Le groupe
Biographie :

Rob Zombie, de son vrai nom Robert Bartleh Cummings, est un chanteur et un musicien américain de metal, ainsi qu'un réalisateur de films d'horreur. Après avoir formé le groupe White Zombie à la fin des années 1980 et édité six albums enregistrés en studio, il forme un nouveau groupe, Rob Zombie, et publie quatre albums entre 1998 et 2010. Le cinquième album, "Venomous Rat Regeneration Vendor", sort au mois d'Avril 2013 via Zodiac Swan Records / T-Boy Records / Universal Music. Le sixième, "The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser", sort en Avril 2016. Le septième album, "The Lunar Injection Kool Aid Eclipse Conspiracy", sort en Mars 2021 chez Nuclear Blast.

Discographie :

1998 : "Hellbilly Deluxe"
2001 : "The Sinister Urge"
2006 : "Educated Horses"
2010 : "Hellbilly Deluxe 2"
2013 : "Venomous Rat Regeneration Vendor"
2016 : "The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser"
2021 : "The Lunar Injection Kool Aid Eclipse Conspiracy"


Les chroniques


"The Lunar Injection Kool Aid Eclipse Conspiracy"
Note : 14/20

On ne présente plus Rob Zombie, artiste aux multiples facettes, à la fois chanteur, réalisateur, scénariste et producteur. Depuis la création de son premier groupe White Zombie, le rockeur zombie le plus looké et le plus fun de toute l'histoire des morts-vivants, a construit un univers indus horrifique particulièrement groovy qui le rend unique. Occupé à la réalisation de son dernier film 3 From Hell sorti en 2019, Rob Zombie a mis cinq ans pour émerger de sa crypte et proposer une suite à l'album "The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser" sorti en 2016. C'est ainsi que naît le dernier projet à nouveau sobrement intitulé... "The Lunar Injection Kool Aid Eclipse Conspiracy".

L'album "The Electric Warlock" a su interpeller par des titres plutôt catchy et surtout un apport de parties mélodiques plutôt surprenantes dans l'univers de Zombie et qui avaient permis de renouveler le genre. Ce n'est pas l'orientation prise par le dernier album qui a abandonné les parties de guitare lead joliment travaillées et mélancoliques au profit de morceaux avec du swing à l'instar des premiers albums. Quelques bons titres se dégagent de l'ensemble. Notamment "The Eternal Struggles Of The Howling Man" et "The Satanic Rites Of Blacula", grâce à une rythmique diablement jouissive dans le style de QOTSA et qui aura irrémédiablement une conséquence sur les mouvements de votre fessier. Outre les morceaux que je viens de citer, ma foi on y trouvera encore quelques autres titres bien sympathiques et groovy comme "The Triumph Of King Freak" avec ses sonorités orientales, ou "Get Loose" qui, quant à lui, se pare d'harmonies indiennes. Mais rien d'inédit en soi.

Au milieu de tout ça, l'instrumental "The Much Talked Of Metamorphosis" tombe comme un cheveu dans la soupe et, disons-le, ne sert strictement à rien tant la mélodie est banale et sirupeuse. Truffé comme à son habitude d'interludes connotées de l'atmosphère cinématographique horrifique, le nouvel opus, qui reprend pourtant tous les codes habituels de l'univers Rob Zombie, peine à convaincre. Quand un univers est aussi spécifique, l'utilisation d'une recette connue et (trop souvent) entendue, peut progressivement s'avérer répétitive et fade. Malheureusement, il semble bien compliqué de recréer la ferveur et l'engouement que suscitent des titres aussi catchy et cultes que "Dragula", "Living Dead Girl" ou encore "Superbeast" pour ne citer qu'eux. En revanche, le point positif de cet album, c'est que l'ensemble déborde toujours de l'énergie et du fun que l'on aime chez le groupe. On frise même le loufoque avec la country diabolique de "18th Century Cannibals, Excitable Morlocks And A One-Way Ticket On The Ghost Train" (Le titre le plus long du monde à annoncer en live).

Un album en demi-teinte donc, qui reste agréable à écouter - on ne saurait mettre en doute le talent de Zombie pour nous faire danser - mais qui ne transforme pas l'essai et ne réussit pas à supplanter les premiers albums.


Miss Bungle
Mars 2021




"The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser"
Note : 16/20

"The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser". Tel est le titre du sixième album de Rob Zombie. Alors que se cache-t-il derrière un titre aussi long et pompeux, dont seul Zombie a le secret ? Depuis 2013 et l’album "Venonous Rat Regeneration Vendor", le sieur n’avait rien sorti (si l’on excepte le live "Spookshow International Live"), très occupé à sa carrière de réalisateur cinématographique.

