Le groupe
Biographie :

Fondé en Saône-Et-Loire en 2002, le groupe Psychanoïa est actuellement formé de quatre musiciens passionnés de rock-metal progressif. Sorti en 2004, le premier disque éponyme du groupe est un concept-album instrumental principalement influencé par les ténors du genre : Pink Floyd, Yes, Camel, Rush, Marillion… ou encore Dream Theater pour le côté metal de plusieurs titres. Le départ du claviériste originel peu après la sortie de ce premier disque conduit les trois autres membres à se donner de nouveaux objectifs. C’est donc fin 2008 que le groupe revient, sans claviériste mais avec un chanteur, et sort son deuxième album "Nemesis". Les compositions restent orientées rock-metal progressif mais gagnent en cohérence et en simplicité afin de servir davantage les mélodies vocales. S’ensuit alors un nouveau coup dur pour le groupe : le départ du chanteur ayant enregistré "Nemesis" oblige Psychanoïa à renoncer aux lives prévus pour promouvoir la sortie du disque. La formation ne se sépare pas pour autant car les membres originels restent proches et attachés au projet, mais elle se remet en standbye, le temps pour chacun de prendre du recul et de réfléchir à une "mark III" éventuelle. Fin 2010, le groupe partage la scène avec un claviériste-chanteur, Ivan Jacquin, au cours d’une soirée de reprises. Enthousiasmés par ses qualités humaines et musicales, les différents membres lui proposent alors de rejoindre Psychanoïa. Ivan accepte et la formation se dote enfin du quatrième membre idéal qu’elle a toujours recherché. Une nouvelle ère s’ouvre alors. Depuis 2011, ce nouveau line-up travaille efficacement sur de nouvelles compositions en vue de jouer au plus vite en live un répertoire inédit. Les morceaux actuels, plus inspirés par la nouvelle vague progressive (Porcupine Tree, Pain Of Salvation, Opeth, The Flower Kings, Neal Morse…), représentent le paroxysme d’un voyage musical entamé plus de dix ans auparavant. Un EP 3 titres "The Shadows In Me" est sorti en 2012, afin de promouvoir rapidement le groupe et démarcher les festivals et salles de concerts. En 2017, le troisième album voit le jour, il s’intitule "Unreal Seas".

Discographie :

2004 : "Psychanoïa"
2008 : "Nemesis"
2012 : "The Shadows In Me" (EP)
2017 : "Unreal Seas"


Les chroniques


"Unreal Seas"
Note : 15/20

Je vous avais déjà parlé en ces pages de Psychanoïa, groupe français de progressif, à l'occasion de la sortie de leur EP "The Shadows In Me" en 2013. Ils sont cette fois de retour avec "Unreal Seas", nouvel album qui nous propose cette fois une bonne heure de musique à se mettre sous la dent.

Toujours orienté progressif tendance plus rock que metal, Psychanoïa démarre son nouvel album par un morceau assez rock justement et bien groovy, "Melt Into Dawn" accroche donc bien l'oreille malgré ses sept minutes au compteur. "This Between" installe quant à lui une ambiance bien plus posée et mélancolique, une petite touche de Leprous vient même faire son apparition dans le chant et certaines mélodies. On retrouve également dans de nouvelles versions les trois morceaux qui étaient présents sur l'EP "The Shadows In Me", dont le titre éponyme rappelle toujours autant le "Awake" de Dream Theater (ce qui n'est pas un reproche). Même si la musique du groupe est souvent rock, quelques incursions metal comme celle-ci viennent de temps en temps se faire entendre, quelques riffs plus gros pour durcir le ton et varier les plaisirs. Le début de "The Letter" balance même des riffs très metal moderne, encore un gros contraste surtout après "Find A Way" qui est bien plus classieux et calme. Virage que prend aussi "The Letter" un peu plus tard d'ailleurs, chassez le naturel et il revient au galop. En gros, voilà ce que va faire "Unreal Seas" du début à la fin, passer d'un registre à l'autre tout en gardant une cohérence indéniable. Il vaut avoir des goûts musicaux assez larges sinon ça va être trop rock pour les métalleux et trop metal pour les amateurs de rock progressif, au moins on ne pourra pas reprocher à Psychanoïa de jouer la facilité.

