Le groupe
Biographie :

Punish Yourself, c'est une joyeuse bande d'origine toulousaine qui a commencé sa carrière haute en couleurs en 1997. Faut-il encore présenter ce groupe, au style musical trop complexe pour pouvoir le nommer ? Une sorte de metal-indus-cyberpunk francais mené par Miss Z, Vx, Xav qui ont su faire de Punish Yourself un groupe culte de la scène francaise. Connus pour des influences multiples mais surtout leurs prestations sceniques incroyables, où, peinturlurés entièrement de maquillages fluo-phosphorescents, ils jouent avec les lumières noires et les stroboscopes. Revendiquant des influences et styles musicaux aussi variés qu'Iggy Pop, Prodigy, Bauhaus, en passant par Ministry, NIN et des racines techno et indus... le groupe a réuni des fans au fil des albums. En effet, quand Punish Yourself sort en 1998 son premier album "Feuer Tanz System", ils ne sont pas encore connus, mais l'esprit drogues, provocation, sexe et alcool est déjà bien présent. C'est donc à la sortie de leur deuxième opus en 2001 : "Disco Flesh : Warp 99" que le groupe commence à faire parler de lui. Ensuite, Punish enchaîne les tournées pour les sorties des albums "Sexplosive Locomotive" (2004) et Gore Baby Gore (2006), et joue aux côtés de différents groupes de scènes variées, tels que Epica, Fishbone, Das Ich, Lofofora, Anorexia Nervosa ou encore Uncommonmenfrommars. Pour un groupe d'indus, il représente un nombre record de concerts en France et en Europe. Après plus de 10 ans d'existence, Punish Yourself a su se faire une place sur le scène française et reste, incontestablement, un des groupes français les plus barrés. Punish secoue et enivre : sexe, machine, drogues mais surtout un potentiel énorme, des chansons qui nous frappent et marquent ("Let's Built A Station In Space"), et une prod' souvent excellente. Ses membres actuels se partagent également le projet 1969 Was Fine, ainsi qu’un projet solo, Cheerleader 1969, en ce qui concerne vx69. Punish Yourself nous offre un nouvel album, "Pink Panther Party", chez Season Of Mist au mois d'Octobre 2009, l'étonnant versus avec Sonic Area, "Phenomedia", en 2010, et "Holiday In Guadalajara" en Octobre 2013. 2017 est marquée par le départ de Miss Z (guitare) et la sortie de "Spin The Pig" en Octobre.

Discographie :

1998 : "Feuer Tanz System"
2001 : "Disco Flesh : Warp 99"
2003 : "Behind The City Lights" (Live)
2004 : "Sexplosive Locomotive"
2006 : "Gore Baby Gore "
2007 : "Cult Movie"
2009 : "Pink Panther Party"
2010 : "Punish Yourself Vs Sonic Area : Phenomedia"
2013 : "Holiday In Guadalajara"
2017 : "Spin The Pig"


Les chroniques


"Spin The Pig"
Note : 19/20

On connaît tous Punish Yourself. On a tous en tête ces images fluorescentes de tel ou tel concert, diffusé sur Arte ou ailleurs. Pourtant, bien trop souvent, on passe à côté de l’essentiel : ce groupe est sans doute ce qui se fait de mieux en France niveau musique industrielle. Ce monstre musical en est déjà neuf albums, et il arrive encore à nous surprendre ! En effet, aujourd’hui, "Spin The Pig" a décidé de cogner fort, de privilégier les gros riffs torturés aux notes plus electro. Toujours aussi punk et hardcore, Punish Yourself nous offre là sa plus belle perle. Pendant des années, Punish Yourself a été pour moi un groupe d’EBM un peu plus dark et surtout bien plus punk que tous les autres. C’était un peu la rencontre française entre Combichrist, Front 242, Hocico et du crust, à l’image de leur indémodable tube, "Suck My TV". Désormais, il faudra ajouter une immense dose de Rammstein (période "Herzeleid") à leur cocktail.

