Le groupe
Biographie :

Rezet est un groupe de thrash metal allemand formé en 2004 et actuellement composé de : Bastian Santen (batterie), Ricky Wagner (guitare, chant / ex-Division Speed), Heiko Musolf (guitare) et Lorenz Kandolf (basse / Traitor, Wulfpack). Après un premier album ("Have Gun, Will Travel") sorti en 2010 chez Iron Kodex Records, le groupe revient avec "Civic Nightmares" en Mars 2012 chez Twilight Vertrieb. "Reality Is A Lie" sort en Mai 2016 chez Mighty Music. "Deal with It!" sort en Février 2019 chez Metalville, suivi de "Truth In Between" en Janvier 2021.

Discographie :

2010 : "Have Gun, Will Travel"
2012 : "Civic Nightmares"
2016 : "Reality Is A Lie"
2019 : "Deal with It!"
2021 : "Truth In Between"


Les chroniques


"Truth In Between"
Note : 16/20

La beauté du metal, et de la musique en générale, est que l’on peut passer sa vie entière à faire des découvertes. En voici donc une toute nouvelle pour moi avec Rezet. Je ne connaissais pas du tout cette formation de thrash metal allemande, formée en 2004. Leur premier album, "Have Gun, Will Travel", est sorti en 2010 et donc 11 ans plus tard, ils nous offrent "Truth In Between", leur cinquième album en carrière.

La table est mise immédiatement avec "Back To No Good" d’entrée de jeu. Rezet fait dans le thrash traditionnel, guitare / batterie en avant-plan avec un chanteur plutôt monocorde, qui ne s’éternise pas trop dans les mélodies alambiquées. Cependant, la suite de l’album nous révèle, tout au long des 13 morceaux composant celui-ci, des facettes plus précises sur le son du groupe. Une pièce comme "Infinite End", qui démarre en ballade pour s’élancer à pieds joints dans un power metal résolument "américain" dans son approche, témoigne du souci de Rezet de diversifier sa musique. Et dès le morceau suivant, éponyme, les influences thrash traditionnelles sont immédiatement de retour en avant-plan. Riffs de guitare galopants, voix agressive et section rythmique déjantée, on peut ici reconnaître toute l’efficacité de la musique du groupe. C’est rentre-dedans, sans passer par quatre chemins, avec qui plus est, un solo de guitare à faire frémir tout débutant à la six cordes. "(Un)certain Crimes" en est un parfait exemple, avec en plus certains passages un peu plus technique, témoignant du talent des membres du groupe.

Pourtant, Rezet ne se gêne pas pour sortir du moule et se frotte même à des influences plus rock comme sur "I’m Not Gonna Stop", ce qui vient un peu briser le rythme, en bien ou en mal, mais on ne peut pas critiquer Rezet d’être trop répétitif, tout le long des 57 minutes que dure l’album (fait plutôt rare avec le thrash metal habituellement). "The Plague", quant à elle, de par son approche plus power metal, rappellera aux amateurs Symphorce ou Brainstorm.

Contrairement à bien des albums du genre, on a affaire ici à une production moderne et bien balancée, qui porte surtout son attention sur les guitares, le tout appuyé par une batterie puissante et nerveuse. Thrash certes, mais incorporant une multitudes d’influences des autres sous-genres, telle est donc le metal de Rezet, un nom qui ne vient pas nécessairement en tête en premier lorsque vient le temps de parler de ce style. Je recommande cet album aux amateurs de par ses solides compositions et de sa diversité.


Mathieu
Mars 2021




"Reality Is A Lie"
Note : 15/20

J'avoue que parfois il est difficile de chroniquer certains albums selon le genre de musique pratiqué par les groupes. En ce qui me concerne, le thrash metal est l'un des genres que j'aime de moins en moins car les groupes se multiplient et il y a de tellement de nouveautés que finalement on a du mal à s'y retrouver et à faire la part des choses. Le meilleur moyen est d'écouter, et d'être un peu plus intransigeant avec ce qu'on recherche finalement. Je me retrouve confronté à cette difficulté aujourd'hui avec Rezet, groupe provenant tout droit d'Allemagne (fort peu étonnant) et qui est un peu un OVNI, à l'image de Vektor. "Reality Is A Lie" est leur troisième album et il contient 12 titres pour quasiment 1h30 de musique.