L'ambiance générale est assez mélancolique, les mélodies étant aussi belles que poignantes sans jamais tomber dans la niaiserie même si ça va évidemment malmener les plus bourrins d'entre vous, mais bon je doute que ces derniers jettent une oreille sur des albums de prog de toute façon. Un morceau comme "My Hope" est d'une beauté à se taper le cul par terre et son refrain vous prend les tripes en un rien de temps. Une occasion supplémentaire d'apprécier le nombre impressionnant de registres différents qu'Ivan Jacquin est capable de couvrir avec sa voix ! Prog oblige, la plupart des morceaux flirtent avec les sept ou huit minutes et le groupe prend le temps d'installer ses ambiances et de développer naturellement ses compositions. On sent que le groupe ne s'est pas tourné les pouces pendant quatre ans, que les morceaux ont été travaillés et que rien n'a été laissé au hasard. Psychanoïa a le don de trouver les mélodies qui touchent, une facilité à créer un univers et une petite touche feutrée qui ravira les amateurs de Steven Wilson / Porucpine Tree ou Opeth en particulier, et d'ambiances prenantes en général. Malgré ces quelques rapprochements, le son de Psychanoïa est personnel, les groupes cités ne l'ont été que pour situer un peu l'esprit de la chose mais sur la forme la musique de ces Français est bien différente et on sent que le groupe veut créer sa propre patte.

Psychanoïa prouve une fois de plus qu'il a un gros potentiel et délivre un album très solide avec "Unreal Seas". Que les amateurs de prog, rock ou metal, y jette une oreille attentive, il y a une passion et une authenticité là-dedans qui font plaisir à entendre.


Murderworks
Octobre 2017




"The Shadows In Me"
Note : 14/20

Petit retour dans le monde du prog avec un groupe de chez nous, Psychanoïa fondé en 2002. Après avoir sorti un premier album instrumental en 2004, le groupe a connu un changement de line-up important avec le départ de son claviériste originel. Pas du genre à baisser les bras, ils remettent le couvert en 2008 avec un deuxième album et avec du chant. Manque de chance, le chanteur en question quitte le groupe lui aussi. Le hasard leur fait rencontré un claviériste chanteur en 2010 qui leur permet de se remettre au boulot, de sortir une démo 4 titres fin 2011 qui sera suivie un an plus tard par l'EP qui nous intéresse aujourd'hui "The Shadows In Me".

Trois titres qui doivent donner un aperçu de ce que sera le futur troisième album du groupe, et le moins que l'on puisse dire c'est que ça devrait être assez varié. On commence directement avec le titre éponyme qui joue dans un registre plutôt rock et assez plombé, 5 minutes bien accrocheuses et groovy surmontées de la voix chaleureuses et quelque peu théâtrale de Ivan Jacquin. Plutôt sympa comme entrée en matière, sauf que la suite va nous prouver que Psychanoïa a plus d'un tour dans son sac. Deuxième morceau donc avec "Thin Roads To Nowhere", petit pavé de 9 minutes 21 qui voit le groupe s'aventurer sur un terrain beaucoup plus posé et gorgé de passages acoustiques qui ne sont pas sans rappeler Opeth et Porcupine Tree. Logique finalement puisque ces deux groupes sont cités parmi leurs influences, en tout cas c'est l'occasion de constater que le groupe est en place techniquement et qu'il sait donner aussi bien dans le groove que dans la mélodie (avec de très bonnes lignes de chant d'ailleurs sur ce titre). Mélodie qui finit d'ailleurs par laisser place à des ambiances et des riffs plus agressifs sur la fin du morceau, montrant une fois de plus la variété du répertoire de Psychanoïa. Mais ce n'est pas fini puisque le dernier morceau va nous montrer encore une autre facette du groupe, à savoir cette fois un penchant marqué pour Dream Theater période "Awake" ; ce qui n'est pas pour me déplaire forcément ! En tout cas comme je le disais plus haut, c'est une bonne occasion de voir que techniquement les musiciens de Psychanoïa sont loin d'être des débutants !

Alors certes rien de révolutionnaire dans ces 22 minutes de musique et les influences sont assez marquées, mais les morceaux sont bons, c'est le principal, non ? D'autant que ce ne sont que 3 titres et que sur leur prochain album à venir il risque d'y avoir pas mal de surprises. Et puis bon, le prog en France c'est pas vraiment ce qui fonctionne le mieux, alors quand des passionnés prennent le risque de s'y lancer ils méritent d'être soutenus !


Murderworks
Mars 2013


Conclusion
Le site officiel : www.psychanoia.com