Le groupe
Biographie :

Ruiner est un groupe de punk hardcore qui a vu le jour fin 2004 à Baltimore (Maryland). Après quelques démos, EP's et albums, le nouvel opus "Hell Is Empty" sort au mois de Septembre 2009 sur le label Bridge Nine Records.

Discographie :

2004 : "Still Smiling Demo"
2005 : "What Could Possibly Go Right…"
2007 : "The Lives We Fear"
2007 : "Prepare To Be Let Down"
2008 : "I Heard These Dudes Are Assholes"
2009 : "Hell Is Empty"


La chronique


Aujourd’hui, c’est au nouvel album du groupe Ruiner que je m’attaque, album intitulé "Hell Is Empty". Cet opus est leur troisième album studio. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le puits à riffs de ces Américains est plutôt fécond, 3 albums studio en 3 ans. C’est avec une certaine appréhension tout de même que j’ai découvert cet album. D’une part, je ne connaissais pas le groupe, et d’autre part, ceux-ci s’étiquetaient "Punk Hardore". J’ai beau aimé le hardcore, j’ai encore du mal quand ce dernier est trop punkisant. J’avais donc peur de ne pas aimer, or, c’est tout le contraire qui s’est produit…

L’écoute a donc commencé un lundi après-midi. Et dès les premières secondes de "I’m Out", chanson qui ouvre l’opus, j’ai été conquise. On ressent l’influence punk, c’est indéniable, lorsque l’on écoute la structure de la batterie de ce morceau (aussi quand on regarde le temps des zics, l’album fait 10 chansons, et il ne dure que 25 minutes). Mais la voix criarde du punk, qui n’est pas vraiment une voix par ailleurs, n’est pas là. On a un chanteur qui ne fait pas spécialement de prouesses vocaliques, mais qui arrivent à nous emporter, par ses quelques cris, son parler, son chant clair, on a vraiment l’impression que ses tripes parlent, qu’ils nous assaillent de son mal-être (on peut pas dire que les paroles des chansons soient des plus roses non plus, "Solitary" parle d’un suicide, "Loneliest Of Hearts" du manque d’amour). Et c’est sans vergogne que je reprends le "Blame me, judge me, use me, hate me" qui conclut "I’m Out", tout comme je me sens transportée par "Meat", ou encore "Constrictor". Je disais que l’album était court mais je sais pas vraiment si la brièveté de peut être un reproche. D’un côté, on a envie de crier "encore oui, encore plus" et de l’autre, on reste (enfin, je reste) tout de même sous le charme de ce qui vient de se produire pendant 25 minutes. Et c’est bien ce qui me pose problème pour cette chronique, j’ai tellement aimé l’album que je n’arrive pas à en parler, sauf à me lancer dans une dithyrambe mal placée. Alors certains, en me lisant, s’attendront à l’album du siècle. Faut peut-être pas pousser le hardcore dans la mosh part, mais cet album vaut quand même le détour, la preuve, je me le passe en boucle depuis deux, jours, et c’est pas seulement pour des raisons de productivité French Metallienne.

Trêves de digressions, revenons à l’album et à son style de particulier. Pour moi, par cette démonstration sur "Hell Is Empty", Ruiner arrive à faire la transition entre le punk et le hardcore old school. Facile me direz-vous ? Eh bien non, même si Minorthreat est un pilier du hardcore old school, quand je les écoute, j’ai l’impression d’écouter du punk, on m’a même demandé un jour si j’écoutais du oï alors que c’était Straight Edge qui passait dans mon appart’. Disons qu’en écoutant Ruiner, j’ai l’impression de me sentir dix ans plus tôt. D’ailleurs, si on m’avait pas dit que "Hell Is Empty" était leur dernière production, j’aurais dit que Ruiner était un des groupes pionniers du hardcore. D’ailleurs, sur des titres comme "Meat" ou "Part Two", j’ai même l’impression d’un revival de la première vague emo. Alors vous, me traiterez d’hérétique, mais non, je l’assume, je suis particulièrement fan de la première vague emo des années 1990 avec des groupes comme Native Nod, Rites Of Spring, Indiam Summer. C’est comme si Ruiner avait eu envie de faire accoucher autre chose du punk. Punk que l’on ressent dans les titres "I’m Out", le début de la chanson, mais qui arrive tout de même à évoluer en 1’39 pour nous montrer ce que les compères de Baltimore ont dans le ventre. En fait, comme j’ai pu le dire quelques lignes plus haut, c’est la structure qui est essentiellement punk ("Part Two", à partir de 40’’, "Committed"). Comment dire, c’est comme si ces types de la côte Est étaient un jour tombés sur une tape ou un vynil de punk, et avait décidé de les réinventer à leur sauce. Bon après, peut-être que c’est mon ignorance de cette scène qui me fait parler.

Bref, conquise par cet album, je me suis dit "allons donc écouter ce qu’ils faisaient avant, quand même". J’ai donc jeté une oreille sur leur précédent album "I Heard Theses Dudes Are Assholes". Et ce qu’on peut dire, c’est que là, par contre, c’est keupon en veux tu en voilà. Avec, "Hell Is Empty", c’est comme si Ruiner s’était calmé, ou du moins, avait évolué. Déjà, au niveau du chant, c’est plus du braillard. Je dis pas que le précédent était pas audible, non loin de là, mais on sent vraiment que "Hell Is Empty" fait transition. Et c’est décidément un mot que j’ai pas arrêter de répéter tout au long de cette chronique. Une évolution latente qui ne peut qu’être bonne, une évolution qui néanmoins ne trahit pas le vécu musical du groupe. Alors que dire d’autre… Cet album est génial. Les adeptes du genre devraient apprécier, mais même les non fan, à l’origine, comme je l’étais moi-même. Ruiner concilie les triturations du punk avec la naissance d’une mélodie, pas agressive, mais néanmoins efficace. Enfin bref, sautez sur vos ordis, et écoutez tout de suite cet album, je ne peux que vous le conseiller. Aucun défaut (enfin, d’après moi), aucune chanson à jeter, elles s’emboîtent toutes parfaitement pour donner un tout mémorable. Des découvertes comme Ruiner, j’aimerais en faire tous les jours, parce que le nombre de fois où j’ai été déçue me disant que parce que l’étiquette disait telle chose, ça devrait me plaire… Ruiner était pour moi une belle surprise, et au rythme où ils composent, j’attends impatiemment leurs futures productions, et je vais me pencher avec plus de sérieux sur ce qu’ils ont fait par le passé.


ePo
Octobre 2009


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : www.youruiner.com