Le groupe
Biographie :

Saille est un groupe de black metal symphonique belge formé en 2009 et actuellement composé de : Kristof Van Iseghem (basse), Kevin De Leener (batterie / Battalion, Gurthang, ex-Obscurum, ex-Suhrim, ex-Thorax Serpenti, ex-Urghar Moork, ex-Urn Of Might, ex-Emeth, ex-Grinning Ghoul, ex-Gorath, ex-Keltgar), Reinier Schenk (guitare / Fleshmould, ex-Anesthesy, ex-Battalion, ex-Future Tense, ex-Suhrim, ex-Yosh, ex-Atreus, ex-Symbioth), Dries Gaerdelen (clavier / ex-Mortifer), Abbadon (guitare / Powerstroke, ex-Asatru, ex-Herfst) et Dennie Grondelaers (chant / ex-Gorath, ex-Natan, ex-Carnyx, ex-Bloodwraith). Après un premier album ("Irreversible Decay") en 2011, Saille sort "Ritu" en Janvier 2013 chez Code666 Records. "Eldritch" sort en Novembre 2014, toujours chez Code666 Records. Le quatrième album, "Gnosis", sort en Mars 2017.

Discographie :

2011 : "Irreversible Decay"
2013 : "Ritu"
2014 : "Eldritch"
2017 : "Gnosis"


Les chroniques


"Gnosis"
Note : 15,5/20

On retrouve les Belges de Saille avec un quatrième album qui ne va pas passer inaperçu et qui se nomme "Gnosis". En effet, forts de leurs précédentes sorties, ils reviennent en force avec neuf titres pour quarante-cinq minutes.

La pochette nous donne d’emblée envie et lorsque que l'on débute l'écoute avec "Benei Ha'Elohim", on ne peut qu'être convaincu ! C'est un titre qui tabasse avec des riffs assez particuliers qui varient. Ensuite, vient "Pandaemonium Gathers" et lui aussi envoie du pâté ! On trouve également "1904 Era Vulgaria" qui en a sous le pied au niveau de l'énergie. On se rend compte qu'avec cet opus le groupe a évolué vers un black metal plus énergique et pêchu au travers duquel on ressent une rage féroce. Tous les instruments ainsi que le chant sont plus poignants, ainsi l'auditeur n'a pas une seconde de répit et se retrouve happé par la hargne qui en ressort. Le côté "symphonique" avec les orchestrations passe au second plan pour soutenir et adoucir la masse musicale. Dans "Before The Crawling Chaos", on a cependant droit à un moment plus posé à base de cordes et un autre plus atmosphérique et épique. "Blot" constitue aussi une belle surprise en étant moins direct, plus subtil et langoureux, alors que "Genesis 11,1-9" nous emmène ailleurs avec une musique plus froide et tranchante.

Trois morceaux sont un peu moins intéressants cependant : "Magnum Opus" qui est un peu pagan, "Thou, My Maker" et "Prometheus", qui restent cependant dans une bonne moyenne. Même avec ces titres un peu en dessous, la cohérence de l'album reste intacte et l’enchaînement des compositions se fait sans problème. Bref, avec "Gnosis", le groupe nous emmène ailleurs et monte d'un cran. Il y a de l'originalité et une volonté d'aller encore plus loin avec un travail minutieux. Les Belges ont reussi à nous étonner tout en gagnant en maturité.


Nymphadora
Mai 2017




"Eldritch"
Note : 14,5/20

Moins d’un an après leur deuxième album "Ritu", les Belges de Saille enchaînent avec un troisième album, "Eldritch". Le groupe ne fait que monter dans le milieu black metal et ce petit dernier chez Code666 Records risque d’augmenter sa notoriété.