Ainsi, après une courte intro, le bal des enragés (oh oh oh) commence sur "Lo Cust", morceau très metal indus et ses quelques riffs parfois plus thrash. D’abord surprenant, ce titre finit de nous convaincre dès que le chant apparaît. "Die-s-i-ray" est plus rapide, plus punk, avec un côté Banane Metalik (période "Nice To Meat You"). On est ici plus proche de ce que Punish Yourself a l’habitude de faire. Ce côté punk hardcore est vraiment omniprésent sur tout l’album, l’electro est plus discret, à l’image du très violent "Blacksunwhitebones". Soulignons en ce sens la participation de Stéphane Buriez (Loudblast) à la guitare, ce qui conduit sans doute cet album à être le plus énervé jamais offert par Punish Yourself. Dans la seconde moitié de l’album, la noirceur s’impose plus lourdement, grâce à une ambiance cybergoth plus prononcée. Ainsi par exemple, le titre éponyme, qui dépasse les six minutes, nous plonge parfaitement dans l’univers malsain de Punish Yourself. Le chant est ici plus clair, mais passe à merveille.

J’en ai déjà dit beaucoup, et il y a encore beaucoup à dire, mais il serait dommage de gâcher le plaisir de la découverte, de la surprise même. S’il y a encore des réticents pour qui Punish Yourself n’est qu’un groupe taillé pour le live, nul doute que ce "Spin The Pig" pourra les faire changer d’avis. À la frontière entre metal, punk hardcore et indus, ce mélange des styles offre un résultat qui saura convaincre autant les fans de la première heure que les petits nouveaux. Au-delà, Punish Yourself réussit le pari de ne toujours pas nous lasser après tant d’années de carrière, et on espère que la tournée qui arrive viendra couronner de succès cette belle aventure.


Grouge
Octobre 2017




"Holiday In Guadalajara"
Note : 15/20

Mine de rien, ça va faire 20 ans que les Toulousains de Punish Yourself nous explosent les oreilles et nous déboîtent les genoux avec leur crossover punk / metal / indus / rave ! 20 ans qu'ils nous en mettent plein la gueule, et espérons que ça dure encore au moins 20 ans de plus ! Ils nous reviennent cette année avec leur huitième album, "Holiday In Guadalajara", et comme son nom le laisse présager, Punish compte nous bouffer à la sauce mexicaine cette fois-ci. Les "gimmicks" habituelles du groupe sont toujours là, à savoir la drogue et les zombies, le tout accommodé façon western horrifique. A grand renfort de samples et d'instrumentaux évoquant les ambiances des films de Roberto Rodriguez, Punish nous plonge dans son univers à la fois festif et violent.

Après deux albums "récréations", ou du moins plus expérimentaux, à savoir "Cult Movie" et la collaboration avec Sonic Area, sans oublier l'excellent "Pink Panther Party", plus sombre, plus lourd, et purement metal indus, on était en droit de se demander si le groupe allait revenir à cette formule qui avait fait son succès, à savoir un gros crossover punk / metal / rave rapide et efficace, taillé pour le dancefloor, rappelant le meilleur des mythiques Lords Of Acid. A cette question, la réponse sera non. Plus lumineux que les trois dernières sorties du combo, "Holiday In Guadalajara" ne renoue pas pour autant avec la folie d'un "Sexplosive Locomotive". On retrouve sur les 13 titres qui composent l'album, 8 véritables chansons, flirtant à la fois entre metal indus et rock garage, d'ailleurs on n'est pas si éloigné que ça de leur très bon side-project, 1969 Was Fine, sur certains titres. L'ombre de leur album instrumental "Cult Movie" plane également, le groupe allant au bout de sa thématique, en souhaitant donner une dimension cinématographique à son œuvre, samples, interludes et titres instrumentaux à l'appui, mais c'est surtout son final qui enfonce le clou, avec le titre "Nagual Blues", un blues métallique pachydermique et hypnotique, qui est d'ailleurs de très loin le meilleur morceau de cet album.

Cette volonté de proposer une sorte de bande-son pour un film fictif est à la fois une force et un point faible, l'album bénéficie ainsi d'un véritable fil conducteur, mais le nombre de titres véritables s'en trouvent réduit, et une fois le disque terminé, on reste quelque peu sur sa faim. Justement ces titres, sont-ils bons ? Clairement oui, ils s’intègrent parfaitement au délire hispanisant de l'album, ils sont efficaces et variés, aucun sentiment de répétition ou de remplissage de ce côté-là... sauf qu'il n'y a pas de véritables "tubes" ici, aucun équivalent à un "Suck My TV", "Mothra Lady" ou a un "Gay Boys In Bondage", même si des titres comme "She Buys Me Drugs" ou "Nation To Nation" frôlent de très prés ce statut.

