Le groupe
Biographie :

Il y a 74 millions d'années exactement, à l'ère du crétacé, le roi Raptor V régnait sur la totalité du globe terrestre en maître suprême. Chaque dinosaure, sans exception, lui vouait un respect immense, terrifié à l'idée de voir le roi Raptor prendre sa vie, ainsi que celle de sa famille... Un jour, lors d’une ballade matinale du roi dans un torrent de lave, Raptor V vit s'ouvrir une faille temporelle, et, intrigué, il plongea dedans. Nous sommes en 2015, une porte s'ouvre près du Pont de Sèvres à Boulogne-Billancourt en banlieue parisienne, le roi Raptor V se retrouve pris au piège dans notre monde. Très vite charmé par quelques petites meufs croisées dans la rue et la saveur de deux ou trois pétards fraîchement roulés, il décide que ce nouveau monde serait le sien. Il en deviendrait le roi, le nouveau maitre suprême, et pour cela, Raptor V s'entourera de deux acolytes rencontrés aux coins d'une rue, Nightsmoke, qui ne fume que la nuit, guitariste illusionniste au mystère insondable, et Don Coco, détenteur du chic, percussionniste branché qui connaît les manières. L'inébranlable trio conquerra le monde en montant un groupe de sludge avec des couilles immenses : RapTOR King. L'histoire raconte que l'écoute d'un des nombreux tubes du groupe évoque fortement la sensation d'un ange qui chuchoterait le sens de la vie au creux de nos oreilles. Pour le côté sérieux, le trio Raptor King donne dans un mélange de sludge - thrash - HxC - rock - metal - doom. En 2017, deux ans après avoir sorti son premier EP, "Dinocracy", le groupe revient avec un second EP, "Dinocalypse".

Discographie :

2015 : "Dinocracy" (EP)
2017 : "Dinocalypse" (EP)


Les chroniques


"Dinocalypse"
Note : 16,5/20

Dis, t’as déjà vu un dinosaure faire du metal toi ? "Euh tu parles de la tournée d’adieu de Black Sabbath ?". Non non, d’un fossile qui était auparavant un petit théropode carnivore bipède… "Oui donc de Sabbath !". Euh, recommençons… Dans un passé fort lointain, il y a des millions d’années vivaient de grands géants mi-crocodile mi-lézard à deux pattes qui se baladaient tendrement parmi les feuillages en lançant un ou deux coups de dents par-ci par-là. Quand soudain, une de ces heureuses bestioles bienveillantes se retrouva bizarrement dans une faille temporelle la bazardant bien curieusement au même endroit mais dans notre ère moderne. Bref, itinéraire d’un raptor pur et de grande éducation loin de son paisible royaume, pauvre dinosaure impuissant peu à peu débauché par notre monde assez pourri… Pour une belle fable romanesque à la sexualité bien plus préservée que Croc’omo, moins intrépide que Crocodile Dundee et moins excitée que les douze salopes contre les gros lézards géants. Euh attends ! Nan que dalle, erreur de script ! Raptor V est juste un connard de bobo du Boulogne-Billancourt de l’ère précédente qui était déjà très bien débauché tout seul. Ce qui fait de lui le plus gros prédateur des rues parisiennes (après Boris 54 ans camionneur et exhibitionniste velu à ses heures perdues)…

Dur dur le changement temporel et les anachronismes depuis le Crétacé, en plus disons qu’il s’en est passé un petit peu des choses depuis ces 74 millions d’années… A commencer par deux EPs d’un dino venu te trouer le cul à coups de queue (je l’assume pas entièrement celle-là…) ! Après "Dinocracy" (et notamment "Da Fuck Where I Just Lend"), le Raptor King repasse à l’attaque pour resserrer ses griffes sur tes oreilles et planter ses petits bras autour de ta nuque pour la faire valdinguer dans tous les sens. Et cette fois, au milieu de ses œufs, des carcasses des repas (et des péripatéticiennes) de la veille, notre bon vieux roi Dromaeosauridae cinquième du nom, nous couve son second EP, "Dinocalypse". Cet EP sophomore ("sophomore", ça en jette comme mot, nan ?!) poursuit bien naturellement et vélocement la folie lancée par le premier. Ou plutôt, il poursuit cette lancée pour la propager aussi rapidement qu’une puce sur ton clebs ou qu’un morpion dans la blanche culotte de notre monarque après une party forte en substances blanches en tout genre. Je parle de lait bien sûr hein ! D’ailleurs comme un petit chaton tout mignon et trop kawaii mais surtout assoiffé, notre Raptor préféré se lèche les babines des paires de jupes qu’il peut soulever et des joins qu’il peut se rouler dans notre bon an de grâce 2017.

