Bienvenue dans le monde étrange de l'open death, et quel ne fut pas ma surprise quand on m'en parla pour la première fois. J'ai d'abord cru à des groupes aux tendances fêtardes et grand amateur d'Open Bar voir d'Open bar-mitzva pour les plus religieux. Que neni, il faudra compter sur un style à part entière, aux frontières du death et de styles plus ambiants, emplient de sonorités douces et chaleureuses, contrastant avec la musique death, brutale et rapide. Tout commence ici avec une intro mysterieuse, où se fait sentir un bruit sourd, raisonnant au fond d'un couloir froid aux échos métalliques. Le tout, accompagné par la guitare, rajoutant une touche sombre qui nous plonge encore plus dans des abysses inconnues. Autant dire que pour une entrée, celle ci nous met dans l'ambiance, un mélange entre sonorités vaporeuses et riffs métalliques, la direction qui va être empruntée tout au long de ce maxi nous est donnée. Aussitôt finie, l'auditeur est plongé directement dans l'action, après un cri suraigu c'est à coup de blast que Saikon nous acceuille. C'est "Psykopatherapy" qui ouvre donc le bal, 7:07 de tembourinades recherchées et autres contretemps qui montrent que nos Marseillais maitrisent leur sujet. Ce morceau est donc l'occasion pour Saikon de nous dérouter pour la première fois avec ses mélodies sombres et envoûtantes entrelacées de riffs death, sans oublier ses minuscules mais non moins bons patterns jazzy, et le tout permettant un contraste optimal. A peine fini, l'ouie avide de sensation de l'auditeur sera plongée dans une nappe de basse cotoneuse et douillete, accompagnée par une flûte de pan qui raisonnera délicieusement à vos oreilles. S'ensuit un passage plus enjoué, précédé de nouveau d'arpèges mélodiques. Et c'est là que le bas blaisse, car il est certains que l'auditeur le plus extrême aura vite fait de bailler, tandis que l'amateur de mélopées douces et sensuelles se délectera de celles ci sans demander son reste. Mais même en étant grand amateur de ces mélodies douces, il est évident qu'à la longue les passages deviennent trop longs, et cela est aussi dû à la trop grande ressemblance des riffs joués en arpèges qui peuvent devenir lassants, peut être même plus que la longueur des riffs. La présence sur cette galette de divers samples n'est pas innocente car ils participent activement à l'ambiance créée sur ce CD, et celui ci s'en voit tout de suite plus enrichit. Tant qu'on est dans les petits plus balzen, on parlera également de la piste cachée qui clôture la galette, une très bonne surprise. L'auditeur se retrouvera devant une outro très influencée musique du monde et pas ragoûtante du tout, permettant de finir le CD en douceur sur un air paradisiaque. On remarquera que quelques influences ressortent, en premier lieu des accents du groupe Meshuggah notamment avec ces riffs déstructurés, mais aussi des influences de groupes frenchies tel que Gojira pour les passages plus lourds, mais aussi Scarve lors des passages death plus ambiants. On regrettera peut être que ces influences ne soient pas plus digérées, mais là je pinaille comme à mon habitude. "Through The Halo" se fait fort d'une bonne production orchestrée par Thomas Tiberi (Ekoban Studio).Celle ci est compacte et permet aux instruments de mettre en valeur les compositions, tantôt le son se fait dur pour les passages death, tantôt intimistes pour les passages plus calmes. Chaque instrument est à sa place est sert la musique, le tout lié par une voix caverneuse à souhait qui tient la route, ce qui n'est pas toujours le cas dans les formations death. Pour conclure, je vous recommande vivement cette galette, qui malgré quelques défauts liés à la jeunesse des membres n'en est pas moins une oeuvre composée avec une certaine maturité. Un groupe prometteur que je vous incite donc à suivre de plus près et avec le plus vif interêt.