Au final, "Holiday In Guadalajara" est un disque en demi-teinte, avec un vrai concept, de bonnes chansons certes, mais un peu court et à qui il manque le petit "truc" pour que la fête soit totale. Néanmoins ne boudons pas notre plaisir, et ce pour deux raisons: la première étant que cet album sera l’occasion de revoir le groupe sur scène, et même si je ne leur colle qu'un 15/20 pour ce disque, ils auront toujours à mes yeux un 20/20 pour leurs prestations scéniques mémorables. La seconde raison, est toute simple, Punish reste malgré tout avec ce disque largement au-dessus du lot, et sort la téte haute de la multitude de groupes étiquetés "metal indus". Pas de sous-Rammstein ici, encore moins de cyber metal faisandé, juste un putain de groupe qui a parfaitement digéré ses influences, suivant son petit bonhomme de chemin, sachant prendre des risques, et ayant parfaitement compris la notion du terme "crossover".


Duvelpower
Octobre 2013




"Pink Panther Party"
Note moyenne : 15/20

Que sont devenus nos fameux zombies fluos depuis le magistral "Cult Movie" ? Ils nous prédisaient un retour à la sauvagerie de "Sexplosive Locomotive", nous voilà servis avec "Pink Panther Party" ! Une très bonne surprise qui nous arrive tout droit de Toulouse, d'accords grattés par ci par là, au cours de soirées arrosées ou de moments d'inspirations intenses, le tout assaisonné d'une grosse pincée de stress venant de leur label, mais assez tourné autour du pot, venons-en au fait. Le "Pink Panther Party" c'est tout un concept, un mélange de références aussi diverses que variées formant un tout apocalyptique, déjanté, bref, Punish Yourself. La pochette représente chaque membre de groupe, façon héros de BD, une de leurs influences majeures. Cet album peut être considéré comme une sorte de retour aux sources, au vrai rock pur et dur. Attention les cyber gogoths en vinyle amateurs d'electro dark et de boum boum sans âme. Ici on a affaire à quelque chose de nettement plus roots, un son assez crade qui est dû à l'enregistrement relativement rapide de l'album (entre Septembre 2008 et Mai 2009), mais cela n'altère en rien sa qualité. On ressent une certaine maturité dans le groupe, peut-être un ras le bol de faire les guignols sur scène en triturant un grillage et léchant des néons (second degré je vous rassure, j'ai adoré me trémousser sur "Gay Boys In Bondage" avec de la peinture verte fluo tartinée sur la tronche). Et puis, quand on se prend un "Zmeya" en pleine poire, il faut avouer qu'on à rien à lui envier, à cette fameuse époque. Cette chanson est tout simplement une bombe, il n'y a pas d'autres mots, et puis les violons, c'est en quelque sorte la cerise sur le gâteau, c'est LA chanson taillée pour le live. On notera la quasi-absence d'effets sur la voix de Vx, nous voici ici plongés au cœur de l'authenticité. Et puis les bombes s'enchaînent parfaitement, rien ne manque, rien n'est de trop, on apprécie le duo avec Ambassador 21 sur A Russian Lullaby et la participation des fans sur la chanson "Welcome To Now". En bref, cet album se fond à merveille dans la discographie de tout bon amateur de rock en général, et de Punish Yourself en particulier. Aucun bémol, sauf peut-être la qualité de production laissant parfois un peu à désirer, on croirait entendre certaines chansons en live, alors que non, mais cela renforce le côté "brut" de la musique. A noter une vague ressemblance avec leur side-project 1969 Was Fine ! Les deux seraient-ils en train de se fondre l'un dans l'autre ? A quand l'abandon de la peinture fluo et un retour aux racines ?


