Le groupe
Biographie :

Pyrexia voit le jour en 1990 à Mineola Long (New-york) lorsque le death metal dominait la scène. Le groupe est formé par Chris Basile, Guy Marchais, Daryl Wagner, Mike Andejko et Rob Shimonski. A la même époque, plusieurs membres du groupe font déjà partie de diverses formations. Après plusieurs changements de line-up, le groupe enregistre son premier album "Sermon Of Mockery". En 1995, le groupe enregistre le 3 titres "Hatredangeranddisgust" après avoir changé de chanteur. En 1997, le groupe enregistre "System Of The Animal" après avoir subi de nouveau un changement de line-up. En 2001, Trevor Peres de Obituary rejoint le groupe qui devient Catastrophic. Après un album, Pyrexia redevient finalement Pyrexia sous l'impulsion de Chris Basile. En 2004, Pyrexia enregistre "Cruelty Beyond Submission" avec bien entendu un nouveau line-up. En Janvier 2007, le groupe sort "Age Of The Wicked " chez Unique Leader Records et en 2013, sort "Feast Of Iniquity". Après l'arrivée d'un nouveau chanteur et d'un nouveau guitariste, "Unholy Requiem" sort en Septembre 2018. Trois ans plus tard, "Gravitas Maximus" sort en Décembre 2021.

Discographie :

1993 : "Sermon Of Mockery"
1995 : "Hatredangeranddisgust" (EP)
1997 : "System Of The Animal"
2007 : "Age Of The Wicked"
2013 : "Feast Of Iniquity"
2018 : "Unholy Requiem"
2021 : "Gravitas Maximus"


Les chroniques


"Gravitas Maximus"
Note : 18/20

Pyrexia continue son matraquage auditif depuis plus de vingt ans et confirme avec "Gravitas Maximus" qu’enfoncer un gros pieu dans une oreille avec le désir vicelard de le voir passer de l’autre côté reste une de ses priorités. En effet, ce nouvel album qui succède à un "Unholy Requiem" très traditionnel dans sa manière d’aborder le brutal death ne déroge pas à la règle fixée par le groupe, à savoir que pour faire du bon gros metal de la mort qui tache, il faut des riffs construits pour assommer l’auditeur ! Pour cela, les New-Yorkais font partie d’une scène experte en la matière, bah vouais mon gars, quand on a pas loin d’chez soi des formations comme Suffocation (Long Island, comme Pyrexia), Immolation, Incantation, Baphomet, Skinless, Criminal Element, Internal Bleeding pour ne citer qu’eux, eh bien on s’adapte et on fait comme les copains, on poutre tels des acteurs porno qui auraient fait vœux d’abstinence pendant trois mois et qui seraient à nouveau autorisés à reprendre le boulot.

"Gravitas Maximus" envoie du sale pendant presque 25 minutes avec, dans son barillet, 8 cartouches remplies jusqu’au cou de poudre explosive. Les compositions ne sont ni plus ni moins que des petites mines d’or de riffs brutaux façonnés par un son de guitare hyper précis, une basse qui donne toute la profondeur et l’impact à l’ensemble et une drum technique qui base 90% de son jeu sur le blast et la double pédale à donf. Soyons honnêtes, Pyrexia est un rejeton de Suffocation et propose un brutal death très inspiré par la formation de Terrance Hobbs. Les mêmes recettes sont utilisées, alternances de riffs speed et de parties plus hardcore dans l’esprit, construction très précises, décalages de passages au demi-ton inférieur, bref, on ne peut nier l’influence de Suffo' dans le monde du death metal, et là encore nous avons un exemple concret de l’aura qu’a pu avoir ce groupe sur de nombreuses formations, dont Pyrexia. James Beach, le vocaliste déjà présent sur le full length précédent, accomplit un travail admirable une fois de plus, en proposant des vocaux tonitruants. Ce nouveau type de chant apporte une dimension nouvelle aux compositions. Erick Shute, l’ancien vocaliste, condamné à perpétuité pour le meurtre de trois hommes qui, apparemment, étaient des agresseurs impliqués dans de sombres affaires de drogue, de vols et de violence, possédait un timbre plus thrashy dans l’approche, et ceci, ajouté à des compos plus evil, des riffs plus sombres, avait permis à Pyrexia de dessiner de nouveaux contours moins encrés dans le brutal death.

