Déf. : Raw : cru

Ne me remerciez pas, ce petit cours d’anglais vous est offert gratuitement. Jamais un groupe n’a aussi bien porté son nom. Avec Raw, c’est droit au but, sans fioriture, sans flafla. Avec eux, pas d’orchestre symphonique, pas de cornemuse, et au diable le clavecin ! Nous avons affaire ici à un groupe qui ne fait pas de compromis. Formé depuis 2006, le groupe, avec "Battalion Of Demons", marque la sortie du troisième album de sa carrière.

La chanson-titre de l’album résume très bien l’ensemble de l’œuvre. De passages purement death, des interludes thrash de première qualité, cette pièce en ouverture d’album lance les hostilités de la meilleure des façons. Elle est l’amalgame parfait de ce que représente Raw. Et les amateurs de bon vieux speed metal ne seront pas en reste également, ils seront ravis à l’écoute de "Full Speed Ahead".

Produit et masterisé au Studio Stage One avec l’aide d’Andy Classen, ingénieur de renom ayant travaillé de près ou de loin avec des gros noms tels Belphegor, Suidakra et Graveworm, pour ne nommer que ceux-ci, le groupe était définitivement entre très bonnes mains. Classen s’est assuré de fournir à Raw le son "cru" requis pour leur style. Écoutez les riffs acérés de "Carreer Decisions" et si vous êtes un véritable amateur de death / thrash, essayez de me faire croire que vous n’avez pas souri de délice ! Usant avec outrance de  blast beat, le jeu de batterie propose tout juste assez de variété pour ne pas sombrer dans le cliché habituel du thrash.

En toute humilité, je ne connaissais nullement Raw et je fus fort surpris par la qualité de leur musique. Assez pour me donner l’envie de puiser dans leur ancien matériel, question d’écouter l’évolution du groupe dans ses productions. Raw réussit un tour de force en proposant un album dans un style fort saturé, usant d’originalité, tout en rendant hommage au bon vieux death / thrash du passé.

"Rawzilla"
Note : 12/20

Après Godzilla, je vous présente Rawzilla… une espère de lézard qui dévaste tout sur son passage, et en tête de machine le groupe Raw, évoluant dans un thrash metal qui te botte le cul sévèrement, et prévoit même l’apocalypse sur la pochette.

Et le groupe ne s’y perd pas, ce second album "Rawzilla" sera un album de 35 minutes avec 13 titres, pour vous dire que l’ensemble va vite, très vite, tellement vite qu’on oubliera le nom des titres. Pour quelle raison ? Ne faisant pas dans la dentelle, on se reçoit les morceaux un par un dans la gueule sans broncher, d’ailleurs on imagine bien sur certains titres le fameux Rawzilla dévaster une ville sur son passage, ou encore la vision d’horreur de voir le fameux Rawzilla copuler avec un autre monstre de la même taille, sortant tout droit d’un nanard de combat de monstres qui finirait en pornographie. Les Allemands nous servent certes un thrash metal brut, ainsi que des touches death metal, et le mélange est le même résultat quand papa rentre dans maman, la magie opère. Tout cela se rapproche tout de même de Voivoid, ou encore Körgull The Exterminator (sans la voix féminine black), mais le style est sensiblement le même.

Les solos donneront une touche plus abordable aux compositions (qui, selon eux, se rapprochent de ceux de Motörhead, ce qui n’est pas faux, mais une gamme pentatonique, reste une gamme pentatonique), et se fonderont bien dans les riffs brutaux. Même si l’ensemble se répète, on arrive tout de même à avoir des morceaux qu’on apprécie plus facilement que d’autres comme "Be Aware", "Twist The Knife", "Human Nature" où ça galope sévère ! De la dentelle qui pue la bière, voilà comment définir cet album de 35 minutes d’une folie et d’une efficacité extrême.

Motörbunny Octobre 2012