Le groupe
Biographie :

Rings Of Saturn est un groupe de deathcore américain formé en 2009 et actuellement composé de : Lucas Mann (guitare), Joel Omans (guitare / Extortionist) et Ian Bearer (chant / ex-Under A Dead Sky). Rings Of Saturn sort son premier album, "Embryonic Anomaly", en Mai 2010 en autoproduction, de même que son deuxième album, "Dingir", en Octobre 2012. Le groupe signe ensuite chez Unique Leader Records pour la sortie de son troisième album, "Lugal Ki En", en Octobre 2014. L'album suivant, "Ultu Ulla", sort en Juillet 2017 chez Nuclear Blast, suivi de "Gidim" en Octobre 2019.

Discographie :

2010 : "Embryonic Anomaly"
2012 : "Dingir"
2014 : "Lugal Ki En"
2017 : "Ultu Ulla"
2019 : "Gidim"


Les chroniques


"Gidim"
Note : 18/20

Si Rings Of Saturn revient avec un nouvel album, ce n’est sûrement pas pour nous enseigner la théorie musicale, mais bien pour nous la mettre dans la face. Toujours mené d’une main de maître par Lucas Mann (guitare), Gidim voit également le retour de Joel Omans (guitare), qui était parti en 2014. Pour les hurlements, c’est toujours Ian Bearer (chant) qui est aux manettes, et on note quelques invités : Charles Caswell (guitare, Berried Alive), Dan Watson (chant, Enterprise Earth, ex-Infant Annihilator), Yo Onityan (guitare), et Marco “Lord Marco” Pitruzzella (batterie, Six Feet Under, Mazikeen, Sleep Terror, Solus Ex Inferis, ex- The Faceless…). Prêts ? Tant pis !

On démarre donc avec "Pustules", le morceau réalisé avec Charles Caswell. Et je pense que “lourd” est un terme qui ne rendrait pas justice à cet avalanche pachydermique qui nous écrase dès la première seconde. Les harmoniques sont toujours aussi techniques et rapides, et c’est après la tornade que nous sommes propulsés sur "Divine Authority". Même constat, la lourdeur et les harmoniques sanglantes effrénées sont légion, tout comme les hurlements qu’ils soient caverneux ou suraigus. Le groupe avance sans se préoccuper de ce qui peut se trouver sur son passage à grands coups de riffs déjantés jusqu’à "Hypodermis Glitch". Et c’est là que Dan Watson entre en jeu, nous faisant headbanguer sur ce break incroyablement puissant. Si le groupe parvient à reproduire cette impression en live, il va y avoir du sport…

On passe à "Bloated And Stiff", qui joue également sur cet aspect technique super rapide du deathcore des Américains pour nous lacérer en permanence, sans jamais oublier une rythmique grasse et imposante. Même constat pour "Tormented Consciousness", le titre réalisé avec la participation de Yo Onityan. Une véritable déferlante de notes et de bends s’abat sur nous avec la précision dantesque dont on a l’habitude. Même lors des solos le son est lourd, et le groupe enchaîne sur "The Husk". Pas le temps de comprendre ce qui se passe, c’est une nouvelle tornade qui nous est envoyée en pleine face, avec toujours cette alternance de technicité et de violence. Le résultat est le même pour "Mental Prolapsus", qui démarre par un son futuriste et une démonstration de savoir faire inégalable de la part de Lucas Mann. Le reste du titre suit la dynamique entamée depuis le début de l’album, et nous renvoie dans les cordes au moindre mouvement.

On passe à "Genetic Inheritance" qui n’a pas à rougir, puisque les parties lead sont tout autant perçantes que la rythmique est lourde. Le tout trouve parfaitement son chemin jusqu’à notre crâne, et la nuque suit, remuant sans cesse. Si vous pensiez pouvoir souffler avec "Face The Wormhole", laissez-moi vous dire que vous vous êtes trompés. Harcelés en permanence par les riffs du groupe, voilà ce que nous sommes ! Si la rythmique est monumentale, les parties lead ne sont pas en reste, et s’interrompent à peine avec le break au clavier. Dernier morceau, "Gidim" est une instrumentale plutôt planante mais qui ne renie pas cette part de violence rémanente. Que du bon.

A peine deux ans après leur dernier album, Rings Of Saturn remet le couvert avec une virtuosité et une hargne qui ne plaira pas à tout le monde. Pourtant, "Gidim" est un uppercut en plein dans le menton qui ne vous laissera pas indemnes ! Et si je vous dis que le groupe prévoit une tournée européenne pour 2020...


Matthieu
Novembre 2019




"Ultu Ulla"
Note : 15/20

En général, quand on te dit Nuclear Blast Records et deathcore, tu peux foncer les yeux fermés. Et c’est ce que j’ai fait, tout en ouvrant grand mes oreilles. Et c’est ce que vous devriez faire, sans tenir compte qu’il s’agit là de Rings Of Saturn. Ça y est, je sens que vos poils commencent à se dresser en mode auto-défense. Oui, ce groupe a la triste réputation de faire de l’étalage, de la démonstration, de la branlette de manche sans queue ni tête, sans innover, sans construire, sans se fouler. Si je voulais être un peu plus méchant, je dirais même que les Californiens font du Thy Art Is Murder mais en moins bien. Tout cela était probablement valable sur leurs albums précédents mais je dois avouer qu’avec ce "Ultu Ulla", j’ai passé un excellent moment.

