Dark Opera Of The Ancient War Spirit" (et son unique morceau de près de 26 minutes), projet musical de Lord A.V Daeomonium alias Vincent Urbain, attiré par le black metal opéra vanté dans une publicité d'Adipocere en noir et blanc (c'est dingue comme les souvenirs sont encore vivaces), je me rappelle de la claque prise lors de son écoute pour la première fois. Ado, à l'époque, je n'avais, pour écouter de la musique, qu'une platine CD et un casque grâce auquel j'étais littéralement "immergé" dans les œuvres musicales que mes parents tous les mois m'achetaient en guise d'argent de poche. Ma plus grande fierté est de posséder encore cet album, jalousement gardé. Mais ce n'est pas tout, Vincent Urbain, dans sa quête onirique, ne s'est heureusement pas arrêté en si bon chemin puisque deux ans plus tard sortait le volume II de son œuvre, Akhenaton avec le fantastique "Divine symphonies", toujours avec la confiance d'Adipocere Records. Et là, encore une fois, un véritable ascenseur émotionnel, un révélateur de ce que sera ma vie, vouée au metal et à ses plus belles lettres de noblesse. Akhenaton a remporté un réel succès, se vendant à plus de 25 000 exemplaires et raflant la distinction "d'album du mois" dans de nombreux magazines spécialisés partout en Europe. Un album que je garde également jalousement bien loin de la lumière. Plus de 20 ans après leur sortie, grâce à la dématérialisation et aux nouvelles technologies, j'ai pu encoder au format numérique ces deux albums afin de ne plus les manipuler au risque de les abîmer (psychopathie quand tu nous tient !) ; Toutefois, quelle fierté de posséder encore ces deux œuvres mais je suis certain de ne pas être le seul... Chers amis, si vous ne connaissez pas Daemonium et Akhenaton, je ne saurais vous conseiller de posséder ces deux pièces maîtresses d'art musical extrême et de partir à leur recherche d'autant qu'on les trouve encore à des prix abordables et honnêtes.

Vincent Urbain a marqué de son empreinte toute une génération de fans de musique extrême, réussissant la prouesse de réunir autour de son œuvre les fans de black metal, de death metal et de musique occulte. Aujourd'hui, j'ai grandi et il me tarde(ais) de faire découvrir ces œuvres magistrales à "la relève" qui, pendant l'écriture de ma chronique, est restée assise à côté de moi à écouter avec délectation. Pour nous plonger dans l'univers de monsieur Urbain, nous avons donc réécouté "Dark Opera Of The Ancient War Spirit", "Divine symphonies" et "Requiem For Apocalypse"n le troisième volet de l’œuvre de Vincent Urbain que je vais vous présenter aujourd'hui.

Depuis bientôt trois ans, Vincent travaillait sur ce troisième volet, eh bien le projet se concrétise (enfin !) en ce début de printemps ! Le bien nommé Sangdragon "Requiem For Apocalypse" va devenir bientôt réalité dans sa forme physique. Le pinacle de Vincent voit le jour avec le soutien de Wake Up Dead Records et une distribution via Season Of Mist. Avec "Requiem For Apocalypse", c'est une page qui se tourne, un nouveau chapitre qui commence, un édifice qui reçoit sa clé de voûte. Il faut dire que grâce aux nouvelles technologies, les fans ont pu suivre toute l'évolution de l'avancée de la création de l'album sur le Facebook officiel du groupe et être totalement immergés avec les musiciens et les artistes dans le processus créatif.  Tout simplement magique.

