Le groupe
Biographie :

Yvan Guillevic est un guitariste nourri aux riffs psychédéliques et bluesy de Jimi Hendrix, de Stevie Ray Vaughan et de Jeff Beck, aux acrobaties virtuoses de Steve Vai, Joe Satriani ou Eric Johnson et accro aux atmosphères planantes de Pink Floyd, Marillion et Yes ou plus lourdes de Led Zeppelin, Van Halen ou encore d'Iron Maiden. C'est à la suite d'une démo de Messier 87, formation jazz-rock, qu'il rencontrera le bassiste virtuose Pascal Mulot et participera à son album "Can You Hear Me Jay" (XIIIbis) en 1998. En Juin 2010, suite à l'arrêt de Groovythingz, Yvan décide de monter P.Y.G. (Projet Yvan Guillevic), un projet musical en tant qu'auteur / compositeur et bien-sûr guitariste, dans une veine musicale teintée de rock progressif, de hard-rock voire même de metal. Premier édifice de ce nouveau projet, l'album "End Of The World" est un constat désabusé de notre société où le profit par n'importe quel moyen est devenu la seule référence philosophique et nous conduit irrémédiablement vers une fin de l'humanité et peut-être même de notre planète. Fort du succès immédiat obtenu en 2011 par "End Of The World" (Brennus / Keffren Publishing), le guitar hero Yvan Guillevic poursuit l'aventure de PYG avec le deuxième album "We Live, We Die", toujours entouré de la même équipe.

Discographie :

2011 : "End Of The World"
2013 : "We Live, We Die"


Les chroniques


"We Live, We Die"
Note : 13,5/20

Deuxième album pour PYG (Projet Yvan Guillevic) acronyme facile pour son créateur, qui sort environ deux ans après "End Of The World". En toute honnêteté, la pochette n'inspire vraiment pas confiance dès le départ. On a la sensation d'avoir en face de soi un groupe plus ou moins maladroit, qui débute et qui se cherche en fait... Mais finalement, ce n'est pas vraiment ça puisque Yvan Guillevic est un instrumentiste de talent, d'un talent brillant d'ailleurs qui a certainement quelques sources d'inspiration prises directement chez Joe Satriani, ou encore Steve Vai, mais on y reviendra ultérieurement et quelque part c'est tout à l'honneur de PYG, ce qui démontre justement la talentueuse authenticité de l'individu au niveau de sa guitare. En tous les cas pour en revenir à l'artwork, ou plutôt à la frontcover, sans aller jusqu'aux merveilleuses pochettes d'Ayreon, il est certain qu'un effort de ce côté-là aurait largement mis en valeur ce nouvel album et permis d'attirer beaucoup plus de monde. L'esthétique, on le sait c'est toujours superficiel, mais pourtant ça a son importance malgré tout, même si dans le cas présent celle-ci respecte l'orientation visuelle amorcée avec le premier album... Mais quand même, on aurait pensé que pour l'album "de la confirmation", le projet ou plutôt le groupe aurait souhaité présenter quelque chose de plus personnel quant à son artwork, en tous les cas de plus "travaillé".

Il s'agit donc ici d'un album composé de onze titres et d'une durée de cinquante deux minutes qui propose un style de hard rock mélodique plus rock que hard en l'occurrence où les mélodies sont très branchées hard FM, taillées pour la diffusion la plus large possible. Sans doute que ceci est dû à l'attirance de son créateur pour Pink Floyd ou les styles fusion blues qu'il pratiquait à l'époque... Ici, aujourd'hui, c'est un peu dans un registre similaire à celui de Yotangor pour ceux qui connaissent, si l'on devait rapidement comparer (eux aussi étant sortis chez Brennus comme l'a été le premier album de PYG si je ne me fourvoie pas), que l'album gravite. Avec cette particularité que sur certaines rythmiques, viennent se coller des passages rigoureusement liquoreux et fluides dans les guitares. Ce qui montre à l'auditeur de quoi sont capables les membres de PYG... On sent que cet album est allé explorer des horizons plus calmes que ceux qu'il y avait pour "End Of The World" parce que même si le premier album naviguait déjà à l'époque dans les eaux du rock progressif et du hard rock mélodique, on a la sensation que ce "We Live, We Die" a évolué plus dans le monde du rock cette fois-ci que dans celui du hard rock. Et si l'énergie qu'on avait découvert sur un titre comme "Mother Earth Don't Cry" était électrique, on sent que cette énergie s'est un peu diluée dans ce nouvel album pour donner plus de place aux émotions langoureuses.