Bon, commençons par le commencement. Oui, c’est bien un album de Rings Of Saturn, et ça se reconnaît. Ce voyage intersidéral du côté de la nébuleuse du Crabe possède toujours ce côté futuriste et profondément mélodique qui peut peut-être décevoir les fans de bourrin plus classique. Pour vous imprégner un peu de leur style, il suffit d’écouter l’excellentissime "The Macrocosm", long morceau instrumental que j’ai vraiment trouvé époustouflant. Vous comprendrez ici tout le sens de la célèbre expression : "Rings of Saturn, ce sont les DragonForce du deathcore" (bon ok, j’ai lu ça sur Thrashocore, honte à moi). Cette piste reflète vraiment quelque chose de beau, d’aérien, de perché, ça illustre bien toute l’originalité du groupe selon moi (et putain, il était temps que ce groupe fasse un peu dans l’original, j’dis ça j’dis rien…).

RoS propose du deathcore qui brille par sa technicité, cela n’a rien de nouveau. Mais là où ils nous surprennent enfin un peu, c’est que ça ne s’arrête pas là. Les mélodies sont très variées (rien que sur les deux premiers morceaux, on voyage pas mal, entre riffs heavy, death plutôt recherchés, et breaks HxC plus basiques), l’atmosphère est souvent sombre, intrigante, mystérieuse. "Immemorial Essence" allie cette technicité à des variantes de voix absolument sublimes. Des cris hystériques aux growls caverneux, les changements sont brutaux, ça envoie sévère. Alors certes, ce n’est pas parfait (ça ne vaut pas Carnifex), et c’est typiquement le type de musique devant laquelle je me ferais clairement chier en live (genre la chanson "The Relic"…), mais on note un véritable progrès comparé aux albums précédents. Rings Of Saturn est sur la bonne voie, et leur science-fiction me donne déjà envie de me précipiter dans les bras du nouvel album de Thy Art Is Murder…


Grouge
Août 2017




"Lugal Ki En"
Note : 18/20

Vous êtes amateurs de death ultra technique, rapide mais avant tout, soyons honnêtes, bizarre ? Vous aimez la musique tellement inclassable que l'on crée un genre ? Eh bien Rings of saturn et son troisième album "Lugal Ki En" qui sort sous la bannière du label américain Unique Leader Records est (encore ?) pour vous !

Ring Of Saturn, c'est du death ultra technique, du deathcore technique, du jazz survitaminé... Rings Of Saturn, c'est de l'aliencore ! Je ne vous dis pas le mal que j'ai eu à la première écoute de cet album, ça va un peu dans tous les sens, c'est hyper rapide (je me suis même demandé à un moment si le groupe n'utilisait pas un accélérateur sur la batterie), enfin bref, Rings Of Saturn c'est très très étrange. Pour les plus anciens, c'est un peu Nocturnus qui rencontre Cynic mais sous champignons hallucinogènes à l’image du titre "Lalassu Xul". "Lugal Ki En", c'est 45 minutes, 12 titres de torture sonore. Soit les membres de Ring Of Saturn sont des génies, soit ils sont complètement fous ! Mais à y regarder de plus près, au fur et à mesure des écoutes, on se rend compte d'une chose : cet album est monstrueux, c'est une pépite de technique, de richesses sonores, parfois à la limite de la polyrythmie, et même du hip hop comme sur le titre "Natural Selection". Ring Of Saturn, c'est trois musiciens hors pair. Le groupe n'a qu'un seul plan : écrire et jouer la musique qu'il veut, le groupe il ne se soucie de rien ni de personne, il est libre et se lâche. Néanmoins, je trouve que ce genre de death est un peu élitiste et s'adresse à un public somme toute connaisseur. Pourquoi ? Il n'y a qu'à écouter la débauche d'énergie mais surtout de technique sur le titre qui donne son nom à l'album, "Lugal Ki En"... J'imagine que le travail en studio n'a pas dû être facile, que Brette Ciamara du studio 344 à Pittsburgh a dû s'arracher de nombreux cheveux ! Si vous voulez faire découvrir la musique extrême à quelqu'un, ne prenez pas cet album, il fuira !

Un groupe de death metal qui joue de l'aliencore, qui parle de la conquête extraterrestre de notre planète, des êtres qui ont traversé l'espace et les galaxies à cet effet et qui se prennent pour des dieux, ça ne court pas les rues, n'est ce pas ? Un petit mot sur le titre de l'album, "Lugal Ki En", qui est du sumérien ancien et que l'on peut traduire de cette façon : Roi des terriens, Seigneur du monde cosmique. Quand je vous dis qu'ils sont barrés ! Le visuel de l'album est lui magnifique et traduit bien le contenu de l'album, son ambiance, son message et est une création de l'artiste Mark Cooper de Mind Rape Art. En conclusion, "Lugal Ki En" est un album à la fois magnifique, sensationnel, inventif et très surprenant, un coup de génie qu'il ne faut absolument pas ignorer.


Vince
Novembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/ringsofsaturnband