Quoi qu’il puisse en être de ses déboires incessants, niveau musical le Raptor King envoie et plutôt pas mal ! Loin d’être de vieux fossiles, les (très mentalement sains) trois créateurs de la bête balancent, lacèrent et recrachent une sorte d’improbable mélange surdosé entre grunt, blast et truc un peu trop gaiement bourré pour aller crucifier des femelles stégosaures encore vierges sur le coup d’un diplodocus donnant dans le SM pour le coup… Là où le black fait mal aux oreilles, le hard’n’heavy fait mal au cul et le death mal aux dents. Tandis que sagement de son côté, le Raptor finit par t’éviscérer avec du bon gros sludge juste pour ton plaisir ("Fight’N’Roll"). En fait, simplement et brutalement, le prince des dinosaures t’emmène sur ses épaules comme Denver le dernier dinosaure, mais cette fois pour un saint voyage démarré par un saint chant grégorien du Saint Raptor de la Sainte Conquête menée par le Saint Raptor King sur de nombreuses paires de seins cette fois ("Dinocalypse") ! Une sorte de trip survolté avec un acolyte armé d’une mitraillette et un autre d’un double tir-bouchon, le tout pour aller explorer un Jurassic Park des temps modernes sur fond de ville en ruines, à feu et à sang ("The Witch")… D’ailleurs, tout ce résultat est on ne peut plus normal quand on sait que la caillera voleuse du temps des dinos met du Ünkut, mais surtout qu’elle a trouvé le "The Long Way To Rock (Pom Pom Pom Pom Pom)" et s’en sert pour dépoussiérer tes oreilles (surtout avec les pom pom pom pom pom). Autant de remue ménage électrique empruntant au black sa vitesse épileptique, au death ses growls incompréhensibles et au stoner-hard-heavy-groove-machin-redneck-roll ses refrains plus qu’alcoolisés et plus rafraîchissants qu’un bain de minuit dans le Gange, le tout pour un EP fort bien réussi ("The Witch""Dinocalypse"). Et surtout une violence assez frénétique pour finir calmement mais sûrement sur une note plus douce après le coma éthylique d’un raptor. D’ailleurs, la chanson de chialeuse qui fait du bien annonce que, comme le Lonesome Cowboy sans son Jolly Jumper, le Raptor King finit en "Lonesome Raptor" sans ses dents crochues mais avec tes cervicales encore en travers de la gorge. Alors salut à toi ô grand Raptor King Jesus pour cette perle auditive excessivement écoutable et réécoutable mais dangereusement bien réussie ! Mais sois alerté ô Raptor V, car comme Billy vola les œufs de ton cousin pour les refiler au Dr. Alan Grant, je volerai les tiens pour pouvoir faire éclore encore et encore les titres de cet EP.

