Deux ans seulement suivant l’excellent "Rod", les Suédois de RAM nous reviennent avec leur sixième album complet. "The Throne Within" poursuit donc sur la lancée du précédent album, les influences de Watchtower, Hades et le vieux Paradox encore plus de l’avant qu’auparavant. Là où certains seront rebutés par cette approche sonore "ancestrale", d’autres, comme moi, salueront cet hommage senti à ce bon et véritable vieux thrash metal assumé. Vous êtes du lot qui méprisait avec véhémence les nouveaux albums de Metallica ? Une seule écoute de "Violence (Is Golden)" vous tirera une larme de nostalgie, je vous le jure sur la tête du vieux Sonata Arctica ! On croirait réentendre James Hetfield à ses débuts, avant l’invasion "country" du groupe.

Ce nouvel album étonne du fait qu’il n’affiche non pas seulement que de la vitesse, mais plutôt une dynamique usant de tout ce que le spectrum du heavy metal peut proposer. Par exemple, les influences Dio sur "Fang And Fur" permettent une transition et une variété qui ont trop souvent tendance à être déficientes sur maints albums de thrash ou voire de death et de black metal. D’ailleurs sur cette pièce, lors d’un interlude tout en douceur, Oscar Carlquist au chant nous démontre toute l’étendue de son talent, laissant de côté l’agressivité. En parlant de variété, pour un album de thrash, RAM défie la tendance avec un album surfant sur près de 49 minutes, fait plutôt rare dans le genre.

Rien n’est parfait en ce bas monde et certaines pièces de l’album peuvent paraître plutôt ordinaires, comme "The Trap", assez simpliste dans son approche. Mais l’effet "nostalgie" est tellement efficace, à mon avis, que le tout est facilement excusable. Ce "The Throne Within" est un véritable voyage dans le temps, non pas seulement pour les amateurs de thrash traditionnel, mais aussi pour ceux qui apprécient encore à ce jour le metal traditionnel dans sa forme la plus pure. D’inclure qui plus est des influences à la Iron Maiden dans leur son, surtout au niveau de la basse tout particulièrement, rend le différent tout en conservant ce cachet "rustique" fort appréciable.

Je crois sincèrement que cette formation est le futur du thrash traditionnel, là où les formations maîtresses du passé n’arrivent clairement plus à livrer la marchandise.

Deux ans après l’excellent "Svbversvm" que j’avais humblement chroniqué pour vous sympathiques lecteurs, les Suédois de RAM nous reviennent avec un cinquième album complet. J’avais été agréablement surpris à l’époque par la qualité du metal traditionnel proposé par le groupe, ainsi que par la production. Cette fois-ci, sans être mauvaise, dès les premières notes de "Declaration Of Independance", le son surprend plus par sa sonorité floue et "sale", qui aurait gagné à plus de clarté. Je demeure convaincu par contre que tel n’était pas le désir du groupe et que ce son est en lien avec le style de metal que RAM propose. Ce thrash metal traditionnel demande en quelque sorte ce genre de mix et je crois que les amateurs du genre ne me contrediront pas en soutenant que les productions "clean" et léchées appartiennent plutôt aux enfants du prog metal.

À nouveau les guitares sont en avant-plan. Malgré une voix forte et puissante, l’espace est laissé au trois quarts aux maîtres de la six cordes Harry Granroth et Martin Jonsson. Et sans surprise, la section rythmique, simple et efficace, appuie le tout avec vigueur. Elle est d’ailleurs mise en valeur sur la sulfureuse et rapide "A Throne At Midnight", hommage puissant au vieux thrash faisant trembler de peur les vieilles et les vieux, amateurs de chansonniers sympathiques et aux mœurs sans faille. Cette pièce rappelle d’ailleurs avec plaisir les Mekong Delta et autres Watchtower.

Le groupe s’est permis au passage, à la suite de quatre pièces indépendantes en ouverture d’album, un "Ramrod The Destroyer" découpés en six morceaux entrelacés, façon album concept. Toujours risqué d’aborder une telle approche, et cela peut parfois paraître présomptueux, et pourtant le groupe s’en sort à merveille. L’ambiance est malsaine, et tout au long des pièces, la recette prend bien. On ne sent pas que cela est forcé et le groupe se permet d’ailleurs d’expérimenter et propose des facettes qu’on leur connaît moins. Passant du thrash metal ultra rapide et malsain ("Incinerating Storms") aux passages plus doux ("Ignitor"), RAM réussit un tour de force avec ce "Ramrod The Destroyer". Il serait intéressant d’ailleurs que RAM nous propose dans le futur un album concept en entier.

S’aventurer en terres maintes et maintes fois défrichées peut être casse-gueule, cependant nous pouvons compter sur les compères de RAM pour nous présenter du metal traditionnel sans pour autant sonner vieillot et dépassé.

Faire du "traditional metal" ou ce que les puristes appelleraient du "true metal" et ne pas sonner comme si tu t’étais endormi en 1981, c’est le tour de force auquel est parvenu RAM avec cet excellent "Svbversvm". Première chose qui frappe à la première apparition du chanteur, c’est la ressemblance étonnante avec le frontman du groupe américain Jacob’s Dream. Pourtant, RAM nous provient directement de la Suède, pays peu prolifique en matière de metal…

Malgré une approche très "old school", la qualité de la production de l’album ne fait pas défaut. RAM est un groupe dont les principales assises sont les guitares. Elles sont bien en avant plan, appuyées par un jeu de batterie dynamique, sans faire dans l’ultra technique. Les solos sont inspirés et ajoutent au sentiment "heavy-thrash" du bon vieux temps que l’on ressent à l’écoute de ce "Svbversvm".

"Return Of The Tyrant" ouvre les hostilités et propose un savant mélange de metal traditionnel et de thrash. Le tout se concrétise et ne laisse planer aucun doute sur les intentions musicales du groupe avec l’excellente "Eyes Of The Night", deuxième pièce de l’album, avec ses influences Maiden à demi dissimulées. À nouveau, les solos sont impeccables et démontrent le talent des deux guitaristes. Les pièces dans l’ensemble naviguent entre des rythmes rapides et des chansons plus "mid paced", sans jamais faire dans le speed metal à proprement dit. Les refrains sont accrocheurs et le groupe parvient à proposer un heureux mélange d’unité entre les pièces, alternant entre rapidité et morceaux plus lents. Le tout en parvenant tout de même à faire de chacune des chansons des moments uniques.

Clairement, le groupe ne s’écarte rarement du confortable environnement des principes classiques du metal traditionnel. Il serait réducteur de prétendre par contre qu’ils ne font que copier les éternels "old timers" du genre. En effet, ne serait-ce que par l’unique performance du chanteur, RAM ajoute avec cet album, un excellent exemple d’un album superbement fignolé.