Alors autant le dire tout de suite, les titres sont longs, parfois très longs et donnent de temps en temps un faux rythme à l'album. Dans un premier temps, le plus important : le son. Purée, c'est moderne, tout en conservant ce côté old school dans l'esprit (un peu ce qui m'avait frappé chez Vektor d'ailleurs), la voix est moins crillarde et surtout les breaks mettent à mal certains groupes qui devraient en prendre de la graine. Mais concrètement, au niveau des morceaux, ne serait-ce que le titre éponyme, on est en présence d'une sorte de mélange entre prog, early-Megadeth et des passages de heavy metal traditionnel (qui peuvent sur certains points rappeler Skull Fist). Ce melting pot déplaira sûrement aux plus conservateurs, mais avec moi, la sauce prend direct.

"Dying By The States", "Lost" ou encore "Worm In The Core" sont des titres qui s'apprécient avec le temps. C'est comme les premières tasses de café, un peu âpres au début, mais quelques cafés plus tard on découvre des arômes, des goûts. Et en ce qui concerne ces titres, c'est exactement la même chose, il faut prendre le temps de les découvrir, de les assimiler et surtout de découvir ce que cachent ces derniers. En effet, les influences jazzy du groupe ne se ressentent pas à la première écoute, la musique est complexe et je me demande bien ce que ça vaut en live.

On ne va pas se mentir, les membres du groupe savent ce qu'ils font et il va falloir les suivre de près car si ce n'est pas cet album qui les fera décoller, le prochain pourrait éventuellement faire très très mal.


Motörbunny
Juin 2016




"Civic Nightmares"
Note : 14/20

Sacrés Allemands ! C’est en effet par ces deux mots que je commence cette chronique sur un groupe venant du pays de la saucisse et de la bière. Mais trêve de plaisanteries, Rezet ça envoie du bousin. Jeune groupe de old school thrash metal, "Civic Nightmares" est leur second album, après avoir sorti en 2008 un EP "Toxic Avenger" puis leur premier CD en 2010 "Have Gun, Will Travel". Le line-up est composé de quatre membres, qui ont déjà tourné en Europe et ont partagé l’affiche avec entre autres Tankard, Skull Fist, Agent Steel, et j’en passe… des groupes underground à souhait, donc on est un peu rassuré par le packaging, reste à voir ce que le groupe a dans le ventre.

Et dès le premier morceau, la sauce ne prend pas, "The Quest" porte bien son nom, on essaye de comprendre la démarche du groupe, avec trop de changements de rythme pour que ce soit du old school, on est perdu pendant quelques instants, on cherche la hargne, et même si les riffs sont accrocheurs, l’ensemble est totalement déstructuré. Ce n’est pas ça qui va m’arrêter, je continue tant bien que mal, ayant quelques craintes pour mes oreilles concernant ce qui va m’attendre… mais je suis finalement rassuré avec "Combat Shock", "Out For Blood" qui sont davantage dans le style que j’attendais, c’est du old school, mais très mélodique à la fois. Metallica et Megadeth ont l’air d’être leurs influences, mais ce n’est pas pour me déplaire. La suite de l’album est nettement plus thrash, plus guerrière, la preuve avec "Full Throttle", "Gargantua", "Rezet To Zero" qui ont pour particularité d’avoir un solo dès l’intro, ce qui accèlère ces compositions, rythmées par de multiples breaks, et des riffs très incisifs. La voix de Ricky ressemble à celle de Dave Mustaine tout au long de l’album, ce qui ajoute un côté heavy metal aux compositions.

Pour résumer, Rezet, c’est du old school, et il n’y a pas de raison pour ne pas apprécier les compositions qui sont (mis à part "The Quest") aussi bonnes les unes que les autres, avec un mixage aussi proche de celui de l’âge d’or des grands Megadeth !


Motörbunny
Août 2012


Conclusion
Le site officiel : www.rezet.de