Un poing levé, des étoiles, du rouge, ça sent les textes engagés à plein nez et ce ne sont pas les titres qui me contrediront. En toute logique l’album commence avec un "Appel A Résister" et c’est une belle surprise puisque les violons lancinants accompagnés de percus, soutiennent un texte plutôt bien écrit débité par une voix touchante. Très bonne entrée en matière. Malheureusement la suite est tout autre. Un rap metal lourd fait son apparition avec "L’esclave Emancipé" qui, après une si agréable introduction, déçoit beaucoup, d’autant plus que la guitare est sous mixée sur le refrain et la perte de puissance est bien désagréable. Le style est d’ailleurs majoritaire dans cette galette. D’autres titres comme "Hasta La Victoria" malgré un riff un peu mou frappé d’une basse qui claque à la Korn se voit sauvé par le sentiment de sincérité concernant les convictions des membres. Mais ça ne s’arrête pas là puisque dans le même esprit on trouve également "Unité" ainsi que "Non Coupable". La suite c’est "La Force", un morceau de rap un tant soit peu hardcore dans les coins. Le tout est bateau, mais ça glisse bien, restons corrects. Si Rouge est "Violent Par Amour", le titre qu’il en fait est assez réussi pour le coup. Il se démarque du reste par son opposition entre l’extrême assurance de cette voix grave et ces cris arrachés pour former un "interlude" intéressant. Malgré une relative pauvreté des compositions certaines pistes arrachent tout de même la tronche. Je parle entre autres de "Dans Ta Gueule" qui rentre dans le tas tête et pied en avant suivi par "Consumons Nos Peurs" qui fonctionne globalement de la même façon et "Arrêtons-Nous" un peu plus loin dans l’album. On y trouve aussi un réaménagement d’un titre de Keny Arkana, qui, dans la forme est plutôt une réussite. Applaudissons la performance. "Violent Par Amour" se ferme sur "Armageddon" qui, sur un fond de machinisme electro, appelle à une révolution crue finalisé par une version acoustique inutile de "L’esclave Emancipé". Pas besoin de vous faire un schéma, Rouge, c’est gros, beaucoup trop gros ça, vous l’avez déjà compris. Quelques morceaux vous rentrent allègrement dans le lard mais de manière générale les compositions sont plutôt pauvres même si un effort est fourni en terme d’originalité et ça on ne peut pas leur reprocher. C’est regrettable puisqu’à mon avis l’univers du rap metal peut encore offrir d’enthousiasmantes possibilités. Peut-être un album qui satisfera nos jeunes en mal de révolution.