Comme à son habitude, Rob Zombie nous gratifie d’une magnifique pochette aussi chargée en couleurs qu’en détails graphiques. On retrouve la photographie typique de Zombie mais la typographie très colorée et tout en rondeur du titre n’est pas sans rappeler l’imagerie des albums de White Zombie. Un gros côté seventies donc qui sent l’encens et la cigarette qui fait rire, avec un Rob qui ressemble à un chaman d’outre-tombe. A l’intérieur se nichent 12 morceaux dont les titres sont presque plus longs que les plages musicales. En effet, "The Electric Warlock..." ne dure qu’une trentaine de minutes. Et c’est un bon point car c’est sûrement le reproche que je ferais aux précédents opus qui traînaient parfois en longueur. Rappelons que "Venonimous Rat…" comptait plus d’une heure de musique…

S’agissant de la construction de l’album, en réalité nous n’avons que 9 morceaux, les 3 plages restantes étant des intermèdes instrumentaux. Ce qui pour certains pourra sembler inutile mais qui à mon sens lie les morceaux entre eux et confère une unité et une atmosphère toute particulière à l’ensemble. Tout l’univers de Rob Zombie est là : extrait de films horrifiques, textes démoniaques, femmes gémissantes… Bref on prend les ingrédients habituels et on refait la recette. Dit comme cela on pourrait penser qu’il n’y a rien de nouveau sous la lune qui éclaire les zombies haïtiens. Et… c’est un peu vrai ! Mais pourtant, la sauce prend toujours et ce vieil hippie aux pattes d’eph et à la peau diaphane a de nouveau procédé à un enchantement vaudou sur ma personne. L’ambiance sombre et inquiétante est toujours de mise mais il y a aussi et surtout un apport non négligeable de mélodies. Un gros travail sur les parties de guitares a été fait, grâce sûrement à la patte de John Five au sein des musiciens. Et ce dès le premier morceau "Satanic Cyanide…" qui marque la direction artistique de l’album. Cela se ressent sur le reste de la galette avec l’apport de solos travaillés ou du joli intermède "A Hearse That..". Dans le style zombiesque habituel, lourd et chaloupé, on retrouve des titres comme "The Life And Times...", "In The Age Of The Consecrated…", "In The Bone Pile". "Well, Everybody’s Fucking In A UFO" et "The Hideous Exibitions…" sont quant à eux dans un registre beaucoup plus léger, enlevé, hyper groovy et qui m’a rappelé Al Jourgensen avec son album "Surgical Meth Machine" sorti cette année. Et dans l’ensemble plus proche de l’univers de White Zombie. "Medication For The Melancoly" en est un exemple très flagrant. L’un des meilleurs morceaux de l’album est "Wurdalak" qui clôture superbement "The Electric Warlock…". La construction en trois temps est parfaite : intro énigmatique et mystérieuse qui amène la seconde partie d’une grande lourdeur. Riffs lents, gras, voix d’outre-tombe synthétique. Pour se terminer de façon inattendue sur une mélodie au piano très mélancolique.

"Hell Billy Deluxe" reste sûrement un des meilleurs opus de Rob Zombie et c’est difficile dès lors de faire aussi bien. Par ailleurs, contrairement à "Venonimous Rat" qui avait renoué avec les influences indus, teinté de sauce indienne et parsemé de samples electro, "The Electric Warlock" est quant à lui plus épuré, plus mélodique et va à l’essentiel. En résumé, bien qu’il n’y ait pas de réelle surprise, les fans ne seront pas déçus par ce nouvel album car l’univers rock electro fantomatique de Rob Zombie est plus que jamais présent, agrémenté d’une douceur nouvelle et comptant tout de même quelques très bons morceaux qui réveilleront les "undead".


Miss Bungle
Juillet 2016




"Venomous Rat Regeneration Vendor"
Note : 19/20

Il y a certains groupes qu’il est plus difficile à chroniquer que d’autres. Le dernier Rob Zombie, "Venomous Rat Regeneration Vendor", par exemple, en fait partie. Comment voulez-vous chroniquer un mythe comme Rob Zombie ? Autant dire que ce n’est pas de la tarte. Mais bon, je suis toujours prête à relever un défi.

Après quelque albums qui ont déçu son public, Zombie revient sur le devant de la scène une fois de plus grandi. Si, si, c’est possible. "Venomous Rat Regeneration Vendor" est l’album parfait. Le groupe revient à ses premiers amours dans un style indus electro au possible. L’ambiance est digne d’un horror show, la guitare de John 5 est tout simplement sublime, la batterie de Ginger Fish est magnifique, bref c’est parfait. Seul minuscule, tout petit bémol, le rythme est tout le temps le même sur toutes les chansons.

Il y a bien sûr quelques surprises sur cet opus. "Theme For The Rat Vendor" inclut, par exemple, des sonorités orientales du plus bel effet. Dans "The Girl Who Loved The Monster", une voix féminine accompagne Mister Rob avec un chant beaucoup plus clair et le tout en français, s’il vous plaît. John 5 se surpasse sur "Lucifer Rising" grâce à un méga solo épique qui déboîte tout.

Au final, un super album, celui, on peut le dire, d’une renaissance. Du grand Rob Zombie. Une belle revanche sur les albums précédents. A avoir absolument.


Killheart
Juin 2013


Conclusion
Le site officiel : www.robzombie.com