Les amis, c'est donc moi qui ai la lourde tâche, le lourd devoir, de vous présenter aujourd'hui Sangdragon "Requiem For Apocalypse". Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Vincent Urbain et son œuvre, laissez-moi tout d'abord faire quelques présentations. Vincent Urbain, pour cet opus, s'est entouré de musiciens reconnus au sein de la scène française, effectivement aux côtés du maître qui s'est occupé du chant, des arrangements, de la composition et des instruments médiévaux, on retrouve le magicien Edouard Verneret (d'Architekt) aux claviers, aux arrangements et aux chœurs, l'excellent et très sympa Matthieu Asselberghs (de Nightmare et Architekt) à la guitare rythmique et solo, le très cool Will Hien (ex-Scarvenger) à la basse, aux chœurs et aux backings, le très bon Régis Cognard (ex-The Seven Gates) à la batterie et enfin l'excellente Alison Forest (Owl Collision) au poste de chanteuse / chorale. Sangdragon est un groupe certes mais aussi une équipe puisque les musiciens sont rejoints lors des concerts par Olivier Casula à la batterie, Alice Mouchetant (chant / chorale), Nelly Meyer (chorale), Joël Rebouta (choral) et Thibault Voituret qui interprète la danse du feu.

"Requiem For Apocalypse" se présente sous la forme de 10 actes, s'imbriquant chacun entre eux formant une symphonie occulte. A l'écoute de "Requiem For Apocalypse", on se rend vite compte que c'est un coup de maître ! Nul doute, à l'image des deux chapitres précédents, que ce troisième volet fera date. Quand on écoute "Requiem For Apocalypse", on part pour un voyage au plus profond de l'univers de Sangdragon de près de 47 minutes. Pour ma part, ce qui m'a impressionné à l'écoute de "Requiem For Apocalypse", c'est l'émotion créée par cet opus, et puis que dire des orchestrations qui sont magistrales. Vincent Urbain a non seulement créé une pièce unique et somptueuse mais il a su également s'entourer de musiciens hors pair. Les hommes ont évolué, grandi, mais l'envie, la passion, le feu sacré, la flamme, sont toujours là.

Dés l'intro de l'album, l'épique "Waterborn", on est plongé dans l'ambiance de l'album, puis on est littéralement happé par "Front Of Steel" et sa rythmique rapide. Cet album est une véritable réjouissance, venant quelque peu clôturer une œuvre débutée il y a maintenant 22 ans. Je voudrais vraiment que vous découvriez (si vous ne le connaissez pas) le travail de Vincent Urbain, les musiciens et les artistes qui l'accompagnent dans cette aventure. "Requiem For Apocalypse" représente une somme astronomique de travail, ce ne serait que justice que ce projet soit soutenu car quelque chose me dit que cet album figurera dans les productions de l'année 2015, il ne peut pas en être autrement. "Requiem For Apocalypse" est à la croisée des chemins, Sangdragon nous délivrant une véritable symphonie épique et occulte, sur fond de riffs metal puissants et ravageurs, le tout porté par une production exceptionnelle, "Requiem For Apocalypse" est en quelque sorte un délice auditif.

Je ne cesse de dire dans mes chroniques que la scène française est riche, certes, mais Sangdragon avec "Requiem For Apocalypse" nous démontre qu'elle peut aller bien au-delà et être tout simplement majestueuse. Je ne saurais vous conseiller en tant que fan de vous pencher sur cette œuvre, cette symphonie, en contactant le groupe qui se fera un plaisir de vous répondre avec la plus grande des attentions, car c'est aussi ça être artiste, avoir la classe. Et de la classe, il y en a puisque l'album est en écoute intégrale sur Bandcamp et plus bien sûr si affinité... En résumé, vous l'avez très certainement compris, hormis le fait d'être un excellent album, "Requiem For Apocalypse" va marquer les esprits en plus de pénétrer au plus profond de votre âme... Toutefois, je termine par mon traditionnel hommage au monde de la création, "Requiem For Apocalypse" est "habillé" d'un magnifique visuel qui sied à merveille à l'album. Les amis, on va se quitter sur la question suivante : "Qu’est-ce que l’Acier comparé à la main de celui qui l’a forgé ?". Badaboum !


Vince
Mai 2015


Conclusion
Le site officiel : www.sangdragon.bandcamp.com