"We Live, We Die" porte en son sein, deux premiers titres qui lui sont dédiés, à savoir "We Live, We Die" Part I et II, qui ne font qu'une en fait avec l'introduction. C'est une chanson facile d'accès par son refrain qui met en avant immédiatement ce que l'on vient de souligner à savoir qu'ici les bases sont posées. On aura droit à plus de confort, plus de mélodies sirupeuses et rock pour que les refrains et couplets restent facilement en tête. Et à partir de là, le tour est joué, l'album se lance et surfe sur la vague rock / hard mélodique en envoyant des morceaux taillés pour être des tubes d'ondes FM. L'intérêt du titre (le premier morceau) réside dans sa progression et sa longueur, ce qui lui permet aux trois quarts d'évoluer vers un tempo plus lent pendant un petit moment, pour faire un pont annonciateur d'un solo aux contours heavy dignes des guitar hero qu'on a souligné en début. Oui, Yvan Guillevic s'en donne à cœur joie sur un solo volcanique. C'est le cas aussi pour "Ocean Chaser", chanson pour laquelle un clip a été réalisé également. Cette chanson met largement en valeur les voix de Nelly Le Quilliec dont la plastique est irréprochable et de Morgan Marlet, les deux vocalistes, mais aussi possède une envolée lyrique qui fait que ce titre a été judicieusement choisi pour être celui dont la vidéo serait faite. Pourquoi ? Parce qu'il possède l'intégralité du panel commercial de PYG à savoir un duo vocal harmonieux, un refrain accrocheur, un solo bien amené, donc l'outil parfait de communication pour représenter le nouvel album.

Le reste de l'album se déroule normalement, avec des airs plus progressifs sur "The Dog Who Wants To Play", mais subjectivement, là où le bât blesse c'est que malgré une dextérité sans faille des instrumentistes et une qualité vocale indéniable des chanteurs, l'impression que l'album décolle difficilement se fait sentir lourdement et ce sans doute au regard du manque de dynamisme qui n'est pas sauvé par "Easy Livin", reprise de Uriah Heep avec ses airs un peu plus bluesy, ou par la sombre "Tonight I'll Be A King". Il aura fallu vraiment arriver à l'instrumentale "Beyond The Last Gate" pour se dire "Putain que c'est beau !!!", un instrumental proche d'un Joe Satriani entre un "Always With Me, Always With You" et un "Cryin", un pur chef d'oeuvre au milieu de ce "We Live, We Die", un morceau qui perturbe littéralement tous les sens et qui justement nous ramène en arrière et nous redonne envie de réécouter les vieux Satriani ou Steve Vai délaissés depuis quelques années... trop d'années. Etrangement, c'est à partir de cet instrumental que la vision de l'album se fait différente, la ballade "I Won't Let You Go" a un goût de papaye exotique avec son refrain et ses lignes vocales si sucrées, la basse prend le dessus sur le break et les ambiances sont extraordinaires. Et ça ira ainsi jusqu'à la fin de l'album, le rock de "Hey Woman", l'épique "On The Wall" ou encore la plus progressive et théâtralement magique (mais surtout DYNAMIQUE !!!, rappelant aussi le rock opéra de Savatage) "Song Of The Werewolf", sortie tout droit des années 80 et dont les premières notes rappellent "God Gave Rock'n'Roll To You II" de Kiss... qui terminent cet album dans une effusion envoûtante effaçant ce manque de relief ressenti par l'auditeur.