Fannie
Octobre 2009




"Cult Movie"
Note : 17/20

Après deux albums en deux ans ("Sexplosive Locomotive" en 2004 et "Gore Baby Gore" en 2006), la nouvelle attaque de Punish Yourself s'intitule "Cult Movie", sorti le 3 Septembre en format digipack. Pourtant, cet album apparaitra comme une douce entracte pour les fans du groupes, habitués à "danser" sur de la techno ravageuse. Alors, cet album représente-il un changement de direction musicale pour le groupe ? Car en effet, la particularité de ce nouvel album c'est 12 pistes totalement instrumentales et non pas les habituels massacres punk-dancefloor du groupe au chant assassin, leur marque de fabrique. Seulement un an après la sortie de "Gore Baby Gore", le groupe nous présente un album différent, et c'est une réussite ! Mais ce n'est pas parce que Punish s'essaye à l'instrumental qu'il va renier ses racines indus-punk, au contraire, l'album est extremement varié, difficile alors de le décrire : Cult Movie commence très indus avec "Blood Is The Key" puis plus atmosphérique dès la piste 4, mais ce n'est qu'une brève trève...On retrouve dans cet album des morceaux typiquement Punish, bien enervés, comme dans "Always Hungry", techno et crado. Mais les membres du groupe punk fluo nous surprennent avec des morceaux de jazz décalé ("Dead Hills") où le saxo represente un nouvel apport superbement bien maîtrisé, mais aussi des morceaux très indus old-school et des instru rock prog. Ainsi, l'album nous balade entre douces escapades et rythmes ravageurs, à l'écoute on est surpris, déroutés, mais c'est sûrement ca qu'on aime chez PY ! Ca s'écoute d'une traite, chaque piste nous donne envie de continuer, le manque de paroles ne se fait pas ressentir, au contraire, des morceaux très bien enchaînés, un album excellent. On peut admirer la créativité du groupe, ses influences et une ouverture musicale très appreciable. Et pour rassurer les fans, non, Punish ne va pas changer de style, le groupe se fait seulement plaisir en satisfaisant là une passion pour le cinéma et les musiques de films ; et c'est peut-être pour faire attendre les fans car un nouvel album, format chansons cette fois-ci est prévu pour 2008, qui nous promet un retour aux racines punk-indus extrêmes. Avec tout ça, il ne faudra pas oublier que "Cult Movie" est accompagné de la réedition de l'excellent album cyber-punk "Sexplosive Locomotive", comportant là des lives inédits en bonus ; à noter aussi que les deux albums sont accompagnés de deux vidéos plutôt perturbantes. Au final, "Cult Movie" nous suprend, et c'est aussi là une des qualités de Punish Yourself, le groupe a toujours su nous étonner...


Lenore
Septembre 2007




"Sexplosive Locomotive "
Note : 16/20

Grosse claque que ce "Sexplosive Locomotive", une locomotive qui marche à la nitro qui nous embarque dans un long périple pour nous torturer les oreilles, pour nos retourner le cerveau et pour nous crasher violemment pour finir. Vous avez toujours trouvé que Ministry manquait de beats techno, que la musique de Marilyn Manson n'était pas assez soutenue, que la plupart des groupes metal-indus étaient plutôt mous, privilégiant les ambiances à la percussion ... qu'à cela ne tienne, Punish Yourself va plus que vous combler !

Première déflagration de l'album, "Gay Boys In Bondage" qui vous prend par la main, par les tripes et qui vous secoue dans tous les sens. "Primitive" va réveiller votre côté glam insoupçonné pour faire bouger votre corps sur ces ondes métalliques et industrielles. Nombreux sont les titres qui ne peuvent que vous faire bouger et vous entraîner dans cette musique psychédélique diablement efficace. La production est à la hauteur et vous permettra d'apprécier à sa juste valeur l'intensité de cet album. "CNN War", morceau "dédié" aux States et à l'ami G.W.B, va vous enivrer avec son goth'n'roll indus. "See Ya Alligator", sorte d'Alphaville version 2004 remixée par les pires sauvages de la scène indus, est à vous rendre complètement cinglé. Le reste n'est pas fait pour vous ménager ("Gimme Cocaine", "U.S.D", "T4 Song"). Attention, ça fait très mal !

Vous êtes prévenus, rarement un album n'a autant bien porté son nom. Il est rappelé que la consommation de substances illicites associée à une consommation de Punish Yourself peut produire des séquelles irréversibles sur votre santé mentale mais c'est ça qui est bon !


Petebull
Avril 2004


Conclusion
A écouter : Zmeya (2009)

L'interview : Vx & Miss Z

Le site officiel : www.punishyourself.free.fr