Ici, grâce à des vocaux plus gutturaux, on revient vers une musique plus fidèle au premier album, "Sermon Of Mockery" (avec le petit côté Immolation en moins). En fait, cette nouvelle mouture pourrait se résumer à un mix entre le premier album pour le côté guttural et le second, "System Of The Animal", pour le côté hardcore et très précis dans le son et les arrangements. De toute façon, Pyrexia n’a jamais pondu deux fois la même rondelle, c’est assez surprenant de voir comment ce groupe parvient à se renouveler, à oser s’engager dans de nouvelles directions tout en préservant une brutalité sublimée par le bon sens compositionnel de ses membres. Ainsi, "Gravitas Maximus" représente le Pyrexia de 2021, un Pyrexia ultra compact, basique et plus écrasant que jamais (rien que la manière dont l’album débute, t’as tout compris). Pas de chorus endiablés, pas de mélodies, ici on tapisse les murs avec du rouge vif qui jaillit d’une jugulaire fraichement coupée, la tête de la victime tenue en avant par les cheveux, le corps mou, inerte et relâché, qui se vide de ses hectolitres d’hémoglobine par l’entaille béante de son cou, pour le plus grand plaisir de celui qui est à l’origine du carnage. Ne vous attendez pas à des solos à la Slayer sur chaque compo comme sur l’opus d’avant (là y’en a qu’un), les 8 méfaits présents ne sont que du 100% riffs ! Plus brutal death que death, car le groupe s’est toujours autrefois autorisé des petites incursions thrashy qui le maintenait dans un côté old school, là, on est plus du côté d’Inveracity, Disavowed, Scattered Remnants, Severed Savior, Severe Torture et tout le toutim avec une bonne louche de Dying Fetus pour les parties les plus lourdes. Quelques passages virent slam avec des rythmiques véritablement pesantes.

On peut dire que les gars de Long Island nous reviennent en forme et frappent dur avec un album vraiment solide ! La rifaille engendre des moments de pur plaisir avec ses enchaînements parfois surprenants qui permettent à l’auditeur de rester dans l’action. "Gravitas Maximus", c’est l’équivalent en musique du slasher movie, il y a une tension constante et chaque titre ajoute sa pierre à l’édifice, on est constamment dans le flow de puissance dégagé par le quintette. Un disque aussi dynamique que divertissant, une petite claque comme on aime en prendre, 24 minutes de directs dans la tronche, merci de nous faire mal.


Trrha’l
Juin 2022




"Feast Of Iniquity"
Note : 14/20

Pyrexia est un groupe new-yorkais fondé en 1990 mais il est malheureusement resté assez inconnu de par ses nombreux problèmes de line-up. Le groupe nous livre ici son opus de 2013, "Feast Of Iniquity". Une question tout d'abord, savez-vous ce que veux dire "Pyrexia" ? Eh bien c'est tout simplement un synonyme du mot "fièvre", eh ouais... C'était la rubrique "je-m'instruis-avec-du-metal".

Le groupe fait dans le death moderne et l'album est composé de 10 titres pour 30 minutes et des poussières. Il commence par une intro qui monte tout doucement en puissance et le premier titre commence à grand renfort de blasts à 200 à l'heure. On comprend vite que le groupe n'est pas là pour faire dans la fioriture mais plutôt dans le rentre-dedans, en même temps, avec une durée aussi courte, c'est préférable. La batterie est très lourde, avec pas mal de blasts et pas mal de double pédale. La gratte joue aussi dans le gras et dans le lourd mais avec quand même pas mal de finesse et des riffs bien techniques. On a droit à quelques solos mais ils ne sont honnêtement pas mémorables. Quant à la voix, le chanteur beugle... Non ? Sérieux ? Un registre assez guttural mais pas trop caverneux en fait, on comprend même ce qu'il débite. Les titres sont bien construits mais on navigue quand même pas mal dans le mid-tempo et les blasts susmentionnés sont là surtout pour relancer la machine. Par contre, lors de ces mid-tempos, on est en plein martelage de la double pédale. Malheureusement, les titres sont sympa mais il n'y a pas grand-chose qui reste gravé dans la mémoire, l'écriture est bonne mais c'est du déjà entendu et re-entendu.

Ce qui sauve cet album, c'est justement sa courte durée, s'il avait duré une heure, cela serait certainement devenu chiant... Au niveau production, c'est très propre et très massif. Je finirai par la pochette, elle est vraiment magnifique, un dîner en enfer de bon augure ! Au final, on a un chouette album mais qui ne restera pas dans les annales.


Danivempire
Avril 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/pyrexiadeathmetal