Alors oui, la note n'est pas des plus hautes, parce qu'une note c'est subjectif et que l'on doit se faire sa propre opinion, mais personnellement cet album est une demi-tuerie. La production est irréprochable et adaptée à la musique de PYG, ce qui équilibre avec l'artwork plutôt décevant. Un plus et un moins. La moitié de l'album jusqu'à "Beyond..." est propre, mais manque cruellement de piment dans les morceaux, et n'arrive pas vraiment à nous faire rêver, même si les bons ingrédients sont là... La reprise de Uriah Heep est proche de l'originale et n'apporte rien de nouveau. En revanche, la deuxième moitié de l'album est une véritable bombe, quelque chose de sublime tout simplement, entre l'instrumental, la ballade, la prog, on en prend plein les oreilles. Encore un plus et un moins. Oui tout amateur de musique n'est pas forcément un technicien, un ingé son, un chanteur, un guitariste, un musicien, il est simplement un auditeur. Et ce sont ses sentiments qui feront qu'il appréciera un album ou pas. C'est aussi par là que les créateurs de musique devraient se pencher, pas seulement de la technique mais une vue d'ensemble et un recul de profane.


Arch Gros Barbare
Juillet 2013




"End Of The World"
Note : 17/20

Yvan Guillevic est un grand monsieur, en effet il est motivé par de multiples influences telles que les Pink Flyod, Jimi Hendrix, ou encore des groupes plus heavy tels que le grand Iron Maiden. A l’heure actuelle je suis déjà surpris, généralement quand on voit arriver ce type d’album, on se dit "Et mince, un énième album instrumental qui tire sur la longueur" et pas du tout, quand on retourne la pochette on voit bien que "vocal" est mentionné, c’est déjà une agréable surprise. La pochette fait penser au film Matrix, mais avec des vrais mots mentionnés (dont le nom de l’album "End Of The World"), oui il faut le voir pour le croire !

On commence donc cet écoute avec les premiers morceaux "Prisoners Of A World", "Siren Song", "My Greed", "Rain Dance" qui nous transportent dans un univers psychédélique à souhait tout en ajoutant des touches très heavy… et on n’est pas destabilisé à l’écoute de ce disque, c’est ce qui est surprenant, les riffs sont très alternatifs, voire progressifs, mais en aucun cas on ne sera contrarié par le changement de tempo. Ensuite on est baladé entre gros riffs, gros solos et gros moments de "bad" dirais-je, "End Of A World", "Time Of Exodus" et "New Hope" comfirment mes propos dits au dessus… et ces chansons sont très longues, avoisinant les 7 minutes, on est donc dans des moments très épiques ! Les refrains nous donnent des sensations que l’on avait peut-être perdues en écoutant ce type de musique. Les solos type radio FM 80, me rappelleront les premiers morceaux de Van Halen que j’ai pu entendre dans mon enfance… et avoir ce type de flashback, c’est très agréable ! On continue avec les morceaux "dispatchés" et coupés en parties, "Mother Earth" se révélera très psychédélique sur la première partie, et beaucoup plus rock sur la seconde partie… d’ailleurs je me demande pourquoi les deux morceaux ont été coupée, et pourquoi la première partie est placée en seconde position dans l’album alors que la seconde partie est sur la huitième piste… Comparé à d’autres groupes ils ont peut-être voulu couper pour éviter d’avoir des morceaux trop longs, je n’en sais rien, mais l’important c’est de savoir que ce titre poutre sévère, avec un solo quelque peu oriental dans un riff tout à fait normal. Je finirai sur "Mass Comsuption" coupé aussi en deux parties avec des bruitages en fond sonore qui nous rappellera les Pink Flyod, avec un mélange de son clair et disto entre les deux guitares qui donnera un côté "posé mais agressif" tandis que la seconde partie sera plus calme. Niveau conception de la musique c’est l’inverse de "Mother Earth" car le côté "lent et brutal" se retrouvera dans les deux parties… Niveau mixage, c’est du très bon, quoi qu’on pourrait chipoter sur la voix qui est quelque fois trop mise en avant qui m’aura un peu bousillé les oreilles de temps à autres, mais ce n’est qu’un détail, un détail couplé avec un autre… le problème récurent de la basse… où elle est ?

Qu’est ce qui m’a marqué ? L’incohérence des styles joués mais le rendu est homogène, c’est très spécial, honnêtement c’est un groupe que j’irai voir avec plaisir, le projet Yvan Guillevic est un projet conceptuel capable de nous transporter dans différents types de sonorités et de nous transmettre des sensations… Gros gros coup de cœur !


Motörbunny
Mars 2011


Conclusion
L'interview : Yvan Guillevic

Le site officiel : www.yvanguillevic.com