Ryujin renaît tel un phénix. Créé au Japon en tant que Suicide Heaven puis Gyze, le
groupe mené par Ryoji (chant / guitare / clavier), Shuji (batterie), Aruta (basse) et Shinkai
(guitare, Captured), géré par Matthew Kiichi Heafy (Trivium, Ibaraki) qui apparaît sur
quatre titres, dévoile son nouvel album "Ryujin", chez Napalm Records.
L’album débute dans des sonorités folkloriques japonaises avec "Hajimari", une introduction
plutôt enjouée qui nous mène vers la martiale "Gekokujo", véritable course effrénée aux
racines death mélodiques teintées de thrash tranchant. Les hurlements collent parfaitement
à l’ambiance agressive d’où s’échappent tout de même quelques leads épiques et patterns
motivants, puis le contraste se poursuit sur "Dragon, Fly Free", où flûte et mélodies aériennes
rencontrent blast et double pédale. Les choeurs et le chant clair rendent les refrains
entêtants, puis c’est avec "Raijin & Fujin" que le groupe dévoile sa première collaboration
avec Matthew Kiichi Heafy, qui complète à merveille leurs riffs énergiques. Le combat fait
rage jusque dans le break central, laissant le duo vocal refermer le titre en nous menant à
"The Rainbow Song", une autre de leurs collaborations qui se montre d’abord beaucoup plus
calme, que ce soit au niveau de l’instrumentale ou des parties vocales. "Kunnecup" renoue
avec les patterns plus vifs tout en conservant les leads travaillés et en accueillant le violon
de Mukai Wataru du Kansai Philharmonic Orchestra, alors que le groupe retourne à la
violence sur "Scream Of The Dragon".
Les hurlements de l’introduction laisseront place sur les
refrains à un chant clair et aux influences folk, puis à un solo teinté de heavy metal avant
de s’assombrir dès que "Gekirin" débute, ajoutant quelques touches de black metal à la base
énergique. L’approche de "Saigo No Hoshi" est beaucoup plus douce et majestueuse,
s’approchant presque d’une power ballad chantée en japonais, mais c’est avec la longue
"Ryujin" que les Japonais nous montrent tout leur potentiel en mêlant claviers, éléments folk
et leurs riffs aiguisés, ainsi que quelques passages plus doux pour nous mener au final de
ces sept minutes et demie.
Matthew Kiichi Heafy rejoint à nouveau les Japonais pour deux titres supplémentaires,
"Guren No Yumiya", reprise de Linked Horizon connue pour être le générique de l’animé
Attack On Titan, à laquelle le groupe greffe parfaitement sa touche grandiose, puis une
version alternative en anglais de "Saigo No Hoshi", qui reste théâtrale et apaisante, bien que
relativement différente.
Ryujin ne renie pas ses racines, mais les développe avec ce changement d’identité. Le
groupe intègre toujours plus d’influences folkloriques asiatiques, faisant de "Ryujin" l’album
parfait entre la culture japonaise et le death mélodique traditionnel.
|
|