Alors je prête serment afin d’accomplir mon saint devoir et de tout mettre en œuvre pour ta grande réussite et l’accomplissement de ton destin ô grand seigneur des temps anciens. De par cet humble laïus dévoué qu’est le mien, puisses-tu accepter mes services et m’accorder ton adoubement afin que je répande partout ta bonne parole que tu prêche si vaillamment. Par centaines de milliers, des fidèles d’adorateurs reptiliens te rejoindront, alors sonne le rassemblement par ton "Fight’N’Roll" ou tes "Pom Pom Pom Pom Pom" pour que chacun rejoigne tes rangs pour l’ultime bataille du son, ô grand Raptor King. Mais surtout, poursuis ta quête par de futurs EPs intitulés, pourquoi pas, "Dinocochon", "Dinocornichon" ou "Dinoconnard", voire même une trilogie "Dinocochon - Dinocornichon -Dinoconnard" en guise de premier album. En attendant, sache que ton nouvel EP "Dinocalypse" est un bel hommage parodiquement sérieux du rock et du metal dans leurs sens larges. Bref, totalement délirant et puissamment déjanté !


Rm.RCZ
Avril 2017




"Dinocracy"
Note : 18/20

J’en ai rencontré des fendus de la carafe mais là, je dois vous avouer que j’en ai rencontré un particulièrement allumé comme un cierge de Pâques ! Je crois que je n’ai jamais autant ri en lisant une biographie (vous me direz, l’humour c’est parfois ce qui sauve de situations très compliquées). Eh bien là, de l’humour, vous en avez à moudre, autant qu’un torrent de lave. J’ai le plaisir de vous présenter le premier effort musical des banlieusards parisiens de Raptor King qui débarquent avec "Dinocracy", un EP 5 titres. Je parlais d’humour, d’autodérision, mais je vous rassure, Raptor King est bel et bien un projet sérieux où se mélange hardcore, sludge, thrash et co ; inutile de vous dire que l’on en prend plein les oreilles à l’écoute de "Dinocracy" et ô bonheur, j’observe enfin un groupe français, issu de notre belle scène, qui ne se prend pas au sérieux.

Pour les présenter, Raptor King est composé de sa majesté Raptor V (qui fête cette année ses 74 millions d'années), de Nightsmoke (l’humain qui ne fume que la nuit), guitariste illusionniste au mystère insondable, de Don Coco (détenteur du chic, percussionniste branché qui connaît les manières) et enfin de Thomas Jaegle à la basse en tant que musicien session. La musique de RK est un véritable condensé d’énergie, de puissance, de hargne ; on est trimballé à la fois dans le monde et l’univers du hardcore (grosse influence du combo à l’écoute de "Dinocracy", c’est indéniable), du thrash, du sludge, ça dépote grave, les amis. Chez les RK, de toute façon, c’est bien connu, on ne fait pas de chichi, pas de pompon. On a droit à de grosses guitares, à une batterie qui s’affole, à une basse ronronnante et à un chant qui fait des aller-retour incessants entre chant hurlé, clair ou plus grave (à l’image du très bon "In Your Face"), bref on se gave sur ce disque. 21 minutes de  pure éclate, et comme je dis très souvent, la scène française est carrément belle, alors quand il y a en plus la qualité et l’humour, on en redemande. 5 titres c’est peut-être court mais je vous assure que c’est amplement suffisant pour se faire une idée du potentiel de la bête, j’espère sincèrement que sa majesté Raptor V nous offrira un album très vite, d’autant que la production et le mix de Jean-François Di Renzo sont au top et la masterisation de Vincent Hervineau l’est tout autant : bottage de fesses garanti comme je vous disais un peu plus haut.

Si vous avez envie d’en découvrir davantage sur ce combo assez mystérieux (mais qui se cache sous le masque de Raptor V ?), je ne puis que vous inviter à vous rendre sur le site officiel du groupe où vous trouverez biographie, son, vidéo (je vous conseille fortement le clip de "Da Fuck Where I Just Lend"), et où bien sûr vous pourrez soutenir sa majesté Raptor V dans son dessein de conquérir la terre, car "J’aime la musique, je la soutiens", ne l’oubliez pas, les amis. Bref, tout ça pour dire qu’il y a bien longtemps que je ne m’étais pas fait botter les fesses comme ça, un petit régal, et comme a dit ma fille en voyant le très beau visuel de cet EP (travail et œuvre de Mark Gregory) : "Dinosaure !".


Vince
Février 2016


Conclusion
Le site officiel : www.raptorkingrocks.com