On remarque en premier la pochette réalisée par Colin Marks qui est, il faut l’avouer, bien plus convaincante que celle du précédent opus. Ici, elle est en accord avec les 9 titres qui sont légèrement plus sombres que ce que le groupe a fait par le passé. Les instruments à cordes comme le violon et le violoncelle, et les trompettes, sont toujours présents et mieux mixés avec le reste. Les morceaux sont souvent mélodiques avec des touches plus symphoniques ou épiques, loin du symphonique kitch ou cliché. Le premier titre de l’album, "Emerald", et "Dagon" sonnent alors plus mélodiques avec un ton sérieux sans être froid pour autant, avec des ambiance de synthé horrifique à la Carach Angren sans le côté théâtral. "Aklo" montre bien les influences plus épiques du groupe avec ces riffs entêtants et martials menés par les trompettes. Gloabalement, les titres sont également plus longs avec un côté plus progressif comme dans l’excellent "Red Death". Mais bien souvent, cette longueur est mal maîtrisée et on perd petit à petit l’intérêt du morceau. C’est ce qui arrive notamment pour "Cold War" qui démarre très bien, de façon mélancolique et lourde, et qui devient ennuyeux au fil des minutes. Ce n’est cependant pas le cas pour "Eater Of Worlds" qui est direct et bien prenant, ou "Walpurgis" qui est plus court et donc qui ne subit pas de longueurs.

"The Great God Pan" est le meilleur titre de l’album avec sa structure mieux travaillée, il se révèle inventif et percutant. Les growls incisifs accompagnés par les chants et paroles des guests (dont deux membres de Winterfylleth) rajoutent des petites touches habillant le morceau. Mais finalement, on ressent un manque de surprises après l’écoute de l’album… Ils font bien le job mais l’opus ne convainc qu’à moitié. On espère donc un prochain album plus habité avec des titres un peu mieux construits.


Nymphadora
Novembre 2014




"Ritu"
Note : 15/20

La Belgique, qui ne compte que très peu de groupes black metal connus, peut compter sur Saille pour faire parler d'elle ! En effet, le combo nous revient avec un deuxième album "Ritu". Malgré une pochette peu attractive réalisée par le polonais Michal Karcz, cet opus se développant dans un black metal symphonique aux multiples facettes vaut le détour !

On débute l'écoute par "Blood Libel", ce titre démarre doucement puis s'emballe d'un coup vers des horizons plus rapides. Les riffs sont stridents mais restent clairs, sans jamais agresser l'oreille. On découvre un chant scream plutôt grave bien exécuté avec des voix parlées intervenant de temps en temps. Ce morceau étrange évolue dans un monde spécial. Ensuite, l'introduction piano / violon de "Subcutaneous Terror" nous embarque dans une valse fantomatique. La suite du titre envoie de la patate ! C'est vraiment géant ! Cela nous rappelle un peu le côté froid, tranchant et précis de l'excellent groupe Carach Angren. Les instruments symphoniques sont très bien utilisés et donnent de l’ampleur à ce morceau. "Fhtagn" est assez bizarre, on a l'impression d’être dans un far west d'une autre galaxie... il n'a rien de vraiment intéressant à part le côté décalé... Avec des riffs plus lumineux, "Upon The Idol Of Crona" se déroule dans une ambiance épique tout en gardant le côté obscur. Après une superbe introduction, on part sur du black atmosphérique et du doom alliant lourdeur et lenteur, la seconde moitié est bien plus énergique et pagan. Décidément, ce morceau nous ouvre plusieurs horizons ! Ensuite, après un intermède, "Haunter Of The Dark" nous offre de belles mélodies originales. Ici, on a parfois des riffs plus death, ce qui ajoute de la force. "Runaljod" est un titre pagan, plus enjoué que le reste, avec de beaux passages de chant féminin très bien amenés ! Et pour finir, "Ritual Descent" conclut cet album sur une note black sympho comme on aime.

"Ritu" contient quelques perles, c'est un beau travail surtout pour les ambiances réalisées avec de vrais instruments tels que le trombone, violon, violoncelle, tuba... et cela fait plaisir ! On s'ennuie rarement car chaque titre est différent, on passe ainsi d'un titre sympho à un titre plus pagan ou encore épique. Bien sûr, il y a des morceaux moins intéressants et pas assez riches mais il s'agit tout de même de même d'une bonne surprise !


Nymphadora
Février 2013


Conclusion
Le site officiel : www.saille.be